L'OBSERVATOIRE DE L'EUROPE

Forum d'analyse et d'opinions pour un débat libre sur la construction européenne

La fumeuse affaire qui perdit John Dalli  22/03/2013

Selon une tribune de Jean Quatremer dans Libération les accusations de corruption par le lobby du tabac visant l’ex-commissaire européen reposeraient sur des mensonges. Quatremer se demande si José Manuel Barroso a été « l'instrument, conscient ou non, de l'industrie du tabac lorsqu'il a viré avec perte et fracas son commissaire chargé de la santé, le 16 octobre, en l'accusant de corruption? » Barroso a refusé de rendre public le rapport de l’Olaf, se contentant d’affirmer que les preuves étaient solides. Cinq mois après, aucune preuve corroborant les accusations contre Dalli, que ce dernier nie avec vigueur, n'a jamais été rendue publique. Toutes les demandes du Parlement européen visant à vérifier la validité de cette accusation se sont heurtées à un refus.

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Londres et Paris : deux politiques d'austérité opposées, deux échecs  22/03/2013

Dans Les Echos, Eric Le Boucher compare les politiques d'austérité en France et au Royaume-Uni, deux méthodes opposées pour un même résultat: l'échec. La Grande-Bretagne sabre dans les dépenses et soutient le business, pendant que la France taxe les entreprises et croit à l'intervention de l'Etat. Mais cinq ans après le début de la crise, aucun des deux pays n'a trouvé la bonne politique. Londres vient de présenter un nouveau plan d'austérité, qui comprend 13 milliards d'euros de réductions de dépenses publiques pour le budget de l'exercice 2013-2014. Parallèlement, l'impôt sur les sociétés va tomber à 21% en 2014 puis 20% en 2015. Mais dans son éditorial de Une, Le Monde souligne que l'impitoyable politique d'austérité budgétaire conduite par David Cameron depuis 2010 n'a pas plus rétabli la croissance qu'elle n'a assaini les finances de l'Etat. Pourtant le ministre britannique des finances George Osborne - qui incarne l'austérité et est devenu le bouc émissaire des Britanniques (Le Figaro) - a décidé de maintenir le cap. En France, les dernières prévisions de l'Insee anticipent une croissance nulle au premier trimestre et de 0,1% au deuxième trimestre 2013. La nouvelle prévision de Bercy pour l'ensemble de 2013 sera proche de celle de 0,1% établie par Bruxelles, prédit Les Echos.

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Faillite de la zone euro : le rapport dont personne ne parle  20/02/2013

Ce sont deux juristes américains qui ont été les architectes de la restructuration de la dette de la Grèce. Contrairement à ce que les dirigeants européens ont promis, Mitu Gulati et Lee Buchheit -qui a conseillé quasiment tous les Etats en faillite au cours des trente dernières années-, sont persuadés que la Grèce ne restera pas un « cas unique et exceptionnel ». Selon eux, il faut restructurer les dettes d'autres Etats, c'est à dire imposer des pertes aux créanciers, plutôt que de laisser les contribuables de la zone euro payer la facture.  « La principale raison qui a poussé les Européens à utiliser l'argent public pour rembourser intégralement les investisseurs privés qui détenaient la dette des Etats en difficulté est qu'ils redoutaient de faire face à une situation du type de celle de l'Argentine, qui s'est retrouvée piégée par des créanciers récalcitrants (« hold-outs ») », concluent-ils dans l'article qu'ils ont présenté lors d'une conférence à Chypre. C'est donc ce problème des « hold-outs » qui doit être traité. Les spécialistes préconisent d'amender le Traité qui instaure le Mécanisme de stabilité européen (MES) afin d'empêcher qu'un créancier floué ne puisse saisir les actifs d'un Etat membre qui bénéficie d'un programme d'assistance financière européen (et qui restructure sa dette). Il s'agit en somme d'immuniser temporairement les biens et les revenus des pays aidés. « En mettant des bâtons dans les roues des investisseurs prêts à traîner les Etats devant les tribunaux, cet amendement réduira l'espoir qu'ils ont de gagner de l'argent en ne participant pas à la restructuration ». Une proposition qui intervient, ce n'est pas un hasard, après la saisie rocambolesque d'un navire argentin par le fonds Elliott, qui a toujours refusé de participer au plan de réduction de la dette de l'Argentine. Au passage, les auteurs fustigent la manière dont les dirigeants ont géré la crise. Notamment Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé que « les Européens payaient toujours leurs dettes ». « C'est bien mal connaître l'histoire de l'Europe », assènent-ils. Ils accusent surtout la Banque centrale européenne d'avoir plaidé pour qu'on n'inflige pas de pertes aux investisseurs. Leur proposition d'amendement a circulé dans les cercles officiels, mais le sujet est trop explosif pour être débattu publiquement. (* « The problem of holdout creditors in Eurozone sovereign debt restructurings », Lee Buchheit, Mitu Gulati, Ignacio Tirado, 22 janvier 2013)

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Mariage homosexuel : la procréation médicalement assistée et les mères porteuses s'imposeront de facto via le droit européen  20/02/2013

C'est ce qu'expliquent dans une tribune Anna Zaborska, députée slovaque au Parlement européen, présidente de l'intergroupe « Famille, droits de l'enfant et justice entre les générations » et Grégor Puppinck, docteur en droit, expert auprès du Conseil de l'Europe. Selon eux, le vote du mariage pour tous en France entraînera automatiquement l'adoption de la PMA, conformément aux juridictions européennes. En effet, ils rappellent que "deux décideurs clés sont totalement omis du débat français" : la CEDH et l'Union européenne. "Le premier est la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), organe du Conseil de l'Europe rassemblant 47 États. Elle veille au respect de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour a créé un droit à la non-discrimination fondée sur l'orientation sexuelle en vertu duquel il faut un motif particulièrement grave pour justifier une différence de traitement entre un couple de même sexe et un couple de sexe opposé. Sur ce point, la Cour ne laisse guère de marge d'appréciation aux États. Le second acteur est l'Union européenne regroupant 27 États. Sa Charte des droits fondamentaux a déjà renoncé à l'altérité sexuelle tant dans la définition du mariage que dans celle des droits de l'enfant, qui sont rangées au chapitre «Égalité », sans mention du père ou de la mère. Le terrain est préparé de longue date. La Commission européenne, qui exerce le pouvoir exécutif, déclare vouloir faire disparaître toute discrimination à l'encontre des homosexuels, c'est-à-dire en fait toute distinction entre les personnes et entre les couples. Elle a déjà mis en place un important arsenal d'instruments politiques et juridiques à cette fin".(...) Il faut donc restituer la loi française dans son contexte juridique européen. Pour la CEDH, le législateur ne doit pas rester au milieu du gué. S'il choisit d'autoriser le mariage homosexuel, tout doit suivre au nom d'une exigence de cohérence interne du droit national. Ainsi, si le gouvernement n'a pas l'audace politique d'aller au bout de ses réformes de société, il peut espérer que la Cour européenne le fera pour lui. Nous comprenons maintenant l'insistance des promoteurs de cette loi pour le « mariage » et non pour une « union civile ». Le « mariage » permet automatiquement de bénéficier de l'arsenal juridique européen pour imposer « de l'extérieur » la révolution sociétale recherchée. Il est ainsi vain de souhaiter le mariage sans la PMA, ou avec la PMA mais sans la GPA. C'est tout ou rien : qui dit mariage dit adoption, PMA et peut-être aussi GPA, car la finalité du mariage est la fondation d'une famille, il en est le cadre institutionnel. (...) "Il semble certain qu'ils n'ont pas tous compris que, par le simple vote de l'article 1, le samedi 2 février 2013, si cette loi devait être promulguée, le « mariage pour tous » inclurait de facto l'adoption, la PMA et ouvrirait la voie aux mères porteuses." concluent-ils.

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Arrogance, salaires mirobolants, pouvoir sans contrôle : les accusations qui dépriment les Eurocrates  18/02/2013

Le correspondant du journal Libération à Bruxelles, Jean Quatremer, a publié le 12 février sur son blog un article détaillant les salaires des fonctionnaires européens. Il y récapitule ce que gagne un fonctionnaire européen. Cette publication fait suite à un premier excellent papier du 8 février sur le malaise des fonctionnaires européens. Il y dénonce "des secrétaires mieux payées que des profs de fac". "Les salaires vont de 2 600 à 4 400 euros brut pour le personnel d’exécution (secrétaires, assistants) et de 4 400 à 18 400 euros brut pour les agents de «conception», les rémunérations les plus élevées étant réservées à une poignée de hauts fonctionnaires (la moyenne salariale tourne autour de 7 000 euros). Si l’on y ajoute une prime d’expatriation de 16% et des allocations familiales de 365 euros par enfant, on comprend que beaucoup de citoyens européens s’étranglent à l’heure des coupes sombres dans les pays membres. Et pourtant, "les 56 000 «eurocrates» se sentent mal aimés" en général et à Bruxelles en particulier. «Il faut reconnaître que les fonctionnaires européens ont participé à cette "différenciation", analyse le sociologue Didier Georgakakis, professeur de sciences politiques à Paris-I, qui a dirigé un ouvrage collectif sur le Champ de l’eurocratie. Ils se pensaient comme une élite à part.» Et cela a fini par jouer contre eux. Les reproches adressés à l’eurocratie - arrogance, irresponsabilité - ne sont pas infondés. «Depuis la crise de la zone euro, nous avons des pouvoirs importants dans le domaine des politiques économiques et budgétaires nationales, raconte un haut fonctionnaire belge de la Commission. J’ai assisté à une rencontre entre nos agents et la direction du Trésor français. C’était hallucinant : ils se comportaient comme un maître d’école expliquant à un mauvais élève ce qu’il devait faire. J’ai été très admiratif du directeur du Trésor qui a gardé son calme. On ne parle pas ainsi à un gouvernement démocratiquement élu : à force d’être irresponsables, nos fonctionnaires ont perdu tout sens politique.» Il faut aussi voir comment se comportent les représentants de l’institution bruxelloise dans les troïkas (Commission, Banque centrale européenne et FMI) chargées de concocter des programmes de rigueur dans les pays de la zone euro en difficulté : «Le FMI semble gauchiste à côté de nous tellement nous sommes coupés des réalités», se désespère un fonctionnaire roumain. C’est tout le problème d’une Commission très peu démocratique : elle ne peut être renversée que par une supermajorité au Parlement européen (deux tiers des membres). De plus, même si ses propositions de loi doivent être adoptées par le Conseil des ministres et le Parlement, elle dispose de pouvoirs extrêmement importants (monopole de l’initiative législative, régulation de la concurrence…). Aucune administration nationale ne flotte dans un tel no man’s land politique. C’était admissible quand la Commission s’occupait de distribuer les aides agricoles, cela ne l’est plus lorsqu’elle s’immisce au cœur des souverainetés nationales. (...) «Un poisson pourrit par la tête», soulignent des hauts fonctionnaires. Autrement dit, la nomination de présidents de la Commission faibles et sans influence politique (Jacques Santer, Romano Prodi, José Manuel Barroso) et de commissaires souvent médiocres a autant concouru à affaiblir l’institution que les réformes. «Elle n’est plus une force d’impulsion», reconnaît un fonctionnaire. «On voulait des eurocrates dont la nationalité serait la supranationalité», rappelle Fabrice Andreone.(...) Chaque année, 150 agents portent plainte pour harcèlement moral, signe d’un «malaise administratif», selon Zorbas, ancien haut fonctionnaire. Démotivation et abattement touchent de plus en plus de fonctionnaires. Démissions et alcoolisme seraient, selon les syndicats, des maux courants. Arrogante, l’eurocratie ? Plutôt au bord de la dépression." (Coulisses de Bruxelles )

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Le Conseil d'Etat fait respecter la directive de 2011 autorisant la vente de médicaments en ligne  17/02/2013

Le Conseil d’État vient de suspendre le texte limitant la vente en ligne aux médicaments en accès direct dans les pharmacies. De fait, au moins provisoirement, tous les produits disponibles sans ordonnance peuvent être vendus sur Internet. C’est un retour à la case départ pour le ministère de la Santé. Le 14 février 2013, le Conseil d’État a suspendu une des deux dispositions prises fin 2012 pour encadrer la vente de médicaments sur Internet. C’est l’article L5125-34, qui limite la vente sur Internet aux 455 médicaments que les pharmaciens ont le droit de présenter en accès libre dans leur officine, que le juge des référés a retoqué. Il estime qu’il n’est pas conforme à la directive européenne relative à la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des médicaments. Celle-ci stipule en effet que seuls les médicaments de prescription sont à exclure de la vente par Internet. Sous-entendant, a contrario, que tous les médicaments ne nécessitant pas d’ordonnance pouvaient être commercialisés sur le Web. Cette décision de suspension a été prise dans le cadre d’un référé, c’est-à-dire en urgence, à l’initiative d’un pharmacien disposant d’un site de vente par Internet. Un jugement sur le fond sera rendu dans quelques mois. D’ici là, c’est la directive européenne qui s’applique. En clair, tout pharmacien peut vendre sur Internet la totalité des médicaments disponibles sans ordonnance, sans restriction. À condition d’avoir eu l’aval de l’Agence régionale de santé. Car l’article qui soumet l’ouverture d’un site à cette autorisation n’a pas, lui, été suspendu par le Conseil d’État. (Quechoisir)

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En plein scandale sur la viande de cheval, Bruxelles autorise le retour des farines animales  17/02/2013

Un scandale peut en cacher un autre… Alors que l’affaire de la viande de cheval fait rage, la Commission européenne autorise la réintroduction des farines de porc et de volaille pour les élevages de poissons. Elle sera effective à compter du 1er juin prochain. Une décision prise en juillet 2012, mais annoncée cette semaine. Pour le moins maladroit, la Commission pourrait chercher à camoufler cette décision au beau milieu de ce grand tapage autour de la viande de cheval. Dans les années 1990, les farines animales avaient été considérées comme probables responsables de la crise de la vache folle. L’Union européenne les avait alors prohibées en 1997 pour les ruminants, étendant l’interdiction quatre ans plus tard à tous les animaux de consommation.Pourtant, à partir du 1er juin prochain, une partie de ces farines animales seront réintroduites pour les élevages de poissons afin de soulager l'aquaculture. Il s’agit des protéines animales transformées (PAT), constituées des parties pauvres de l’animal : les plumes, le sang, les os, le gras, les pattes, etc. Ces farines resteront en revanche interdites pour les ruminants. La Commission européenne affirme prendre en compte les opinions scientifiques les plus récentes, indiquant que le risque de transmission de l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine, autrement dit la vache folle) est négligeable dès lors que le “cannibalisme” est évité.Dans un rapport rendu public en 2011, l’Agence française de sécurité alimentaire (Anses) s’était pourtant prononcée contre la réintroduction des PAT, justement parce qu’il est actuellement impossible de garantir l’espèce d’origine des PAT d’un bout à l’autre de la filière. Le consommateur n’a donc en aucun cas la garantie de l’absence de cannibalisme. Selon une enquête réalisée en 2011 par Familles Rurales, 86,7% des Français sont hostiles à la réintroduction des farines animales, même en l’absence de risque sanitaire et environnemental. (avec Euronews)

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Un scandale de matchs de football truqués révélé hier par Europol  06/02/2013

Tous les journaux relatent le scandale de matchs de football truqués révélé hier par Europol. "C'est un réseau de matchs truqués présumés d'une ampleur jamais vue auparavant", a indiqué Rob Wainwright, le directeur de l'office européen de police Europol, lors d'une conférence de presse lundi matin à La Haye. Le responsable a en effet annoncé que son organisation était en train d'enquêter sur 680 matchs suspects, ayant amené plus de 8 millions d'euros de gains sportifs illégaux. 425 personnes (joueurs, arbitres, criminels) ont déjà été identifiées dans plus de 15 pays. Europol a dénombré 380 rencontres en Europe et 300 rencontres suspectes en Afrique, en Asie et en Amérique latine, ayant eu lieu entre 2008 et 2011. Des matchs des championnats allemand, turc et suisse seraient particulièrement visés. "Nous avons les preuves qu'un groupe criminel basé à Singapour est impliqué de près dans ces matchs truqués", a déploré Rob Wainwright, tout en se refusant à citer les noms de joueurs ou de clubs actuellement sous surveillance. "Déjà profondément abîmé par le dopage, le sport de haut niveau le sera plus encore par les affaires de corruption - semblables à celles mises au jour hier par Europol - si aucune décision politique n'est prise rapidement, " indique Libération dDans son éditorial. "Cible principale, l'Europe ne dispose aujourd'hui d'aucune règle commune sur les paris illégaux (...) Devant ce constat, la communication d'Europol avait pour objectif de réveiller les consciences et mettre les pouvoirs publics européens et les fédérations sportives devant leurs responsabilités", ajoute le quotidien.

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"La zone euro doit renoncer à mourir guérie"  06/02/2013

Moins d'activité produisant moins de recettes fiscales, les prochains mois devraient confirmer que les objectifs officiels de réduction des déficits ne seront pas tenus par de nombreux pays, affirme Adrien de Tricornot dans Le Monde Eco. Quelle sera alors la réaction des gouvernements européens ? « Le niveau de chômage n'est socialement pas supportable à terme, en Espagne, au Portugal ou en Grèce et peut produire des conséquences catastrophiques. A un moment ou un autre, cette réalité s'imposera dans les politiques économiques », pronostique M. Bezbakh de Paris-Dauphine. Après quatre ans de crise ravageuse, le Fonds monétaire international, lui-même, s'interroge sur les effets des politiques d'austérité. Mais cette prise de conscience vient trop tard, et ne va pas assez loin. La zone euro doit renoncer à mourir guérie et rejoindre les autres pays du G7 qui ont pour objectif principal de relancer l'activité et l'emploi. Les responsables de la zone euro relâcheront peut-être les rênes de l'austérité, laisseront la Banque centrale européenne mener une politique de taux zéro et de rachats de dettes publiques ou bien favoriseront un rattrapage des salaires dans les pays du Nord : toutes décisions qui auront pour effet de faire baisser l'euro

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74% des Européens craignent le pouvoir du lobbying en Europe  06/02/2013

Les trois quarts des Européens interrogés craignent le pouvoir excessif des lobbyistes, révèle un sondage commandé par des associations oeuvrant pour davantage de transparence et d’éthique. Selon un sondage réalisé par TNS Opinion, les trois quarts (73 %) des personnes interrogées craignent le pouvoir excessif des lobbyistes représentant les entreprises dans le processus décisionnel européen. Un business lucratif puisque 2 500 agences de lobbying et plus de 15 000 lobbyistes essaient tous les jours d’influencer les directives européennes, sans que l’on sache réellement pour quels intérêts ! La Commission européenne, régulièrement secouée par des scandales de conflits d’intérêts, n’est pas la seule visée. Le Parlement européen, où plusieurs députés se sont littéralement vendus à des intérêts privés, est également concerné. A quand de véritables règles ? L’influence des lobbies sur les institutions européennes est un sujet sur lequel souffle régulièrement un vent de scandale. Parmi les treize commissaires européens qui avaient quitté la Commission en février 2010, six avaient rejoint le secteur privé. L’un deux, Günther Verheugen, ancien tout puissant commissaire à l’industrie, avait même poussé le bouchon jusqu’à fonder en avril 2010 un cabinet de conseil en lobbying, « European Experience Company », où il monnayait ses contacts et son entregent. En 2012, c’est la démission forcée du Commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs, John Dalli, qui relance le débat. Ce récent scandale montre que le lobby de l’industrie du tabac a eu un accès privilégié aux principaux décideurs de l’UE. En mars 2011, des journalistes du Sunday Times s’étaient fait passer pour des lobbyistes. Plusieurs députés avaient accepté de l’argent en échange de dépôt d’amendements législatifs. L’euro-député autrichien, Ernst Strasser, et le socialiste slovène Zoran Thaler ont dû démissionner. L’eurodéputé socialiste roumain Adrian Severin, expulsé du groupe socialiste européen, continue d’agir en tant que député indépendant. Quelques jours plus tard, l’euro-député espagnol, Pablo Zalba, se faisait prendre la main dans le sac. Il sera blanchi par l’Office européen anti-fraude (OLAF), le 19 mai 2012. Tous nient avoir commis des actes répréhensibles.  (Bastamag)

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"Capitalisme vert" : ArcelorMittal engrange 24 millions grâce à la fermeture de Florange  06/02/2013

Pendant que les métallos de Florange se démènent pour sauver leur emploi et que l’Etat indemnise leurs périodes de chômage partiel, ArcelorMittal engrange des profits grâce à l’arrêt de ses hauts-fourneaux lorrains. Leur fermeture définitive pourrait rapporter 19 millions d’euros en 2013. Tel est le miracle permis par le « capitalisme vert » et la vente de droits à polluer sur les marchés carbone. L’arrêt définitif des hauts-fourneaux est toujours prévu en mars 2013. Il entraînera la suppression de 1 500 emplois, sous-traitants compris. Mais rapportera des millions d’euros à ArcelorMittal grâce aux miracles du « capitalisme vert». Car Florange fait partie des quelques 10 000 sites industriels européens qui ont été intégrés au système d’échange de quotas d’émissions de CO2 mis en place en 2005. Comment cela fonctionne-t-il ? Les gouvernements allouent à chacun de ces sites un quota d’émissions de CO2. Pour le site de Florange, il est de 4 millions de tonnes de CO2 par an. En fin d’année, si le site industriel le dépasse, il doit acheter des « droits à polluer » sur le marché carbone pour compenser ses émissions. S’il n’utilise pas tout son quota, il peut engranger et accumuler ses permis d’émissions pour ensuite les revendre à des entreprises qui ont dépassé leurs propres quotas (lire également : les marchés carbone, ou comment gagner des millions grâce à la pollution). D’après un document que s’est procuré le magazine Terra Eco auprès du cabinet londonien Carbon Market Data, ArcelorMittal n’a pas dépassé son quota annuel en 2009, 2010 et 2011, économisant environ 4,7 millions de tonnes de CO2. Et ce, en partie grâce à la mise en sommeil de ses hauts-fourneaux de Florange. Même si le cours du CO2 s’est effondré sur les marchés, ce surplus de droits à polluer représente une belle aubaine. A environ 5 euros la tonne, ArcelorMittal pourrait empocher près de 24 millions d’euros s’il décidait de les vendre. Pendant ce temps, les salariés du site ont multiplié les périodes de chômage partiel, en partie indemnisées par l’État. (Basta)

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"Ma ville se travestit pour être aux normes européennes"  29/01/2013

"Marseille, capitale déculturée". C'est le constat amer du marseillais André Suarès dans une tribune publiée sur Causeur  : "Marseille capitale européenne de la culture en 2013, pour beaucoup, cela a des allures de blague. Marseille, la ville qui compte moins de librairies qu’un seul arrondissement de Paris et qui n’abritait, jusqu’à l’inauguration du (splendide) MuCEM, pas un seul musée digne de ce nom, se retrouve soudainement propulsée au rang de capitale européenne de la culture… Excusez du peu. Moi-même marseillais et chauvin comme pas deux, je comprends volontiers que cela surprenne. Mais au fond, ce qui pose problème n’est pas tant ce curieux paradoxe que l’incroyable capacité qu’a Marseille à se renier elle-même. Car Marseille n’est même pas capable de commémorer ses propres génies. Suarès, Daumier, Puget, Artaud, Dubout : tous sont oubliés. Même son de cloche pour Saint-Pol-Roux, Monticelli, d’Urfé ou Rostand. Ne parlons pas des grandes figures de la culture provençale, comme Frédéric Mistral, prix Nobel de Littérature et fer de lance du Félibrige, ou Victor Gélu… C’était pourtant l’occasion d’exhiber à l’Europe, et même au monde, les joyaux de la culture locale ; mais non : on préfère servir un genre de soupe cultureuse et branchouille, qui ravira tous les bobos de la ville (souvent des parisiens qui ont vu en Marseille un eldorado après la mise en service de la ligne du TGV Méditerranée) (...) "Ces allures modernes que se donne Marseille depuis quelques années ne font que farder les profondes incohérences d’une ville minée par l’incurie de ses élites. Songeons par exemple aux ravages de la promotion immobilière, dans le quartier du Rouet notamment, où les opérations de logements, toutes plus vilaines les unes que les autres, surgissent des décombres des anciens habitats populaires. À quelques centaines de mètres de là, un immense complexe sportif dédié à la « glisse » demeure désert. Du côté du Vieux-Port, l’argent des Saoudiens et des fonds de pension américains a été nécessaire pour rénover la si jolie rue de la République. Les pauvres ont été foutus dehors, les façades ravalées, puis on a encouragé les grandes enseignes à s’y installer. Le résultat ? Quelque chose de très propre, mais sans une once d’âme. À tel point que personne ou presque n’y met les pieds. Voilà l’œuvre du triumvirat Gaudin-Caselli-Guérini. Bien aidés par un aréopage sidérant d’incompétence, ils font se vautrer Marseille dans tous les pièges possibles." (29/01)

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Londres, le talon d’Achille de l’Union européenne  29/01/2013

Pour le blogueur Laurent Pinsolle, "l’annonce de David Cameron est extrêmement intéressante. Tout d’abord, il convient de souligner que le référendum est un moyen de pression autant externe qu’interne. C’est un outil politique interne dans la mesure où cela cherche à couper l’herbe sous le pied de UKIP, qui vient d’arriver second lors d’une élection législative partielle, derrière le parti travailliste, mais devant les conservateurs, et dont l’adn politique est justement la critique de cette UE. En musclant son discours, il espère sans doute limiter l’hémorragie, mais aussi reprendre l’avantage sur des travaillistes plus europhiles. Mais cette annonce a aussi une utilité externe dans la mesure où elle doit contraindre les pays européens à entamer des négociations avec la Grande-Bretagne pour redéfinir sa participation à l’Union Européenne. Car l’objectif affiché de David Cameron n’est pas de quitter l’UE. Pour lui « quand nous aurons négocié un nouvel accord (…) nous offirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple : rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement ». Mme Merkel a accueilli sereinement le discours très critique à l’égard de l’Europe de premier ministre britannique. La chancelière a ainsi déclaré que « nous sommes naturellement prêts à discuter des souhaits britanniques (…) mais nous ne devons pas perdre de vue que d’autres pays ont aussi des souhaits et que nous devons in fine trouver un compromis équilibré ». On est loin des sirènes anglophobes de certains éditorialistes. L’issue de cet épisode reste néanmoins incertaine. Tout d’abord, il y a une chance importante que les britanniques disent au revoir à la technocratie bruxelloise et ce premier départ d’un pays de l’UE donnerait un signal extrêmement négatif. Ensuite, l’ouverture de la boîte de Pandore des traités et plus encore, le fait de quitter des politiques communes serait à la fois un mauvais signe et un encouragement pour certains pays à défaire ce qui a été fait. Bref, l’UE a beaucoup à perdre et il y a fort à parier que David Cameron parviendra à obtenir beaucoup de ce qu’il souhaite. Soit dit en passant, le fait que cela vienne de Londres et d’un gouvernement conservateur démontre bien que l’UE n’est pas un projet étasunien, même si les Etats-Unis lui apportent son soutien. En effet, Londres, premier allié de Washington, menace d’affaiblir fortement l’UE, avec l’aide d’une presse qui ne semble pourtant pas vraiment hostile aux Etats-Unis. Et contrairement à ce qu’avance le Figaro, il est bien évident que Londres ne passerait pas par l’article 50 pour sortir de l’UE". (Blog Gaullistelibre )

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Davos : Merkel et Draghi prétendent que l'austérité apportera la croissance  28/01/2013

Les experts économiques et financiers se sont montrés optimistes ce week-end lors de la clôture du Forum économique mondial de Davos. La directrice du FMI Christine Lagarde a également appelé tous les gouvernements à poursuivre leurs efforts de consolidation budgétaire. On aurait enfin à dissipé le malentendu selon lequel discipline budgétaire et croissance étaient inconciliables, se réjouit le quotidien libéral Corriere del Ticino : "L'austérité pour générer la croissance, cela pourrait résumer l'épilogue de Davos. … Les meilleures contributions sur la question de suspendre ou de poursuivre la consolidation budgétaire pour favoriser la croissance ont été fournies par la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la BCE Mario Draghi. Les deux veulent allier austérité et croissance et ont déclaré clairement que dans de nombreux pays, les mesures d'austérité étaient encore trop timides et devaient donc être accrues, pas seulement poursuivies." (28.01.2013)

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57% des Britanniques pour la sortie de l'Union...un "cauchemar pour l'Irlande"  28/01/2013

Après le discours du Premier ministre britannique David Cameron, 57% de ses compatriotes se déclarent pour une sortie du pays de l'UE dans l'hypothèse de l'échec d'une rétrocession de compétences de Bruxelles. C'est le résultat d'un sondage publié dimanche par les journaux Independent on Sunday et Sunday Mirror. Un Brexit serait une catastrophe pour l'Irlande voisine, prévient de son côté le quotidien de centre-gauche Irish Examiner : "Une sortie de la Grande-Bretagne pourrait se transformer en cauchemar pour l'Irlande, pas seulement pour des raisons économiques, mais aussi en raison des contrôles aux frontières. Comme nous disposons de l'euro, une sortie est quasiment exclue pour notre pays. … Mais on ne peut croire les politiques irlandais qui affirment qu'un Brexit est impossible. Car ce sont les mêmes qui prétendaient à l'époque que les Britanniques adopteraient inévitablement l'euro une fois que l'Irlande aurait franchi le cap. … Les Britanniques se sont finalement abstenus de le faire, et ils en sont bien contents. La Grande-Bretagne fera ce qu'elle juge préférable. Mais il se peut aussi qu'elle scie la branche sur laquelle elle est assise." (27.01.2013)

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