Le constructeur automobile allemand est déjà confronté à un ralentissement de ses ventes, à des coûts élevés et à la concurrence de concurrents chinois moins chers.
Volkswagen a mis en garde contre « l’impact économique néfaste » des tarifs douaniers qui pourraient être introduits par le président américain Donald Trump au cours de son deuxième mandat.
L’entreprise a souligné un malaise particulier concernant les taxes sur les marchandises en provenance du Mexique, où Volkswagen possède une usine importante.
« Le groupe Volkswagen est préoccupé par l’impact économique néfaste que les tarifs douaniers proposés par l’administration américaine auront sur les consommateurs américains et sur l’industrie automobile internationale », a déclaré un porte-parole de VW dans un communiqué envoyé par courrier électronique à Reuters.
Lors de son discours d’investiture lundi, le nouveau président américain a affirmé qu’il « imposerait des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens », réitérant les messages émis pendant la campagne électorale.
Trump a proposé des droits d’importation de 25 % sur le Mexique et le Canada, ainsi que de 10 % sur les importations mondiales et de 60 % sur les produits chinois.
Les tarifs douaniers sur le Mexique – ainsi que sur le Canada – pourraient arriver le 1er février, selon le président américain.
Ceci malgré le fait que le Canada, les États-Unis et le Mexique ont réussi à consolider un accord de libre-échange trilatéral au cours du premier mandat de Trump.
Le nouveau président estime que les droits de douane peuvent être utilisés pour favoriser les produits américains et ainsi stimuler l’économie, malgré les craintes des experts selon lesquelles des prélèvements supplémentaires ne feraient qu’augmenter les prix pour les acheteurs américains.
Trump n’est pas la seule menace pour VW
Les commentaires de Volkswagen interviennent alors que le constructeur automobile est déjà confronté à une série d’autres défis, affectant ses marges financières.
Les conditions économiques difficiles ont entraîné une chute des ventes sur les principaux marchés, tandis que l’entreprise est sous-cotée par des concurrents chinois moins chers.
En termes de transition vers les véhicules électriques, Volkswagen est également à la traîne – ce qui n’est pas aidé par la décision du gouvernement allemand de supprimer les subventions aux acheteurs.
Le géant automobile a menacé de fermer des usines dans son pays d’origine l’année dernière, bien qu’il ait retiré sa proposition en décembre.
Opérations au Mexique et aux États-Unis
De l’autre côté de l’Atlantique, l’usine Volkswagen de Puebla est la plus grande du Mexique et l’un des plus grands sites de VW.
L’usine a fabriqué près de 350 000 voitures en 2023, toutes destinées à l’exportation vers les États-Unis.
Selon les analystes de Stifel cités par Reuters, 65 % des voitures vendues par Volkswagen aux États-Unis ne seraient plus compétitives si des droits de douane étaient ajoutés aux importations mexicaines.
Pour souligner l’importance de ses sites américains, Volkswagen a déclaré qu’il investissait au total plus de 10 milliards de dollars (9,7 milliards d’euros) dans le pays.
Le financement sera partagé entre son usine de Chattanooga dans le Tennessee et une coentreprise avec la startup EV Rivian.
Le partenariat avec Rivian vise à fournir à VW une architecture électrique et des logiciels de pointe pour les véhicules électriques.
Dans la déclaration envoyée par courrier électronique à Reuters, Volkswagen a déclaré qu’elle « se réjouit de poursuivre son partenariat constructif et de longue date avec l’administration américaine ».
Un porte-parole a déclaré : « Nous valorisons la collaboration et le dialogue ouvert ».
L’Observatoire de l’Europe a contacté VW pour de plus amples commentaires.
