#GenderEqualOlympics is one of the hashtags used by the IOC in its communications campaign

Jean Delaunay

Vérification des faits : les JO de Paris seront-ils vraiment les premiers Jeux paritaires ?

Le Comité International Olympique (CIO) s’est félicité d’avoir atteint la parité totale entre les sexes pour une période inédite de l’histoire. Mais est-ce la réalité ?

À moins de quatre mois de l’événement très attendu, le Comité international olympique souligne qu’il s’agira du premier événement paritaire de genre de l’histoire.

L’un des hashtags utilisés dans le matériel promotionnel des Jeux d’été de Paris 2024 est #GenderEqualOlympics.

Ces prochains Jeux Olympiques auront en effet un taux de participation de 50 pour cent entre hommes et femmes.

Cependant, aux Jeux olympiques de Tokyo de 2021, 48,8 % des participants étaient des femmes, ce qui est très proche de la parité totale.

Mais dans certaines disciplines, la parité n’est pas respectée. La lutte, par exemple, est un sport dans lequel seuls les hommes concourent.

En revanche, les femmes sont les seules à participer à la gymnastique rythmique.

Le CIO a donc modifié certains événements. Le 50 km marche auparavant réservé aux hommes sera désormais une course de relais mixte.

Pour les femmes, une catégorie de poids a été ajoutée pour l’épreuve de boxe, selon le site Internet du CIO.

« La parité n’est pas la même chose que l’égalité des sexes »

Cependant, il y aura encore plus d’épreuves réservées aux sports masculins qu’aux sports féminins lors de ces prochains Jeux d’été : 157 épreuves masculines contre 152 épreuves féminines.

Selon Michele Donnelly, professeure adjointe de gestion du sport à l’Université Brock, les chiffres à eux seuls ne disent pas tout.

« La parité n’est pas la même chose que l’égalité. C’est une égalité numérique. L’égalité des sexes est une compréhension beaucoup plus complète des hommes et des femmes, non seulement ayant le même nombre d’opportunités mais aussi les mêmes conditions de participation », a-t-elle déclaré à L’Observatoire de l’Europe.

Michele Donnelly a affirmé que les différences fondées sur le sexe sont encore très répandues pendant les Jeux et peuvent inclure la durée des courses, la taille et le poids de l’équipement (pensez au javelot ou au lancer du poids), ainsi que les uniformes requis pour les hommes et les femmes.

Certains sports existent pendant les Jeux sans différenciation sexuelle mais sont rares. Ils comprennent des disciplines telles que le tir à l’arc, le triathlon et le badminton.

« Les affirmations qui sont faites en ce moment (sur l’égalité des sexes) sont très préoccupantes car elles envoient le message que nous y sommes, que nous avons atteint l’égalité des sexes et que nous ne l’avons tout simplement pas fait », a-t-elle expliqué.

De plus, les femmes restent extrêmement sous-représentées aux Jeux olympiques en tant qu’entraîneures ou officielles techniques.

Michele Donnelly craint également que l’objectif de parité au sein des Jeux supprime des opportunités pour les hommes, au profit d’opportunités pour les femmes, plutôt que de simplement créer des épreuves supplémentaires pour les femmes en tant qu’athlètes.

« Cela ne correspond à aucune définition de l’égalité des sexes que je connais. Supprimer un groupe pour ajouter un autre groupe n’est pas l’égalité. Et cela signifie que ce sont les athlètes qui sont punis », a-t-elle déclaré.

Un long chemin vers la parité hommes-femmes

La parité entre les sexes a rapidement augmenté au sein des Jeux, compte tenu des obstacles que les femmes ont dû surmonter pour participer aux Jeux olympiques.

Le fondateur du CIO, le baron Pierre de Coubertin, a interdit aux femmes de participer aux premiers Jeux Olympiques modernes de 1896.

En 1900, 22 femmes ont été invitées à concourir dans cinq sports féminins. Les femmes ne représentaient pas plus de 10 pour cent des participants jusqu’en 1952.

Ce n’est qu’en 2014 que le CIO a ajouté la pleine parité hommes-femmes parmi ses objectifs.

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