L’attaque contre un convoi d’aide humanitaire dirigé par une organisation caritative américaine et se dirigeant vers un hôpital de Gaza est survenue quelques heures seulement après qu’un autre convoi du Programme alimentaire mondial ait été la cible de tirs israéliens répétés.
Un missile israélien a frappé un convoi transportant des fournitures médicales et du carburant vers un hôpital émirati de la bande de Gaza, tuant plusieurs personnes travaillant pour une compagnie de transport locale, a indiqué vendredi l’organisation américaine Near East Refugee Aid (Anera).
Israël a affirmé, sans preuve, avoir ouvert le feu après que des hommes armés eurent saisi le convoi.
La frappe de jeudi a touché la première voiture du convoi sur la route de Salah al-Din dans la bande de Gaza, tuant plusieurs personnes employées par une société de transport que le groupe humanitaire utilisait pour apporter des fournitures à l’hôpital du Croissant-Rouge des Émirats à Rafah, a déclaré Sandra Rasheed, directrice d’Anera pour les territoires palestiniens.
Le convoi, coordonné par Anera et approuvé par les autorités israéliennes, comprenait un employé d’Anera qui n’a pas été blessé, a déclaré Rasheed dans un communiqué.
La frappe a eu lieu peu de temps après qu’un véhicule du Programme alimentaire mondial des Nations Unies faisant partie d’un autre convoi d’aide ait été la cible de tirs israéliens répétés alors qu’il se dirigeait vers un poste de contrôle militaire israélien dans le centre de Gaza.
Washington a critiqué les attaques d’Israël contre les travailleurs humanitaires et a appelé à la fin des agressions et des menaces contre l’ONU et les organisations humanitaires.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation humanitaire à Gaza jeudi, l’ambassadeur adjoint américain Robert Wood a souligné les tirs répétés de l’armée israélienne sur un véhicule clairement identifié de l’agence alimentaire de l’ONU. Le convoi avait reçu plusieurs autorisations des autorités israéliennes.
Accord de trêve de trois jours dans les combats à Gaza pour permettre la vaccination contre la polio
Israël et le Hamas ont convenu d’instaurer une série de pauses de trois jours dans les combats pour permettre la mise en place d’une campagne de vaccination contre la polio dans la bande de Gaza.
La campagne de vaccination se concentrera sur les enfants, après qu’un bébé de Gaza a été paralysé par le poliovirus de type 2 la semaine dernière, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit du premier cas de ce type à Gaza depuis 25 ans.
La première série de vaccinations débutera dimanche dans le centre de Gaza, avec des pauses prévues entre 6 heures et 15 heures, heure locale (5 heures et 14 heures CET).
La campagne se déplacera ensuite vers le sud de Gaza pour une autre pause de trois jours avant de se diriger vers la partie nord de la bande.
Rik Peeperkorn, un haut responsable de l’OMS, a déclaré que les pauses pourraient être prolongées jusqu’à un quatrième jour si nécessaire.
Il a ajouté qu’une deuxième série de vaccinations devrait avoir lieu quatre semaines après la première.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi, le directeur des urgences de l’OMS, Mike Ryan, a déclaré qu’« au moins 90 % de couverture est nécessaire à chaque cycle de la campagne afin de stopper l’épidémie et d’empêcher la propagation internationale de la polio ».
Il semblerait qu’environ 1,26 million de doses du vaccin contre la polio soient déjà arrivées à Gaza, et que 400 000 autres doses soient attendues.
Les vaccinations seront effectuées par le personnel de l’ONU à Gaza, aux côtés des agents de santé locaux, mais l’unité humanitaire de l’armée israélienne, COGAT, a déclaré que la campagne serait menée en coordination avec l’armée israélienne.
La campagne israélienne en Cisjordanie se poursuit
L’opération militaire à grande échelle d’Israël en Cisjordanie en est à son troisième jour, l’armée israélienne affirmant avoir frappé une « cellule terroriste » dans la ville de Jénine.
Les troupes israéliennes ont également affirmé qu’un commandant local du mouvement Jihad islamique soutenu par l’Iran se trouvait au cours d’un « échange de tirs important » dans la ville de Tulkarem. Quatre autres combattants palestiniens ont également été tués.
Israël affirme que les raids menés dans le nord de la Cisjordanie – qui ont tué au moins 19 personnes, presque toutes des militants, depuis mardi soir – visent à empêcher les attaques contre les Israéliens.
Les Palestiniens y voient une extension de la guerre à Gaza et une tentative de perpétuer le régime militaire israélien sur le territoire, qui dure depuis des décennies.
