In this photo dated Tuesday, Nov. 12, 2013, example of a counterfeit bottle of wine is displayed in a lab run by the French Finance ministry in Bordeaux, southwestern France.

Milos Schmidt

Une opération d’Europol cible un gang paneuropéen facturant jusqu’à 15 000 € pour du faux vin de luxe

L’opération a vu des agents attaquer 14 sites et arrêter six personnes, dont une « cible de grande valeur ».

Des perquisitions simultanées menées par des enquêteurs français, italiens et suisses ont arrêté des membres présumés d’un gang vendant des bouteilles de vin rouge bon marché avec des étiquettes contrefaites pour 15 000 euros.

Les ratissages ont eu lieu dans 14 sites, dont les villes de Milan et Turin, dans le cadre d’une enquête soutenue par Europol lancée pour la première fois en 2021.

Les enquêteurs ont révélé que le gang criminel avait contrefait le faux vin en Italie, qui aurait vendu 2 millions d’euros de bouteilles. L’étape suivante consistait à livrer le produit à un aéroport italien, avant d’être exporté pour être vendu à sa valeur marchande dans le monde entier par d’honnêtes négociants en vin.

Le réseau criminel a réussi à vendre ses bouteilles à une telle valeur en contrefaisant l’Appellation d’Origine Protégée française (AOP).

La classification AOP est la plus stricte du système de classement des vins de l’UE. Pour l’obtenir, le vin doit être élaboré à partir de raisins cultivés dans une zone géographique spécifique tout en respectant des méthodes et des réglementations de production strictes.

Parmi les biens saisis figuraient des autocollants pour le vin, ainsi que des produits en cire, des machines techniques pour reboucher les bouteilles, du matériel électronique d’une valeur de 1,4 million d’euros et plus de 100 000 euros en espèces.

Pris en flagrant délit

Un ressortissant russe de 40 ans ayant déjà été condamné est soupçonné d’être au cœur de cette affaire.

« Ses agissements auraient permis la structuration d’une organisation transnationale de contrefaçon », a déclaré le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch.

Le suspect russe aurait été pris en flagrant délit en train d’effectuer une transaction avec un imprimeur à l’aéroport de Milan Malpensa. Selon la gendarmerie italienne et la justice française, l’organisation criminelle travaillait avec des imprimeurs pour produire de fausses étiquettes.

Les condamnations antérieures de cet homme remontent à 10 ans, époque à laquelle il s’appelait Aleksandr Iugov.

Les vendangeurs trient et amènent les raisins de Chardonnay au pressoir au Domaine Lavantureux, à Chablis, en Bourgogne, France, en septembre 2024.
Les vendangeurs trient et amènent les raisins de Chardonnay au pressoir au Domaine Lavantureux, à Chablis, en Bourgogne, France, en septembre 2024.

Le procureur de Dijon a estimé que le suspect « devrait être présenté rapidement pour établir son éventuelle mise en examen ». Il a ajouté qu’un citoyen français a également été mis en examen à Dijon pour « blanchiment et escroquerie organisée ».

Dijon se situe dans la région française de Bourgogne, où est produit le vin de Bourgogne. C’est l’un des vins que la bande aurait exploités, à savoir des bouteilles produites par le domaine Romanée-Conti. Les bouteilles de ce domaine se vendent régulièrement des milliers, voire des centaines de milliers d’euros.

Mais en 2024, les conditions humides partout en France ont fait des ravages dans de nombreuses régions viticoles et de nombreux producteurs ont vu leur production en souffrir.

La fraude et l’étiquetage erroné du vin ne sont pas un problème nouveau et l’UE a introduit un nouvel ensemble de règles qui s’appliqueront à tous les vins et produits vitivinicoles à partir de la récolte 2024.

En vertu de cette législation, toutes les bouteilles de vin vendues dans l’UE, quel que soit leur pays d’origine, devront comporter des informations nutritionnelles et une liste d’ingrédients.

Laisser un commentaire

vingt − 7 =