A French agency has uncovered a disinformation network.

Jean Delaunay

Une agence française découvre un réseau de propagande pro-russe

Un rapport des autorités françaises a souligné l’existence d’un réseau de désinformation russe comprenant au moins 193 sites.

Des experts français ont découvert un réseau de désinformation russe appelé « Portal Kombat » qui diffuse une propagande pro-Kremlin pour influencer l’opinion publique des pays occidentaux.

Un rapport a été publié lundi par l’agence d’État française Viginum, créée en 2021 pour se protéger contre les interférences numériques étrangères.

L’agence, qui comprend des experts en science des données et en géopolitique, a analysé des « portails d’information » entre septembre et décembre 2023. Ils ont trouvé au moins 193 sites diffusant de fausses affirmations selon lesquelles la guerre de la Russie en Ukraine est une opération militaire légitime et critiquant l’Occident.

« L’objectif principal semble être de couvrir le conflit russo-ukrainien en présentant positivement ‘l’opération militaire spéciale’ et en dénigrant l’Ukraine et ses dirigeants », indique le rapport français.

Il a trouvé plusieurs sites Web ciblant les pays occidentaux soutenant l’Ukraine, notamment la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Pologne, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Ces sites Web, dont beaucoup contiennent « pravda » dans le nom de domaine, sont graphiquement similaires aux sites identifiés précédemment et ciblant un public russophone en Ukraine.

Les sites n’ont cependant pas eu d’audiences élevées, le trafic moyen en novembre 2023 se situant autour de 31 000 visites. Celui ciblant la France a eu le moins de visiteurs.

« Menace importante »

L’enquête française a également retracé des sites Web hébergés sur des adresses IP présentant des caractéristiques similaires et ciblant les publics russe et ukrainien.

Tous les sites Web contenaient souvent des textes copiés de comptes de réseaux sociaux pro-russes, d’agences de presse russes et de sites locaux. Il y avait aussi l’automatisation, y compris la traduction.

Sur les comptes de réseaux sociaux tels que Telegram, les sites ont utilisé « une automatisation massive du partage de contenu », ont indiqué les experts français.

Le contenu comprenait également des questions controversées sur des sujets controversés, a ajouté Viginum, qui pourraient « contribuer à diviser le débat public francophone ».

« Ces chaînes publient également sur d’autres sujets proches des sphères complotistes francophones, qui tendent à remettre en cause le discours politique, les médias ou diverses décisions prises au sein des organisations internationales comme l’OTAN, l’ONU ou l’UE par exemple », a précisé Viginum.

Le mois dernier, le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que cette année serait « critique » pour lutter contre la désinformation et l’ingérence étrangère, alors que des dizaines de pays organisent des élections nationales.

« Au Parlement européen, aux États-Unis, en Inde et dans de nombreux endroits du monde, les élections deviendront la cible privilégiée d’acteurs étrangers malveillants, comme nous l’avons vu l’année dernière lors des élections espagnoles », a déclaré Borrell dans un discours.

Il a qualifié la manipulation de l’information étrangère de « menace la plus importante de notre époque ».

« Il ne s’agit pas d’une bombe qui peut vous tuer, mais d’un poison qui peut coloniser votre esprit », a ajouté Borrell.

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