Les accusés faisaient partie d’un gang de passeurs accusé d’avoir supervisé la plupart des traversées de la Manche sur de petits bateaux entre la France et le Royaume-Uni de 2000 à 2022.
Un tribunal français a condamné mardi 18 personnes dans un important procès pour trafic de migrants qui a révélé le commerce lucratif mais souvent mortel du transport de migrants sur de petits bateaux à travers la Manche, depuis la France vers le Royaume-Uni.
Les accusés ont été inculpés après qu’une opération policière paneuropéenne de 2022 ait conduit à des dizaines d’arrestations et à la saisie de 135 bateaux, de plus de 1 000 gilets de sauvetage et d’importantes sommes d’argent. Ils faisaient partie d’un gang de passeurs qui aurait été responsable de la plupart des traversées de migrants à bord de bateaux fragiles entre 2020 et 2022.
L’un des meneurs, originaire d’Irak, a été condamné à 15 ans de prison et à une amende de 200 000 euros par le tribunal de Lille, dans le nord de la France. Les autres peines allaient de deux à dix ans de prison.
« Ces peines sont évidemment très sévères », a déclaré Kamel Abbas, avocat représentant l’un des accusés déjà incarcéré en France. « Cela témoigne de l’ampleur de l’affaire et de l’intention de punir sévèrement les passeurs. »
Quatorze des 18 personnes condamnées viennent d’Irak, les autres d’Iran, de Pologne, de France et des Pays-Bas. La plupart d’entre eux n’étaient pas présents au tribunal pour le prononcé de la peine ; certains sont suivis à distance depuis les prisons du nord de la France, tandis que d’autres ne sont pas en détention.
Le procès intervient dans un contexte de forte augmentation du nombre de migrants qui entreprennent le périlleux voyage à travers la Manche et dans ce qui a été une année particulièrement meurtrière pour les tentatives de traversée.
Plus de 31 000 migrants ont traversé la Manche jusqu’à présent cette année, soit plus que toute l’année 2023, mais moins qu’en 2022. Au moins 56 personnes sont mortes cette année, selon les autorités françaises, faisant de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début des tentatives d’immigration. 2018.
Le nord de la France est la principale rampe de lancement pour les migrants souhaitant atteindre le Royaume-Uni, motivés par la langue ou les liens familiaux, ou parce qu’ils pensent qu’il sera plus facile d’y obtenir l’asile ou d’y trouver du travail sans papiers d’immigration que dans le reste de l’Europe.
La lutte contre l’immigration irrégulière est une priorité pour Londres comme pour Paris. En août, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer se sont engagés à collaborer davantage pour réprimer les routes de trafic de migrants.