Près de 2 500 chauffeurs de taxi en France ont accusé Uber de concurrence déloyale, affirmant que l’activité du géant du covoiturage leur faisait perdre en moyenne 9 300 € à chacun par an.
Le procès s’ouvre vendredi en France, avec des chauffeurs de taxi réclamant 455 millions d’euros à Uber.
Les 2 480 chauffeurs affirment représenter 8 % du nombre total de taxis du pays et sont soutenus par neuf syndicats de taxis dans leur action contre l’entreprise américaine.
C’est l’une des nombreuses querelles juridiques auxquelles Uber a dû faire face depuis son arrivée en France en 2011,
En 2020, la Cour suprême française s’est prononcée en faveur d’un ancien chauffeur d’Uber, qui affirmait qu’il devait être considéré comme un employé de l’entreprise et non comme un indépendant.
La Haute Cour du pays a déclaré que le statut d’indépendant du chauffeur Uber était « sans fondement ».
Sur la base de cette décision de 2020, les chauffeurs de taxi du procès d’aujourd’hui allèguent qu’Uber refuse d’appliquer le droit du travail français et bénéficie d’avantages injustes. Ils sont soumis à des règles plus restrictives que ceux bénéficiant du statut d’indépendant, affirment les chauffeurs de taxi.
« Nous entendons prouver qu’Uber a mis en place un système où l’illégalité est un principe opérationnel, un système où la violation de la loi est utilisée comme un moyen de détruire le marché, au détriment de la concurrence », a déclaré l’avocat des chauffeurs de taxi, Cédric Dubucq. AFP.
Au-delà de leur propre évaluation d’un préjudice annuel moyen de 9 300 € par conducteur, les plaignants demandent une indemnisation pour préjudice psychologique.
Uber a déclaré que les affirmations des taxis étaient « sans fondement » et « obsolètes ».
« Plus de 35 000 chauffeurs et chauffeurs de taxi utilisent notre application pour générer des revenus. Cette action va à l’encontre de l’intérêt de tout un secteur, ainsi que des chauffeurs qui souhaitent rester indépendants, tout comme des milliers de chauffeurs de taxi français indépendants », a déclaré un porte-parole d’Uber.
Dans une autre affaire judiciaire, début octobre, une cour d’appel parisienne a jugé qu’Uber devait indemniser 149 chauffeurs de taxi en raison de concurrence déloyale liée à son ancienne application UberPop.