Près de 30 ans après que « La Haine » a choqué le public avec son portrait de la brutalité policière et de la violence dans les banlieues françaises, le réalisateur Mathieu Kassovitz fait revivre l’histoire sous forme de comédie musicale.
Regarder La Haine Il y a près de trente ans, on sentait que la violence dans les banlieues françaises avait quelque chose d’inexorable.
Le film en noir et blanc du réalisateur français Mathieu Kassovitz, salué par la critique, s’ouvre sur des images vidéo d’actualités sur des émeutes urbaines. Le film suit ensuite trois amis – Hubert, Vinz et Saïd – pendant 24 heures dans un monde de brutalité policière. Il se termine par le meurtre de l’un des jeunes hommes par un policier.
Le film a servi de révélation sur la sombre réalité de la vie dans ce que les Français appellent la « banlieue » – les banlieues défavorisées avec des projets de logements – et a remporté le Festival de Cannes de 1995. par la tempête. Kassovitz a remporté le prix du meilleur réalisateur et La Haine a acquis un statut culte en France et dans le monde entier.
Aujourd’hui, Kassovitz et le metteur en scène Serge Denoncourt donnent un nouveau souffle à l’histoire en l’adaptant en version hip-hop. comédie musicale, dont la première aura lieu à Paris en octobre.
Le message du film reste plus que jamais d’actualité après la tragique fusillade policière de 2023 contre Nahel Merzouk, un jeune de 17 ans d’origine nord-africaine, qui a déclenché des émeutes dans tout le pays et déclenché la colère contre les violences policières.
« Oui, nous savons pourquoi nous faisons cela », a déclaré Kassovitz, en repensant au meurtre de Nahel. « C’est pour lui. C’est pour toutes les victimes qui ont subi ce genre de violence après tant d’années. »
Kassovitz et son équipe ont passé des mois à parcourir la France pour trouver les acteurs qui conviendraient le mieux à ce rôle. Il estime que les étoiles montantes Aliyou Diop, Samy Belkessa et Alexander Ferrario sont parfaites pour recréer l’alchimie du film sur scène.
« Il y a beaucoup d’amour dans le quartier, dit Diop, qui vient d’un quartier populaire de la ville portuaire du Havre. Sinon, on se tirerait dessus. Dans le film, on voit trois potes qui vivent dans un contexte compliqué, et on oublie le contexte en regardant le film. Ils arrivent à nous le faire oublier. C’est pour ça que je les aime tant. Ils rient, ils rient de leur misère. »
Pour Kassovitz, la différence entre le film et la série, c’est qu’il n’y a pas besoin de prévenir les gens qu’il s’agit des enfants des cités. « Il y a trente ans, personne ne les connaissait, alors il fallait faire un film pour leur faire découvrir la culture française », explique-t-il.
L’adaptation scénique de La Haine La première du film aura lieu en octobre à La Seine Musicale à Paris, avant de se lancer dans une tournée à travers la France, avec des arrêts dans des villes comme Marseille, Lyon, Dijon et Rennes. Les billets sont disponibles ici.