German Chancellor Olaf Scholz and French President Emmanuel Macron shake hands during a press conference in Meseberg, 28 May 2024, File, Closeup

Milos Schmidt

Soulagement et joie en Allemagne après le revirement des élections législatives françaises

Alors que la plupart des principaux responsables politiques attendent les résultats officiels pour se prononcer, le revirement extraordinaire qui s’est produit face à un gouvernement d’extrême droite menaçant, indiqué par les sondages de sortie, a suscité les premières réactions dans la nation européenne voisine.

Les sondages de sortie des urnes du second tour des élections législatives en France, dimanche, ont indiqué une victoire surprenante de l’alliance de gauche et une course au coude à coude pour la deuxième place entre l’alliance libérale au pouvoir et le Rassemblement national (RN), autrefois privilégié, provoquant un soulagement général en Allemagne.

Des membres éminents des Verts, qui font partie de la coalition au pouvoir dans le pays voisin, ont été parmi les premiers à réagir sur les réseaux sociaux.

La première secrétaire politique du parti, Emily Büning, a posté sur X : « Vive la France ! Grande joie ! »

« Après le Royaume-Uni, les Français envoient désormais un message clair : non seulement contre les extrémistes de droite, mais pour des alliances démocratiques progressistes. C’est encourageant et important pour la coopération européenne », a-t-elle ajouté.

Du côté du gouvernement allemand, le ministre de la Santé Karl Lauterbach, membre du Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz, a commenté le sondage de sortie des urnes : « Ce serait un revirement sensationnel, s’il se produisait. »

« S’unir contre les populistes de droite est un devoir dans la lutte pour préserver les structures démocratiques. Les élections en Pologne, en Angleterre et maintenant en France nous donnent de l’espoir », a expliqué M. Lauterbach.

Yannick Bury, député de centre-droit au Bundestag allemand (CDU), a déclaré : « C’est désormais à nous de trouver des sujets et des projets communs avec la France et de les faire avancer. Ce ne sera pas plus facile avec la nouvelle situation majoritaire, mais cela reste possible. C’est la bonne nouvelle de la soirée. »

Marcus Feldenkirchen, journaliste au magazine hebdomadaire allemand Der Spiegel, a écrit sur X : « Le résultat des élections en France est une énorme surprise et une très belle surprise. »

Tout le monde n’est pas content

Certains commentaires critiques ont cependant été émis, notamment à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise, le plus grand parti de l’alliance du Nouveau Front populaire, qui a déjà appelé Macron à la démission et a prétendu diriger le nouveau gouvernement en réponse au sondage de sortie des urnes.

En réaction aux premiers mots de Mélenchon après la victoire de sa coalition, Miriam Hollstein, correspondante politique en chef du grand hebdomadaire Der Stern, a posté un commentaire sarcastique sur X : « Mélenchon veut faire sortir la France de l’Otan, est anti-européen et a longtemps fait l’apologie de Poutine. Il sera certainement bien mieux avec lui qu’avec Bardella. »

Ces élections cruciales ont été suivies de très près en Allemagne, et la perspective d’un éventuel gouvernement d’extrême droite a clairement terrifié beaucoup de monde, y compris Scholz, qui a admis dans une récente interview espérer « que des partis qui ne sont pas (Marine) Le Pen, pour le dire ainsi, réussissent les élections ».

Ironiquement, même l’équivalent allemand d’extrême droite, l’AfD, ne semble pas ému par l’échec annoncé du RN, ses partisans commentant sur les réseaux sociaux que « la France n’a jamais été notre amie et ne le sera jamais » — une référence peu subtile à l’exclusion de la délégation du parti de son groupe politique au Parlement européen, Identité et Démocratie (ID), en grande partie instiguée par Le Pen.

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