#ÀLaRencontreDe Sophie Gaugain - Pass'Politique

Jean Delaunay

Sophie Gaugain – Entretien

À la rencontre de… Sophie Gaugain

1ère Vice-Présidente de la Région Normandie

A quel âge et pourquoi vous êtes-vous engagée en politique ? Qu’est-ce qui vous a décidé ?

Je me suis engagée à l’université. Ma première campagne c’est celle de Jacques Chirac : “mangez des pommes”. J’ai toujours eu à cœur d’agir, ne pas subir quand cela ne va pas et essayer de changer les choses… J’ai toujours aimé le débat d’idées cultivé notamment en famille. Mes études de droit à Caen, en droit public, se sont de fait tournées vers les collectivités locales. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de devenir à l’âge de 25 ans l’assistante parlementaire de Nicole Ameline, ce qui m’a conduit par la suite à rejoindre le cabinet de Xavier Bertrand.

Crédit Photo : Mathieu Delmestre

Pourquoi continuez-vous d’être engagée en politique ?

Pour agir : j’ai l’action en moi. Devenue maire de la ville d’où je viens, je continue car rien n’est jamais acquis ! Le monde change, les gens changent, j’ai toujours cette passion et cette envie d’aider, de porter les projets, tant que je garderai cette flamme je serai engagée. 

Vous êtes membre du parti « Les Républicains », pourquoi ce choix ?

J’ai participé à la création de L’UMP. J’étais aussi proche des mouvements libéraux à l’époque, Alain Madelin parlait par exemple beaucoup d’international, notamment de la situation afghane… Cette création était un rassemblement extraordinaire : le parti du rassemblement de la droite et du centre, le parti des militants, le parti qui promeut le travail sans oublier l’action sociale. Nous sommes toujours un parti qui portent des valeurs de notre nation, qui ne transige pas avec les extrêmes et laisse sa chance aux territoires.

Être jeune en politique : Tremplin ou frein ?

La jeunesse a toute sa place par son action, son appétence, ses centres d’intérêt qui sont les siens aujourd’hui et qui lui seront utiles demain, alors autant qu’elle puisse les défendre et les appliquer. À vous jeunes de saisir votre chance, mais comme pour tout, il faut des compétences de fond. D’ailleurs en région Normandie les jeunes ont été très mobilisés sur les projets normands en initiant le conseil régional des jeunes, ou pendant la campagne avec les Jeunes normands conquérants qui ont participé activement en faisant des propositions pour nos futures politiques régionales et des réflexions sur l’engagement de la jeunesse.

Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?

Je suis profondément attachée à l’égalité hommes-femmes : rien ne m’est plus insupportable que les inégalités, de salaire ou l’absence de reconnaissance. Dans la sphère publique ou privée, la moitié de l’humanité ne peut pas être mise à l’écart des choix .

L’action économique est un champ d’intervention positif : au profit des territoires, elle permet beaucoup d’expérimentations. Je crois en la capacité des territoires à agir pour la réindustrialisation du pays, les questions de souveraineté économique me passionnent également. D’autres sujets me tiennent à cœur à l’image de la  sécurité de nos concitoyens, l’équité sociale…

Faisant de ma commune de Dozulé un laboratoire d’idées, je suis fidèle et fière d’où je viens : le pays d’Auge, la région Normandie – qui m’ont vu naître, grandir, étudier, m’installer – sont mes forces, ils sont essentiels à mon épanouissement .

Le pragmatisme, l’efficacité et donc la proximité ainsi que l’écoute sont mon ADN !

De votre point de vue de 1ère Vice-Présidente, comment voyez-vous la relation entre les jeunes et la politique ? Trouvez-vous que la politique s’adresse assez et correctement aux jeunes ?

Les acteurs politiques se doivent de préparer l’avenir non pas pour eux seuls mais pour leur territoire et les générations qui les précèdent comme celles qui leur succèdent. Je vois trop d’élus s’accrocher à leur mandat au lieu de préparer une transition indispensable à la démocratie.

La jeunesse a des centres d’intérêt nouveaux, c’est à nous de proposer et bâtir avec eux un cap. La jeunesse a besoin et est en demande d’un cadre, d’une vision pour la porter au plus haut de ses envies. Je trouve qu’on ne responsabilise pas assez la jeunesse de France qui est beaucoup plus mature et informée qu’on veut le dire : personne ne décidera du destin de la jeunesse sauf elle !

Je suis maman et ma fille me montre chaque jour combien elle a envie de vivre, que ses centres d’intérêt sont sûrement différents des miens mais c’est extrêmement enrichissant.

Que répondriez-vous aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager » ?

Au contraire, plus que jamais c’est le moment de s’engager !

Notre pays, notre modèle de civilisation sont à un tournant : nous agissons face à de nouveaux enjeux climatiques, de liberté, des enjeux économiques, sanitaires… Qui mieux que la génération qui vit de plein fouet ses inquiétudes pour s’engager et trouver les solutions et les voies du succès et du progrès !?

J’ai toujours refusé le renoncement pour ma génération, alors pour celle qui nous succédera un jour c’est encore plus vrai : osez, engagez-vous !

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