Seul 1% des déchets textiles en Europe sont recyclés.  Ces robots vont changer cela

Jean Delaunay

Seul 1% des déchets textiles en Europe sont recyclés. Ces robots vont changer cela

Cette entreprise française révolutionne le recyclage des déchets de mode avec une technologie de pointe.

Dans le sud de la France, des robots futuristes sauvent des tonnes de déchets des décharges en déchirant les chaussures.

L’Europe ne recycle actuellement qu’un pour cent de ses textiles usagés.

Les chaussures sont composées de plusieurs matériaux difficiles à séparer comme le polyester, la mousse et le cuir, et sont donc particulièrement difficiles à recycler.

Mais l’industrie du recyclage innove rapidement.

Lancée à Hendaye dans le sud-ouest de la France, Cetia est la première « plateforme d’innovation » au monde capable de retirer automatiquement la semelle d’une chaussure.

« Cette machine utilise un capteur proche infrarouge pour détecter avec précision la matière du vêtement, qu’il soit 80 % coton, 20 % polyester ou 50/50 », explique Chloé Salmon Legagneur, directrice du Cetia.

« Cela nous permet de détecter cela et de regrouper toutes les matières qui ont la même composition dans le bon bac », explique-t-elle.

Comment l’IA peut-elle aider au recyclage des textiles ?

L’Union européenne a fixé des objectifs ambitieux en matière de recyclage des textiles. D’ici 2030, elle entend fixer une teneur minimale de fibres recyclées dans la composition des textiles.

Mais les vêtements et les chaussures sont difficiles à démonter et à trier : lorsqu’ils sont recyclés, ils sont souvent transformés en rembourrage domestique ou en bitume, qui peuvent être utilisés pour des choses comme le revêtement des routes et la toiture.

L’industrie souhaite que cela change.

« Les marques nous disent ‘Je veux que les matériaux de mes produits soient recyclés dans mon industrie, pas comme isolant ou comme revêtement de sol’ », explique Legagneur.

La machine du Cetia utilise la technologie infrarouge pour reconnaître la couleur et la composition du tissu lorsque deux matières sont mélangées. Les vêtements triés passent par une autre machine qui sépare les « points durs » – comme les fermetures éclair et les boutons – du tissu.

Plus loin dans le hall, une autre machine de découpe laser veille à ce que le tissu ne soit pas endommagé lorsqu’il est séparé des autres composants.

Une autre machine alimentée par l’intelligence artificielle (IA) peut distinguer une poche d’un col, ou une manche d’un bas de pantalon.

Cet équipement de pointe coûte près de 2 millions d’euros.

L’écoconception peut faciliter le recyclage des textiles

Pour faciliter le recyclage, certaines marques, dont Decathlon, l’un des premiers soutiens du Cetia, réfléchissent dès la conception « au nombre de matériaux utilisés, aux éléments perturbateurs, etc. », explique Clémence Goubet, responsable du développement durable de la chaussure chez l’enseigne de sport.

La marque vise des produits 100 % éco-conçus d’ici 2026.

Ce projet, baptisé Re-shoes, est « incontournable », selon Véronique Allaire-Spitzer, directrice du pôle Régénération de l’éco-organisme Refashion.

« Tant que nous n’aurons pas une solution pour préparer (la matière au recyclage), nous n’aurons pas de filière (de textiles recyclés) » en France.

L’organisation du textile circulaire injecte 900 000 € pour financer les projets du Cetia. La région Nouvelle-Aquitaine, où est basé le Cetia, contribue à près d’un million d’euros.

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