Sécheresse moins sévère qu'en 2022, mais niveaux des eaux souterraines toujours alarmants

Jean Delaunay

Sécheresse moins sévère qu’en 2022, mais niveaux des eaux souterraines toujours alarmants

L’Europe se remet de la grave sécheresse de l’an dernier grâce aux pluies de ce printemps. Mais sous le sol, les aquifères sont encore à un niveau très bas.

Malgré la vague de chaleur qui frappe actuellement une grande partie de l’Europe, l’état de l’eau du sol s’est amélioré – mais seulement en surface, pas sous terre.

En déclin depuis la mi-juin, la sécheresse est à son plus bas niveau depuis début 2022 en Europe et sur l’ensemble du littoral méditerranéen, selon les dernières données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).

Début août, quelque 28 % de l’Europe et des côtes méditerranéennes du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord étaient touchées par la sécheresse, soit le niveau le plus bas depuis janvier 2022.

L’an dernier à la même époque, la sécheresse était deux fois plus répandue (55,8%).

Observatoire européen de la sécheresse (EDO)
Carte de l’Europe et du littoral méditerranéen touchés par la sécheresse entre le 1er et le 10 août.

Les nappes phréatiques européennes sont encore trop basses

L’indicateur européen, mis à jour tous les dix jours environ, se base sur les anomalies de précipitations, d’humidité des sols et de l’état de la végétation, selon les régions et le type de climat. Cependant, il ne tient pas compte du niveau des nappes phréatiques, qui reste anormalement bas en France par exemple.

Environ 72 % des nappes phréatiques françaises sont en dessous des niveaux normaux selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Et il n’y a aucun signe d’amélioration car les fortes pluies qui suivent des périodes de chaleur intense ne sont pas très bénéfiques pour les niveaux des eaux souterraines.

« Les précipitations lors d’orages parfois violents favorisent le ruissellement et s’infiltrent peu dans les sols », explique le dernier rapport du BRGM. Même si ces pluies ont réduit ou arrêté l’irrigation agricole, réduisant ainsi la pression sur les eaux souterraines, les pluies doivent être longues et régulières pour que l’eau s’infiltre et remplisse les nappes phréatiques.

La sécheresse des sols est moins sévère mais reste exceptionnelle

Alors que dans d’autres régions du monde, l’agriculture est la plus grande consommatrice d’eau, dans l’Union européenne, c’est l’industrie qui utilise le plus d’eau douce (46 %) ; tandis que l’agriculture en utilise 30%.

Même si la sécheresse des sols est moins sévère cette année, après une année 2022 extrêmement aride, les données récentes restent exceptionnelles. La proportion de terres touchées par la sécheresse est rarement descendue en dessous de 30 % depuis le printemps 2021. Entre 2012, début des mesures EDO, et 2018, il était très rare qu’elle atteigne ce seuil.

Début août, les pays d’Europe centrale, durement touchés au début de l’été, se remettaient progressivement de leur sécheresse, avec 26 % des terres touchées en Allemagne (contre 96 % au pic) et 67 % en Pologne (contre 95%).

Au début du mois, les pays les plus touchés étaient la Lituanie (84 %), l’Arménie et l’Islande (82 %) ainsi que l’Estonie (76 %).

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