Le Centre Juno Beach, dans le nord de la France, rend hommage à des milliers de soldats britanniques et canadiens tout en offrant aux visiteurs une expérience écologique et immersive.
Sur la plage Juno Beach, en Normandie, le débarquement allié se découvre et se revit dans un musée qui promeut le développement durable. A l’occasion du 80e anniversaire du débarquement, le Centre Juno Beach s’adapte aux préoccupations de notre époque. Le musée s’engage à réduire son empreinte carbone, à favoriser l’économie circulaire et à préserver la biodiversité. Ce projet européen a permis au centre de réduire ses émissions de CO2 d’environ 14 %, entre 2019 et 2023, selon Maxime Bouché, directeur adjoint du centre : « En 2019, nous étions à environ 1 100 tonnes équivalent CO2 émises par les activités du Centre Juno Beach, et en 2023 nous étions à environ 950-960 tonnes équivalent CO2,« il dit.
Terre sacrée
Juno Beach est le nom de code donné à cette plage de Normandie par le commandement allié. C’est ici que 21 000 soldats – 14 000 Canadiens et environ 7 000 Britanniques – ont débarqué pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 5 000 d’entre eux ont perdu la vie dans la sanglante bataille pour s’assurer une position sur cette partie du littoral nord de la France.
Aujourd’hui, on n’a plus besoin de voiture pour se rendre au musée. L’accès par une piste cyclable permet au visiteur de respecter le paysage, ainsi que la mémoire de ceux qui sont morts en tentant de le libérer. Le Centre Juno Beach a réalisé un bilan carbone qui a montré que 80 % des émissions de CO2 étaient liées au transport des visiteurs. Dans le cadre de ce projet de développement durable, le musée est devenu en 2021 le premier en France à proposer un tarif « bas carbone », comme le précise Maxime Bouché : « Il s’agit d’une réduction d’environ 30 à 33 % sur l’entrée au musée sur présentation d’un billet de train pour ceux qui viennent en train en Normandie, d’un ticket de bus pour ceux qui viennent en bus et d’une photo du vélo garé sur le parking du centre à l’accueil du musée pour le volet vélo », précise-t-il.
Expérience immersive et inclusive
Au cours de cette expérience immersive dans l’histoire, les visiteurs ne sont peut-être pas conscients des changements. Parmi ceux-ci figurent la gestion de l’eau, le contrôle de la température en fonction du nombre de visiteurs et l’éclairage, avec 440 LED installées. Nathalie Worthington, directrice du Centre Juno Beach, précise que le numérique est également un acteur clé parmi la multitude d’initiatives visant à économiser et à gérer les ressources.
« Là où auparavant il fallait dépenser des sommes colossales, le numérique rend désormais le contenu accessible aux personnes handicapées. Par exemple, les films du circuit ont tous été traduits en audio ou en bande sonore, afin que les personnes malentendantes ou malvoyantes puissent découvrir le circuit. »
La transition écologique et numérique du Centre Juno Beach, estimée à plus de 600 000 euros, a été entièrement financée par le programme React-EU. Le projet a bénéficié du Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre du dispositif « Soutien à la transition écologique et numérique des acteurs du tourisme » (FEDER REACT-EU) pour accélérer la relance après la pandémie de Covid-19. Près de 100 000 visiteurs viennent au musée chaque année, dont beaucoup sont des Canadiens comme Romeo, 15 ans : « Je viens de découvrir Juno Beach dans son intégralité. Je n’en avais jamais entendu parler auparavant. Je pensais que nous allions simplement à la plage. Je pense qu’il est vraiment important d’avoir un mémorial et un espace où nous pouvons reconnaître ce qui s’est passé dans le passé, où tout le monde peut se réunir et vivre un moment de respect », explique Romeo.
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