En partenariat avec Media City, Qatar. « J’ai pris deux t-shirts, je les ai compressés en une brique, et ça a tenu. C’est comme ça qu’est née l’idée de FabBRICK ! »
SCENES met en lumière les jeunes du monde entier qui brisent les barrières et créent le changement. Les courts métrages axés sur les personnages inspireront et surprendront, alors que ces jeunes acteurs du changement raconteront leurs histoires remarquables.
Il est largement démontré que l’industrie de la mode peut nuire à l’environnement. Les vêtements de mode rapide sont généralement peu coûteux à produire et conçus avec une durée de vie limitée. Selon un rapport de l’ONU, l’habitude de jeter ses vêtements a augmenté et le nombre de fois où un vêtement est porté a diminué de plus de 35 % en 15 ans. Cela entraîne de multiples problèmes éthiques et durables, notamment des dommages environnementaux à long terme et potentiellement irréversibles.
La naissance de FabBRICK
Clarisse Merlet, une entrepreneure ingénieuse, a défié tous les pronostics et a sorti des sentiers battus pour créer une solution au problème des déchets textiles. Débordante de détermination, elle s’est lancée dans une quête pour transformer des textiles mis au rebut en quelque chose d’extraordinaire : des briques !
Il est intéressant de noter que son inspiration initiale pour le recyclage des vêtements ne vient pas des déchets importants de l’industrie textile, mais plutôt du désir de construire des briques sans utiliser de béton.
« J’ai cherché comment fabriquer une brique à partir d’autre chose, comme des déchets. J’ai pensé à l’industrie textile, qui est extrêmement polluante, juste après celle du BTP », raconte Clarisse à SCENES.
Elle se souvient du moment exact où son idée lui est venue à l’esprit. « J’ai pris deux t-shirts, je les ai compressés (en brique), et ça a tenu. C’est comme ça qu’est née l’idée de FabBRICK ! »
Révolution du recyclage des textiles
La beauté du concept de Clarisse réside dans sa simplicité. En combinant des textiles déchiquetés avec une substance collante, elle a découvert une nouvelle façon de transformer ces matériaux en briques solides et écologiques. Au cours du processus de production initial, elle a appris que mélanger différents types de textiles peut être un défi.
« Aujourd’hui, quand on veut recycler des textiles, la principale difficulté est qu’on ne peut pas vraiment mélanger (ensemble) différentes matières. Souvent, les entreprises de recyclage ne prennent que du coton ou du polyester. Et il faut enlever toutes les parties dures des vêtements, comme les boutons et les fermetures éclair, car tout ne passe pas par les machines de recyclage », explique-t-elle.
Clarisse avait envie de travailler avec une multitude de matériaux, même ceux qui sont difficiles à gérer. Son objectif simple était de réduire les déchets en utilisant toutes les ressources possibles.
« Finalement, nous avons réussi à inventer un procédé qui utilise tous les types de tissus. Nous mélangeons donc le coton, le polyester, la viscose et tous les autres. Nous pouvons passer le vêtement entier dans le broyeur. Il n’y a pas besoin de le démonter au préalable. » elle dit. « On n’enlève pas les boutons, on met tout dedans et on crée le zéro déchet. Pour moi, c’était une évidence de tout mettre tel quel. »
Alternative de construction durable
Cette nouvelle approche aborde non seulement le problème des déchets textiles, mais propose également un matériau de construction alternatif, durable et ingénieux. Ces briques textiles offrent de nombreux avantages que les briques traditionnelles ne peuvent égaler.
Le processus de production réduit considérablement la dépendance aux ressources conventionnelles telles que le béton, connu pour son impact environnemental négatif. De plus, les briques textiles recyclées possèdent d’excellentes propriétés isolantes, ce qui en fait un choix judicieux pour la construction.
« Les vêtements sont faits pour isoler le corps, et donc, en recyclant les vêtements, vous pouvez également isoler les intérieurs, tant acoustiquement que thermiquement », explique Clarisse. « Les vêtements en coton seront plus isolants », ajoute-t-elle.
Paris : la capitale de la mode
FabBRICK est basé à Paris et se situe confortablement parmi les plus grandes maisons de couture. L’emplacement était optimal pour la visibilité du client.
« Je trouve intéressant de pouvoir les accueillir ici. Je leur montre le showroom, nous avons un rendez-vous, et juste après, je peux leur montrer la production », explique Clarisse.
« La production n’est pas complètement séparée du showroom. Cela me permet d’être totalement transparente sur le travail. C’est pourquoi j’ai trouvé important de m’installer au cœur de Paris », raconte-t-elle à SCENES.
Penser hors de la brique
L’entreprise de Clarisse va au-delà de la construction. Elle envisage d’utiliser ces briques pour fabriquer des meubles d’extérieur, pour le jardinage et pour des projets artistiques.
« Avec ces briques réalisées avec des textiles recyclés, on peut créer des tabourets, des petites tables et de grandes bibliothèques », explique Clarisse. « Avec des briques plus fines, on peut décorer un mur et améliorer l’acoustique de l’espace puisque les briques sont d’excellents isolants. »
Clarisse a démontré qu’avec des efforts acharnés, de la passion et une volonté de changer le monde, l’impact peut être illimité. FabBRICK a aidé les entreprises et les consommateurs à changer de perspective et à reconsidérer les tissus mis au rebut.