FILE - A poster for the No campaign ahead of a biodiversity referendum due to take place on Sept. 22, is seen in a field in Hoechstetten, Switzerland, Friday, Aug. 23, 2024

Jean Delaunay

Référendum en cours sur la nécessité de renforcer la biodiversité en Suisse

Les écologistes souhaitent que des mesures de protection plus strictes soient mises en place pour protéger la biodiversité en Suisse, mais beaucoup estiment que cela coûterait trop cher.

Un référendum qui se termine dimanche en Suisse s’est transformé en un vote entre les électeurs soucieux de l’environnement qui veulent une meilleure protection de la biodiversité et ceux qui estiment que cela coûte trop cher.

La Suisse, réputée pour ses lacs immaculés et ses majestueux sommets alpins, compte parmi les pays les plus riches du monde, dont la vie végétale et animale est la plus menacée.

Les derniers sondages suggèrent que l’enthousiasme initial a diminué pour la proposition qui augmenterait les fonds publics pour encourager les agriculteurs et autres acteurs à réserver des terres et des cours d’eau pour permettre le développement de paysages sauvages. La proposition augmenterait également la superficie totale allouée aux espaces verts non touchés par le développement humain.

La course à la Maison Blanche, qui se joue principalement par correspondance, suivie d’une matinée de vote en personne dimanche, semble toujours serrée. Un sondage réalisé par gfs.bern et publié le 11 septembre a montré que le soutien était tombé à 46 % début septembre, contre 51 % lors d’un sondage précédent réalisé à la mi-août.

Le gouvernement fédéral, le parlement et l’exécutif, s’opposent au projet, tout comme de nombreux électeurs ruraux et le principal parti de droite du pays, selon les sondages. Ils estiment qu’il est trop coûteux (630 millions d’euros sont déjà consacrés chaque année à la protection de la biodiversité) et craignent que le développement économique en souffre.

Le Conseil fédéral estime que le passage coûterait au moins 420 millions d’euros supplémentaires aux autorités nationales et locales. L’initiative interdirait par exemple la construction de nouvelles lignes ferroviaires à travers des prairies sèches protégées, même si ces prairies sont mises en réserve et exploitées ailleurs.

« L’adoption de l’initiative sur la biodiversité limiterait considérablement la production d’énergie et de nourriture (durable), restreindrait l’utilisation des forêts et des zones rurales pour le tourisme et rendrait la construction plus coûteuse », affirme la campagne pour le « non » sur son site Internet. « OUI à la biodiversité, mais NON à l’initiative extrême pour la biodiversité. »

Les partisans de cette mesure soulignent la diminution des ressources naturelles en Suisse et les menaces qui pèsent sur les abeilles, les grenouilles, les oiseaux, les mousses et d’autres espèces sauvages. Ils soutiennent que les espaces verts protégés sont « le principal capital du tourisme » et qu’une augmentation de leur nombre permettrait de soutenir les économies locales.

« Une nature diversifiée garantit la pureté de l’air, l’eau potable, la pollinisation, la fertilité des sols et notre approvisionnement alimentaire », a déclaré un comité qui soutient l’idée.

« Mais en Suisse, la biodiversité est en difficulté. Un tiers de nos espèces végétales et animales sont menacées ou ont déjà disparu. »

L’Organisation de coopération et de développement économiques, un groupe de réflexion qui compte 38 pays membres, en majorité riches, a réalisé une étude comparative des menaces qui pèsent sur la faune et la flore. La Suisse se classe parmi les quatre pays qui comptent le plus grand nombre d’espèces menacées dans les huit catégories de faune sauvage.

Ce vote fait partie des derniers référendums suisses, qui ont lieu quatre fois par an pour donner aux électeurs un droit de regard direct sur l’élaboration des politiques dans ce pays de quelque neuf millions d’habitants.

Le seul autre problème national à l’étude cette fois-ci est un projet de réforme des retraites soutenu par le gouvernement, qui montre également un soutien en baisse, selon le sondage.

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