Israeli soldiers take up position next to destroyed buildings following Israeli strikes during a ground operation in the Gaza Strip on Friday, Sept. 13, 2024.

Milos Schmidt

Rapport de l’ONU : Gaza fait face à un recul de sept décennies et à une crise alimentaire aiguë dans un contexte de conflit en cours

Gaza est bouclée sur terre, sur mer et dans les airs depuis 2007. Les restrictions à la circulation des personnes, des biens et des importations de technologies ont longtemps eu un impact sur son économie avant l’intensification des frappes israéliennes.

Le développement de Gaza a été retardé de 69 ans, selon une évaluation réalisée par un rapport soutenu par l’ONU.

La pauvreté en Palestine devrait également augmenter de 74,3 % en 2024, affectant 2,61 millions de personnes supplémentaires qui se retrouveront désormais dans la pauvreté.

L’impact de la guerre qui a duré un an a provoqué une faim aiguë, avec environ 86 % de la population connaissant des niveaux de faim critique, selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (UNESCWA).

Les efforts visant à acheminer des vivres vers le territoire ont été entravés par le blocus israélien, ainsi que par les combats en cours et l’effondrement de l’ordre public.

Un nombre élevé de personnes déplacées signifie que des milliers de personnes sont entassées dans des camps de tentes sordides ou dans des bâtiments transformés en abris.

En août, Gaza a lancé une campagne de vaccination des enfants contre la polio alors que les craintes grandissaient que la maladie se propage et que la majorité du système de santé du territoire soit détruite.

Le PNUD affirme que l’économie palestinienne pourrait être mise sur une voie de restauration pour s’aligner sur ses objectifs de développement d’avant-guerre dans 10 ans, mais cela nécessiterait un plan global de redressement et de reconstruction combinant aide humanitaire et investissement stratégique dans le redressement et la reconstruction.

Le rapport indique que la levée des restrictions économiques est également essentielle au redressement de Gaza.

DOSSIER – Palestiniens déplacés par l’offensive aérienne et terrestre israélienne sur la bande de Gaza, à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le 4 juillet 2024.
DOSSIER – Palestiniens déplacés par l’offensive aérienne et terrestre israélienne sur la bande de Gaza, à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le 4 juillet 2024.

Gaza est bouclée sur terre, sur mer et dans les airs depuis 2007. Les restrictions à la circulation des personnes, des biens et des importations de technologies ont longtemps eu un impact sur son économie avant l’intensification des frappes israéliennes.

Le PNUD estime que le produit intérieur brut (PIB) de Gaza se contractera de 35,1 % en 2024 et que le chômage s’élèvera à 49,9 %.

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 42 000 personnes, comme l’a déclaré le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, qui ne fait pas de distinction entre combattants et civils dans son décompte.

Une aide humanitaire cruciale

L’organisation a ajouté que l’aide humanitaire spécifiquement allouée au redressement de Gaza après la guerre serait cruciale pour son développement.

« L’évaluation indique que, même si l’aide humanitaire est fournie chaque année, l’économie ne retrouvera peut-être pas son niveau d’avant la crise avant une décennie ou plus. Lorsque les conditions sur le terrain le permettent, le peuple palestinien a besoin d’une solide stratégie de relèvement rapide », a déclaré la secrétaire exécutive de la CESAO, Rola Dashti.

« Nos évaluations servent à tirer la sonnette d’alarme sur les millions de vies qui sont brisées et sur les décennies d’efforts de développement qui sont anéanties », a ajouté Dashti.

Israël a déclaré que sa guerre à Gaza était essentielle pour éliminer le Hamas et que ses frappes et son blocus en cours visaient le groupe militant plutôt que les civils.

Le pays continue de faire face à des pressions croissantes de la part de l’ONU et de son principal allié, les États-Unis, pour remédier à la situation humanitaire actuelle.

La semaine dernière, l’administration Biden a averti qu’Israël pourrait perdre l’accès au financement des armes s’il n’augmentait pas le montant de l’aide humanitaire qu’il autorise à entrer à Gaza.

L’ONU a tiré la sonnette d’alarme début octobre : le montant de l’aide entrant dans la bande de Gaza était à son plus bas niveau depuis des mois, les trois seuls hôpitaux du nord de Gaza étant confrontés à de graves pénuries de fournitures essentielles.

Israël cible actuellement le nord de Gaza dans le cadre d’une offensive qu’il juge nécessaire pour combattre les combattants du Hamas qui se sont regroupés dans la partie nord du territoire.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que 85 % des demandes d’acheminement de nourriture vers le nord de Gaza avaient été refusées par les autorités israéliennes.

Le COGAT, l’organisme israélien qui facilite les passages d’aide vers Gaza, a nié que les passages vers le nord aient été fermés.

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