Par ELISA BERTHOLOMEY
Avec ANTHONY LATTIER et PAULINE DE SAINT REMY
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NÉOLOGISME. Elargir son réseau tout en affutant ses abdos : c’est la nouvelle tendance de ce début d’année dans la bulle bruxelloise, où il est de bon ton de “transpivailler” (comprenez : de transpirer tout en travaillant) au lieu d’apéroter (pas besoin, ici, de vous faire un dessin). Qui aurait pu prédire qu’un tapis de course remplacerait le bar feutré d’un grand hôtel pour parler business ou amendements ?
Mais attention : toutes les salles de sport ne se valent pas. Pour les activités de lobbying, par exemple, plutôt Basic Fit ou Aspria ? La réponse se trouve dans cet article (gratuit et en anglais) de mes collègues Federica di Sario et Kathryn Carlson. Playbook vous laisse bosser votre cardio et vous souhaite un bon réveil, nous sommes vendredi 3 janvier 2025.
HAUT-COMMISSAIRE À L’ENFANCE
NOUVELLE PRIORITÉ. Après le conseil des ministres où Catherine Vautrin est attendue ce matin (et dont on parle un peu plus bas), la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France (pffiouu) se rend à Angers pour un déplacement consacré à l’enfance. Elle dévoilera “son calendrier et sa méthode de travail” et fera quelques annonces, nous confiait l’un de ses conseillers hier.
Trêve de Noël oblige, cela vous a peut-être échappé : le gouvernement Bayrou ne comporte aucun ministre ou secrétaire d’Etat délégué ou en charge de la protection de l’enfance — ce qui avait d’ailleurs provoqué un tollé chez les associations. Le 28 décembre dernier, Emmanuel Macron avait donc rectifié le tir en annonçant la création, en janvier, d’un haut-commissariat à l’Enfance. Un poste censé être ainsi épargné par l’instabilité politique liée au risque de censure du gouvernement et directement rattaché à l’Elysée, a appris ma collègue Océane Herrero.
Qui pour en prendre la tête ? Plusieurs noms de parlementaires spécialistes des sujets de l’enfance circulent dans le monde associatif, comme ceux de la députée Modem Perrine Goulet ou du sénateur macroniste Xavier Iacovelli. Gare : si l’un d’eux venait à être nommé Haut-commissaire, il devrait démissionner de son mandat — les deux fonctions sont incompatibles. Joint mercredi par votre infolettre, Iacovelli expliquait n’être pour l’heure “pas prêt à abandonner (son) mandat de sénateur”.
Autres noms entendus : ceux des anciens secrétaires d’Etat chargés du sujet, Adrien Taquet et Charlotte Caubel (quoique cette dernière, contactée par Océane, a indiqué se concentrer sur un retour à sa carrière judiciaire). Autre hypothèse, Sarah El Haïry, ancienne ministre de l’Enfance elle aussi, et proche de François Bayrou. “Vautrin l’apprécie, elle la trouve sérieuse et bosseuse”, soulignait un bon connaisseur du dossier.
C’est un solide début, car la ministre, consciente de la sensibilité du sujet, et alors même que l’enfance ne fait pas partie de ses attributions, a confirmé compter se saisir “à titre personnel et sans confier cette mission à ses ministres délégués” de ce dossier, précisait le conseiller cité précédemment. Conséquence : Catherine Vautrin souhaite un haut-commissaire qui “travaille à ses côtés” et sorte d’un rôle strictement administratif pour assurer “le suivi et la mise en œuvre des différentes politiques”, ajoutait-il.
Feuille de route. Quelles seront les prérogatives et marges de manœuvre du futur haut-commissaire ? Mes collègues de Tech Matin vous détaillent tout ça dans leur édition du jour (dès 7h30 pour nos abonnés pro).
MERCATO. Puisqu’on parle de possibles reconversions d’ex-ministres, votre infolettre vous signale le retour aux affaires de deux anciens parlementaires. L’ex-député macroniste, devenu lobbyiste puis directeur de cabinet de Stéphane Séjourné à Renaissance, Michaël Nogal, rejoint Bercy pour y être conseiller spécial d’Eric Lombard, a appris Playbook hier.
Come-back. Lui aussi ex-député, Louis Margueritte, ancien du cabinet de Bruno Le Maire, est arrivé à Matignon pour y être directeur adjoint de cabinet, chargé des sujets économiques, sociaux et agricoles. Mes collègues de Paris Influence tiennent la chronique des cabinets ministériels ici et là (pour nos abonnés pro).
TEXTE D’URGENCE POUR MAYOTTE
DÉJEUNER EN PAIX. Quoi de mieux que de démarrer l’année en petit-déjeunant avec Bruno Retailleau, nouvelle coqueluche de la droite et ministre du gouvernement Bayrou inspirant le plus confiance aux Français ? Ce n’est pas autour d’Emmanuel Macron mais du patron de la place Beauvau que se réunira pour la première fois l’ensemble des membres du gouvernement ce matin. Et c’est seulement après avoir partagé café et viennoiseries qu’ils rejoindront le président pour le premier conseil des ministres de l’ère Bayrou.
Valls prend son temps. Le nouveau titulaire du portefeuille des Outre-mer devrait être rentré à temps pour y assister, nous affirmait son cabinet hier — Manuel Valls a quitté La Réunion ce jeudi soir, après sa visite à Mayotte. Mais son projet de loi d’urgence pour l’archipel ne sera pas présenté aujourd’hui, comme initialement annoncé (et comme nous vous l’écrivions hier), le ministre n’y ayant pas encore mis un point final.
La véritable raison de ce retard : le texte — qui intégrera des mesures pour faciliter la reconstruction après le passage du cyclone Chido — doit encore faire l’objet d’ “améliorations” selon les mots d’un conseiller de François Bayrou. Le gouvernement se donne donc du temps pour poursuivre les consultations menées par Manuel Valls avec les élus mahorais. Certains d’entre eux, comme la députée Liot Estelle Youssouffa, avaient reproché au Premier ministre d’avoir bâti son plan “sans aucune concertation”.
D’où la volonté de Matignon de corriger le tir et d’afficher le désir de Bayrou de “co-construire”. “Ça continue, il y a toujours des échanges pour intégrer des éléments venus du terrain”, nous rapportait notre source sans plus de précisions. Des ajouts ou ajustements qui devront aussi faire l’objet de vérification juridique.
Sans conséquence. Matignon promettait hier que ce retard n’allait pas décaler l’examen du texte par le Parlement : le projet de loi finalisé devrait être présenté la semaine prochaine à l’occasion d’un autre conseil des ministres.
LES RÉPUBLICAINS
À L’HEURE OÙ BLANCHIT LA CAMPAGNE. Vous aussi, vous y pensez dès le saut du lit : mais quand, quand Laurent Wauquiez officialisera-t-il sa candidature à la présidence des Républicains ? C’est en réfléchissant à la question pendant ses congés — absolument véridique — que votre infolettre s’est plongée dans les statuts du parti (idem) et s’est aperçue que le délai maximum prévu pour organiser un congrès en cas de vacance de la présidence avait été dépassé bien avant Noël.
Note aux têtes en l’air : rappelons que LR n’a qu’une direction collégiale et intérimaire à sa tête depuis le départ officiel d’Eric Ciotti.
Ventrebleu, voilà de quoi augurer d’un psychodrame comme ceux dont les Républicains ont le secret, dites-vous ? Tatata : renseignements pris, les cadres du parti avaient anticipé le problème. Pour éviter qu’un militant puisse leur demander des comptes, la “Haute autorité” de LR, contactée, nous a confirmé avoir estimé le 28 novembre dernier que les “circonstances exceptionnelles” actuelles justifiaient un report (aucune date limite n’a pour autant été fixée).
Laurent prend son temps. Officiellement, pendant ce temps-là, celui qui est désormais député de Haute-Loire se consacre donc à sa mission de “refondation” du parti, en s’offrant notamment une tournée des fédérations, “parce que tout ne peut pas se décider à 20 dans un bureau à Paris”, dixit son entourage. Il compte livrer ses conclusions au bureau politique “fin janvier, début février”. Si le “BP” le suit, le parti modifiera alors vraisemblablement son nom et… ses statuts, avant qu’il ne soit, sauf candidature surprise ou changement d’avis de sa part, propulsé à sa tête.
Alors pourquoi ne pas se lancer officiellement dans la course dès à présent ? “Pour prendre un parti comme Sarkozy a pris l’UMP en 2024, il faut qu’il y ait une montée en puissance, tu ne peux le faire que quand tu es pleine bourre”, analysait un stratège au téléphone avec Playbook fin décembre. “Il a trop attendu, c’est le Prince Charles…”, cinglait carrément un membre de la direction contacté hier, soulignant au passage que les hésitations de Laurent Wauquiez avaient peut-être aussi à voir avec les finances peu reluisantes du parti.
Rappel utile, par ailleurs : le principe d’une primaire fermée (c’est-à-dire réservée aux adhérents) pour désigner le candidat du parti à la présidentielle figure encore actuellement dans les statuts de LR, bien que certains de ses caciques, comme Jean-François Copé, y soient hostiles depuis des années (le débat est plus vieux que Playbook, souvenez-vous). Certains s’attendent à ce qu’il soit “torpillé” à l’occasion de la “refondation” voulue par Laurent Wauquiez, dans les mots de l’un de ses soutiens.
Y a plus qu’à. Resterait alors, pour l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à s’imposer comme le “candidat naturel” de sa famille politique à la présidentielle, selon l’expression consacrée.
À garder en tête, sait-on jamais : aucun autre candidat à la présidence de LR ne s’est déclaré à ce stade. Mais le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’il n’en a pas manifesté l’envie, y est poussé par une partie de son entourage et certains élus. Bref, voilà une affaire que votre infolettre suivra bien sûr avec attention.
AUSSI À L’AGENDA
Emmanuel Macron préside le premier conseil des ministres du gouvernement Bayrou à 10 heures.
Bruno Retailleau reçoit les ministres à Beauvau à 8h30 pour le traditionnel petit-déjeuner offert par le ministre de l’Intérieur. Catherine Vautrin se rend à Angers à partir de 14 heures. Elle rencontre la présidente du département des acteurs du monde de la petite enfance. Philippe Baptiste se rend au Crous Bordeaux-Aquitaine ainsi qu’à la résidence étudiante de Talence pour faire le bilan des mesures de soutien aux étudiants mahorais, à Mayotte comme sur le territoire hexagonal.
Dimanche : Marine Le Pen entame un déplacement de trois jours à Mayotte, trois semaines après le passage du cyclone Chido.
MATINALES
7h20. RFI : Jean-François Cautain, ancien ambassadeur de l’UE, ancien chef de coopération de l’Union Européenne en Afghanistan.
7h40. TF1 : Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville … RTL : Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France … RMC : Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie.
8h10. Europe 1/CNEWS : Othman Nasrou, premier secrétaire général délégué Les Républicains.
8h15. Radio Classique : Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris Panthéon Assas.
8h20. France Inter : Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
8h30. Franceinfo : Thomas Ménagé, député RN du Loiret … Sud Radio : Gaspard Koenig, philosophe et essayiste … LCI : Clément Beaune, ancien ministre et ancien député Renaissance.
CARNET
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Le PJL roue de secours de Coquerel et Courson parti pour rester au garage … Les aides perçues par Michelin et Auchan ne seront pas passées au crible … Dîner fastueux, chargés de mission… Wauquiez contraint à (un peu) de transparence. C’est à 7h30 pour nos abonnés L’Observatoire de l’Europe Pro.
MÉTÉO. Nuages dans le ciel angevin pour la venue de Catherine Vautrin.
DANS LE JORF. Le cabinet de François Rebsamen accueille Fabien Sudry, directeur du cabinet, Mathieu Gatineau, directeur adjoint du cabinet, Alexandre Mourier, conseiller en charge de la relation avec les élus, conseiller auprès du ministre. Maëlle Renée, directrice du cabinet adjointe et Mathilde Capy, conseillère presse et communication, rejoigne le cabinet de Françoise Gatel. Sont nommés au cabinet d’Agnès Pannier-Runacher Aurélie Vieillefosse, directrice adjointe du cabinet en charge de la biodiversité, du climat, de la forêt et de la prévention des risques et Frédéric de Carmoy, directeur adjoint du cabinet en charge de la mer, de la pêche et du financement de la transition écologique.
ANNIVERSAIRES : Christophe Castaner, ancien ministre et ancien président du groupe LREM à l’Assemblée nationale… Franck Riester, député Renaissance de Seine-et-Marne et ancien ministre… Adrien Taquet, ancien secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles … René-Paul Savary, ancien sénateur LR de la Marne … Jean-Marie Le Guen, ancien secrétaire d’Etat … Anne-Laure Babault, ancienne députée MoDem de Charente-Maritime … Laura Kayali de L’Observatoire de l’Europe.
Samedi : Bruno Lasserre, ancien vice-président du Conseil d’Etat … Edouard Fritch, ancien président de la Polynésie française et ancien député … Lisette Pollet, députée RN de la Drôme … Matthieu Valet, eurodéputé RN … Giorgio Leali de L’Observatoire de l’Europe.
Dimanche : Patrick Strzoda, ancien directeur de cabinet d’Emmanuel Macron … Denise Saint-Pé, sénatrice UC des Pyrénées-Atlantiques … Annick Petrus, sénatrice LR de Saint-Martin.
PLAYLIST. Les ministres prendront certainement leur café en riant comme Stephan Eicher et son Déjeuner en paix.
Un grand merci à : Océane Herrero, nos éditrices Zoé Courtois et Pauline de Saint Remy, Loïc Pradier pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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