La chef du Parti vert, Marine Tondelier, a été l’une des voix les plus marquantes de la campagne électorale de la gauche.
L’alliance gauche/verte française, le Nouveau Front populaire (NFP), est apparue comme la force dominante lors des élections de dimanche, contrecarrant la volonté de Marine Le Pen de porter l’extrême droite au pouvoir.
C’est un choc, alors que des sondages d’opinion donnaient au Rassemblement national (RN) une victoire confortable depuis plusieurs semaines. Avec 182 sièges remportés par la gauche, 168 par l’alliance centriste de Macron et 143 par le RN de Marine Le Pen, aucun parti n’a obtenu de majorité absolue, selon les données du ministère de l’Intérieur citées par le journal Le Monde.
Marine Tondelier, cheffe du Parti vert, a été l’une des voix les plus marquantes de la campagne électorale de la gauche. Le parti est l’un des trois plus importants de l’alliance et Tondelier est pressentie pour le poste de Premier ministre.
Elle a très tôt appelé à un « front républicain » contre l’extrême droite – un effort commun impliquant le retrait des candidats au second tour de l’élection en faveur de ceux les mieux placés pour battre l’extrême droite.
« Ce soir, la justice sociale a gagné », a déclaré Tondelier dans son discours de victoire. « Ce soir, la justice environnementale a gagné. Ce soir, le peuple a gagné. Et ce n’est qu’un début. »
Qui est Marine Tondelier?
Reconnaissable à son emblématique blazer vert, Tondelier s’oppose à l’extrême droite depuis le début de sa carrière politique, il y a une quinzaine d’années. Elle est originaire de l’ancienne cité minière d’Hénin Beaumont, dans le nord de la France, dirigée par le RN.
Elle fait partie de la 11e circonscription du Pas-de-Calais – circonscription représentée par Marine Le Pen depuis 2017 avec Tondelier surnommée « l’autre Marine ».
Tondelier a été élue membre de l’opposition au conseil municipal de la ville en 2014 et a toujours été une membre active de la politique locale. Elle a documenté ses expériences de harcèlement et d’intimidation en travaillant sous la direction d’un maire RN dans son livre de 2017 « Nouvelles du front ». Elle dirige le Parti vert français depuis décembre 2022.
Militante chevronnée de la lutte contre l’extrême droite, Mme Tondelier a joué un rôle clé dans la création de la coalition de gauche qui a remporté la victoire dimanche soir. En quelques jours seulement, elle est devenue une personnalité politique populaire.
Tondelier a accusé le chef du RN, Jordan Bardella, d’éviter un débat avec elle, le critiquant en disant : « Ah ok, donc c’est vraiment officiel, Bardella ne veut débattre qu’avec des hommes ».
« Le PFN est aussi là pour améliorer votre quotidien et rendre vos lendemains possibles, a-t-elle déclaré lundi à France Inter, et ceux qui oublient l’écologie s’oublient eux-mêmes. »
Que signifie la victoire des Verts pour l’action climatique en France ?
En l’absence d’une majorité suffisante, les propositions législatives du NFP auront du mal à être adoptées par le Parlement. Il devra probablement rejoindre une autre coalition qui pourrait diluer certaines de ses politiques.
Le NFP lui-même est un mélange de socialistes, de verts, de communistes et du controversé parti d’extrême-gauche La France insoumise.
Les plans de la coalition comprennent des investissements dans les énergies renouvelables, le développement de l’énergie éolienne et hydroélectrique offshore, l’abandon de l’énergie nucléaire et la mise en œuvre d’un plan climat visant la neutralité carbone d’ici 2050.
Le texte évoque également un plan national d’adaptation au changement climatique pour protéger les personnes et leurs biens, qui comprend des seuils de température pour les travailleurs en extérieur en cas de chaleur extrême. La coalition affirme également vouloir réformer la politique agricole de l’Union européenne, source de divisions.
La défaite du RN a également été un soulagement pour les partisans du Pacte vert pour l’Europe. Le chef de file du parti, Jordan Bardella, avait appelé le gouvernement français à « renoncer » à cet accord et à ce qu’il a décrit comme des politiques environnementales « punitives » de l’UE.