Le médecin sino-australien était connu comme un pionnier de la chirurgie moderne de transplantation cardiaque.
Un célèbre chirurgien cardiaque aurait eu 87 ans aujourd’hui s’il n’avait pas été assassiné dans une banlieue de Sydney il y a plus de trente ans.
Né en Chine, le Dr Victor Chang deviendra l’un des chirurgiens cardiaques les plus importants d’Australie, réalisant une transplantation cardiaque sur un jeune de 14 ans et sauvant des centaines de vies.
La vie d’un médecin pionnier
Victor Chang est né à Shanghai en 1936 et a été envoyé en Australie au sein de sa famille élargie au début des années 1950. Chang a finalement poursuivi ses études aux États-Unis et au Royaume-Uni avant de retourner à l’hôpital St Vincent de Sydney, en Australie.
À Sydney, il a travaillé aux côtés des médecins qui ont réalisé la première transplantation cardiaque en Australie en 1968, selon l’institut de recherche qui porte son nom.
Chang réalisera la première transplantation cardiaque réussie du pays en 1984. Un mois plus tard, il opérera Fiona Coote, 14 ans, qui deviendra la receveuse de transplantation cardiaque la plus ancienne du pays.
Il était également connu pour avoir développé une valvule cardiaque artificielle pouvant être utilisée en chirurgie.
Le chirurgien a reçu la plus haute distinction australienne en 1986 « en reconnaissance de ses services rendus aux relations internationales entre l’Australie et la Chine et à la science médicale ».
Chang a été assassiné en 1991 à l’âge de 54 ans lors d’une tentative d’extorsion qui a échoué. Trois ans plus tard, un institut de recherche est créé à son nom.
Selon l’Institut de recherche cardiaque Victor Chang, la mort de la mère de Chang en 1948 à cause d’un cancer du sein a influencé son choix de poursuivre des études en médecine.
Histoire des transplantations cardiaques
La première transplantation cardiaque interhumaine réussie, au cours de laquelle le cœur d’un patient a été remplacé par celui d’un donneur, a été réalisée par Christiaan Barnard en 1967 en Afrique du Sud.
Le receveur est décédé un mois plus tard, mais la greffe a été considérée comme réussie.
L’année suivante, une centaine de transplantations cardiaques ont été réalisées, mais le taux de survie était faible, avec seulement 10 receveurs ayant survécu deux ans plus tard.
La première transplantation cardiaque en Europe a été réalisée en avril 1968 à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Mais en 1970, les transplantations cardiaques ont diminué car les receveurs présentaient un « taux élevé de rejet précoce et de mortalité », selon une publication dans la revue Circulation.
Les progrès de l’immunosuppression et des soins aux patients au cours de la même décennie amélioreraient les résultats en matière de survie.
Plus de 8 000 transplantations cardiaques ont été réalisées dans le monde en 2021, selon l’Observatoire mondial du don et de la transplantation.
La demande d’organes humains est toutefois supérieure au nombre disponible pour la transplantation. Plus de 150 000 Européens étaient sur une liste d’attente pour une greffe d’organe en 2018.
Les médecins continuent d’étudier si la xénotransplantation, c’est-à-dire la transplantation d’organes d’animaux sur des humains, pourrait être une solution possible.
Plus tôt ce mois-ci, la deuxième personne à avoir reçu un cœur de porc génétiquement modifié lors d’une transplantation expérimentale est décédée près de six semaines après l’opération.
Les médecins à l’origine de la transplantation expérimentale ont remercié le patient Lawrence Faucette de leur avoir permis de progresser vers la réalisation des xénotransplantations.
Dans une vidéo retraçant la vie de Chang, on l’entend dire qu’il admire les familles des donneurs.
« En temps de crise, prendre la décision de donner à quelqu’un d’autre la possibilité de vivre, je pense que c’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire aux gens », a déclaré Chang.
