Alors que l’euro s’affaiblit après la victoire de Trump, un groupe d’entreprises européennes ayant des revenus élevés aux États-Unis et une faible exposition à leurs actifs pourraient bénéficier d’un environnement de dollar plus fort.
Alors que l’euro chute à son plus bas niveau face au dollar depuis plus d’un an, stimulé par la victoire présidentielle de Donald Trump, certaines entreprises européennes pourraient se retrouver sur le point de réaliser des gains exceptionnels.
La victoire de Trump, combinée au contrôle républicain du Congrès, a ouvert la voie à une éventuelle refonte politique : des tarifs douaniers plus élevés, une augmentation des dépenses de défense et une réévaluation de l’aide étrangère, qui ont toutes des répercussions sur les marchés mondiaux.
Dans ce paysage économique en évolution, Bank of America a mis en lumière un groupe sélectionné d’entreprises européennes particulièrement bien placées pour bénéficier d’un dollar plus fort. Ces sociétés offrent aux investisseurs européens à la fois une couverture contre la faiblesse de l’euro et un tampon contre les incertitudes liées aux changements politiques de l’ère Trump.
Les gagnants européens dans un environnement de dollar fort : qui en profite et pourquoi ?
Les entreprises européennes qui tirent une part importante de leurs revenus des États-Unis mais qui maintiennent une exposition relativement faible aux actifs nord-américains ont tendance à obtenir de bons résultats lorsque le dollar se raffermit.
Ce déséquilibre entre les revenus et les actifs permet à ces entreprises de bénéficier d’une augmentation de leurs revenus provenant des ventes nord-américaines tout en minimisant leur exposition à la hausse des coûts des actifs en dollars.
Un dollar plus fort gonfle la valeur des revenus générés aux États-Unis lorsqu’ils sont reconvertis en euros, améliorant directement les bénéfices des entreprises européennes ayant des ventes importantes en Amérique du Nord.
Cela permet une augmentation des bénéfices sans nécessiter d’ajustements des prix ou des niveaux de production.
D’un autre côté, la faible exposition aux actifs corporels américains contribue à réduire les risques liés aux coûts opérationnels liés à l’appréciation du dollar. Les entreprises ayant des opérations plus réduites aux États-Unis peuvent se concentrer sur l’augmentation de leurs revenus sans avoir à supporter le fardeau d’une augmentation des coûts tels que l’immobilier, les salaires ou les dépenses réglementaires qui peuvent éroder la rentabilité.
En revanche, les entreprises dont les actifs sont fortement exposés aux États-Unis sont confrontées à une sensibilité accrue aux coûts en dollars.
En fin de compte, les entreprises européennes disposant d’une empreinte d’actifs plus équilibrée ou minimale aux États-Unis peuvent contourner ces défis et se concentrer plutôt sur la récolte des fruits de revenus plus élevés libellés en dollars.
Les 15 plus grandes entreprises européennes bénéficient d’un dollar plus fort
Dans un rapport publié jeudi, Paulina Strzelinska, stratège quantitative de Bank of America, a examiné un groupe d’entreprises européennes positionnées pour bénéficier de la force du dollar.
Ces sociétés, identifiées pour leurs revenus élevés en Amérique du Nord et leurs actifs corporels minimes dans la région, sont bien placées pour profiter des gains de change sans engager de coûts opérationnels importants en dollars.
Les principaux bénéficiaires européens d’un billet vert plus fort
- Novo Nordisk : Ce géant pharmaceutique danois arrive en tête de liste avec 59 % de ses revenus provenant d’Amérique du Nord et aucun actif corporel là-bas. L’entreprise est bien protégée contre les coûts opérationnels en dollars et devrait bénéficier des gains de conversion des devises.
- British American Tobacco : BAT s’assure la deuxième place avec 44 % de ses ventes en Amérique du Nord et aucun actif physique dans la région, ce qui lui permet de capitaliser sur la force du dollar sans pressions sur les coûts libellés en dollars.
- Ferrovial : la société d’infrastructure espagnole tire 36 % de son chiffre d’affaires de l’Amérique du Nord, sans aucun actif corporel dans la région, ce qui la rend très sensible aux gains en dollars sans exposition aux coûts liés aux actifs.
- Beiersdorf : Connue pour des marques comme Nivea, cette entreprise allemande réalise 26 % de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord mais ne possède aucun actif physique aux États-Unis.
- Kongsberg : L’entreprise norvégienne de technologie de défense et maritime réalise 24 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis, mais n’y détient que 3 % de ses actifs.