Le nouveau règlement du Parlement européen adopté en avril dernier modifie le déroulement des auditions des commissions concernées, la durée, le temps de parole mais introduit également davantage de possibilités de contrôle continu tout au long du mandat.
Les dates des auditions des commissaires désignés restent inconnues, ce qui alimente encore davantage l’appétit à Bruxelles pour l’audition de nouveaux membres potentiels du Collège des commissaires par le Parlement européen.
Ces audiences ne sont pas faciles et peuvent être difficiles à supporter pour certains. En 2019, Emmanuel Macron a proposé Sylvie Goulard au poste de commissaire, mais après une audition ratée – entachée d’inquiétudes concernant de potentiels conflits d’intérêts et de liens avec un simulacre de scandale de l’emploi – le président français a été contraint de la remplacer par Thierry Breton, qui est devenu plus tard le commissaire. Commissaire au marché intérieur. La Roumanie et la Hongrie ont également été contraintes de changer de candidat en 2019.
Les règles des auditions restent largement les mêmes d’un mandat à l’autre : l’exécutif, étant responsable devant le législatif, est soumis à un examen approfondi par les commissions compétentes pour évaluer son aptitude à assumer ce rôle. Cependant, en avril 2024, les règles du Parlement ont été revues, et avec elles, les pouvoirs de contrôle des députés sur la Commission.
Rassembler l’équipe du barbecue
Désormais, plus d’une ou deux commissions pourront être impliquées dans l’interrogation des commissaires – il n’y a plus de limites. Un projet de proposition de la Conférence des présidents des commissions, qui comprend les présidents de chaque commission, suggère que pour le portefeuille de préparation, de gestion des crises et d’égalité attribué à la belge Hadja Lahbib, quatre commissions principales devront se coordonner : DEVE (Développement régional) , FEMM (Droits des femmes), LIBE (Justice et Libertés) et ENVI (Environnement, Santé publique et sécurité alimentaire).
De plus, si certaines responsabilités chevauchent les domaines d’autres comités, ces comités peuvent également être invités à participer. Ces « commissions invitées » sont similaires aux désormais disparues « commissions associées », mais avec une différence essentielle : elles sont tenues de soumettre un avis qui sera joint à la lettre d’évaluation finale des commissaires nommés.
Arroser la marinade
Avant même le début des auditions, les commissaires sont confrontés à un quiz écrit des députés européens, leurs réponses servant de préparation à l’événement principal : deux questions pour la Conférence des présidents des commissions, trois pour les commissions mixtes (cinq si elles sont seules). comité directeur) et une question de chaque comité invité.
La recette des auditions a également été pimentée pour garantir des grillades équilibrées. Si le temps de cuisson total reste de trois heures, une heure supplémentaire a été accordée pour les portefeuilles les plus étendus touchant plusieurs commissions parlementaires. On peut donc s’attendre à ce que les auditions des vice-présidentes exécutives désignées Teresa Ribera (Transition propre, juste et compétitive), Henna Virkkunen (Souveraineté technologique, sécurité et démocratie) et Stéphane Séjourné (Prospérité et stratégie industrielle) soient assez longues.
Les nouvelles règles stipulent également une présentation stricte de 15 minutes de la part de chaque commissaire désigné. De plus, changement notable, le temps alloué aux questions sera désormais organisé en blocs par groupes politiques : seuls les députés non-inscrits conserveront un temps de parole individuel. Quant aux commissaires grillés, ils disposeront désormais d’environ le double du temps nécessaire pour poser la question pour répondre, et le nombre de questions n’est plus limité à 25 comme c’était le cas auparavant. Enfin, comme toujours, le commissaire aura l’occasion de prononcer un bref discours pour conclure l’audience.
Évaluer la cuisson
L’évaluation des compétences et de l’état de préparation des commissaires désignés doit être approuvée par au moins la moitié des députés européens des commissions compétentes, mais selon les nouvelles règles, le quorum dont la moitié doit approuver exclut les membres non inscrits.
Si cette majorité n’est pas atteinte, les députés peuvent demander des informations complémentaires. Selon les règles précédentes, cela ne pouvait se faire que par le biais d’une nouvelle audience de 90 minutes, mais il est désormais également possible d’envoyer d’autres questions écrites.
Si le candidat est rejeté, le processus recommence à zéro. En cas d’acceptation, la prochaine étape consistera pour la présidente de la Commission européenne à présenter son équipe complète au Parlement lors d’une séance plénière, au cours de laquelle les députés voteront sur l’approbation ou non de l’ensemble du collège des commissaires.
Appliquer l’assaisonnement tout au long du mandat
Le contrôle est un plat qui se mange froid – c’est pourquoi les nouvelles règles ont introduit des « auditions de contrôle spéciales » qui peuvent être convoquées tout au long du mandat. Celles-ci donnent au Parlement le droit d’interroger un ou plusieurs commissaires (et autres hauts fonctionnaires de l’UE) sur leurs actions politiques lorsqu’elles sont jugées « d’une importance politique significative ». Ces audiences devraient ressembler au format des audiences de confirmation des charges.