« Quelle arrogance ! » Macron fustige l'extrême droite qui croit qu'elle va gagner les élections françaises

Martin Goujon

« Quelle arrogance ! » Macron fustige l’extrême droite qui croit qu’elle va gagner les élections françaises

BRUXELLES — Le président français Emmanuel Macron a critiqué ses adversaires d’extrême droite pour leur comportement comme s’ils avaient déjà remporté les prochaines élections anticipées.

« Quelle arrogance ! Tout le débat d’aujourd’hui se déroule comme s’ils étaient déjà au pouvoir », a déclaré Macron visiblement irrité aux journalistes tôt vendredi matin alors qu’il quittait une réunion des dirigeants européens à Bruxelles.

Ces derniers jours, le Rassemblement national a remis en question à plusieurs reprises les pouvoirs de Macron dans le cas où le parti d’extrême droite remporterait les élections législatives françaises et ouvrirait une période dite de cohabitation, où le président et le Premier ministre seraient issus de camps politiques opposés.

En début de semaine, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a affirmé que le futur gouvernement français (qu’il espère diriger) devrait choisir le candidat au poste de commissaire européen du pays, plutôt que Macron. Jeudi, Marine Le Pen, une des figures du Rassemblement national, a déclaré que Macron serait confiné à un rôle « honorifique » en matière de défense et de commandement des forces armées françaises.

« Les Français n’ont pas encore choisi. Qui sont-ils (Rassemblement National) pour expliquer comment doit fonctionner la constitution ? Qui sont-ils? De quelle culture politique parlons-nous ? Allez! Nous devons respecter les Français », a déclaré Macron enflammé.

Le président français a également fustigé « le racisme désinhibé et l’antisémitisme » de ses opposants, tout en laissant entendre que le camp d’extrême droite était plus dangereux que celui de gauche.

« Je ne fais pas de confusion générale avec toutes les autres formations politiques », a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il assimilait extrême gauche et extrême droite.

Les élections législatives françaises se dérouleront en deux tours, le premier ce dimanche, suivi d’un second tour le 7 juillet où les électeurs devront probablement choisir entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire de gauche.

Macron a refusé de commenter qui – le président ou le Premier ministre – a le pouvoir de proposer un candidat au poste de commissaire européen français.

« La France proposera officiellement le nom d’un commissaire au président de la Commission au moment opportun », a-t-il déclaré. Jeudi, il avait proposé en privé un second mandat pour l’actuel commissaire français, Thierry Breton.

Lorsqu’on lui a demandé si Breton serait son choix, il a répondu : « C’est mon souhait et je pense qu’il a l’expérience et les qualités pour le poste. »

Macron a convoqué des élections législatives anticipées en France après que son parti a subi de lourdes pertes lors des élections européennes au début du mois. « Je ne prends jamais de décisions à la légère… J’y ai réfléchi très sérieusement, mais très profondément », a-t-il déclaré.

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