Les pays d’Asie centrale se sont réunis la semaine dernière pour mettre en lumière le développement collaboratif, la durabilité et l’intégration régionale dans le cadre de leur expansion économique continue.
S’exprimant lors de la réunion du Conseil d’administration du Programme spécial des Nations Unies pour les économies de l’Asie centrale (SPECA) à Bakou, le ministre azerbaïdjanais de l’Économie, Mikayil Jabbarov, a souligné le potentiel du corridor de transport international transcaspien (couloir du milieu) pour revitaliser les liens économiques entre les pays membres et élargir coopération commerciale.
Créé le 26 mars 1998, le programme SPECA compte actuellement parmi les membres l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.
La mission globale de la plateforme est de soutenir les pays dans leurs efforts de développement, de coopération et d’intégration dans les économies d’Europe et d’Asie, à travers plusieurs initiatives et politiques soutenues par l’ONU.
Lors du Forum économique SPECA 2023, les pays participants ont examiné les plans et stratégies nationaux et régionaux pour la facilitation et le développement durables du commerce et renforcé la coopération entre les diplomates commerciaux qui seront déployés au cours des deux à trois prochaines années.
La connectivité est la clé
La 18e réunion du Conseil d’administration du SPECA s’est tenue sous la présidence de l’Azerbaïdjan et s’est concentrée sur le thème « Transformer la région du SPECA en un pôle de connectivité à portée mondiale ».
Pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, le sommet du SPECA s’est tenu au niveau des chefs d’État, avec les premiers ministres de Géorgie et de Hongrie et le secrétaire général de la Coopération du Golfe participant aux discussions à Bakou en tant qu’invités d’honneur.
Les membres participants ont discuté de l’importance croissante de la connectivité face aux nouveaux défis du Corridor du Milieu entre l’Europe et la Chine, soulignant le potentiel de la transformation numérique pour rendre les économies plus vertes, circulaires et inclusives.
Dans les pays enclavés, les entreprises paient plus du double de leurs homologues côtiers pour exporter leurs produits, ce qui entraîne d’énormes coûts commerciaux qui réduisent la demande et entravent le développement durable.
Pour résoudre ce problème, le SPECA espère numériser la chaîne d’approvisionnement pour des liaisons de transport euro-asiatiques plus efficaces, conformément aux normes juridiques de l’ONU, telles que les normes ONU/CEFAT pour l’échange de données multimodales afin de faciliter le passage des marchandises à travers les frontières.
L’énergie durable à l’avant-garde
Le groupe de travail soutient la coopération transfrontalière et régionale pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en Asie centrale afin de faire progresser le commerce vert et durable.
Le système énergétique régional d’Asie centrale recèle un énorme potentiel inexploité, les États participants du SPECA s’efforçant de diversifier les routes et les sources de transit de l’énergie vers les marchés mondiaux.
Les infrastructures pour la production d’énergie à grande échelle sont également cruciales, l’Azerbaïdjan et d’autres États participants développant leurs capacités et renforçant la connectivité énergétique régionale pour améliorer la résilience du système.
Une infrastructure énergétique intégrée et interconnectée, qui englobe le réseau électrique et gazier et permet le transport et le commerce d’hydrogène vert et à faible émission de carbone, peut contribuer à créer un approvisionnement énergétique plus fiable, abordable et durable.
Cela permet également une décarbonation profonde et une intégration accrue des énergies renouvelables à grande échelle, ce qui générera de nouveaux emplois, améliorera l’égalité des sexes et œuvrera au développement durable de l’économie.
S’appuyer sur les succès passés
Des experts de tous les États membres se sont rendus à Bakou pour un échange de vues fructueux à travers des tables rondes, formulant de nouvelles idées et initiatives liées au commerce, aux transports, à la numérisation et à l’énergie dans la région du SPECA.
Les conclusions qui en résulteront guideront les États membres sur la manière de transformer la région du SPECA en une plaque tournante bien connectée et durable pour le commerce et les transports, avec une portée mondiale, conformément aux objectifs de développement durable (ODD).
La dernière séance du forum a présenté les points de vue d’institutions universitaires et de recherche qui ont discuté de prospective stratégique à long terme visant à exploiter l’intégration internationale pour les 25 prochaines années.
L’événement de cette année s’appuie sur 25 années de progrès, qui ont forgé une intégration efficace au sein de la région et positionné la région SPECA comme un centre de connectivité au cœur géographique de la masse continentale eurasienne.
En 2019, le Forum économique SPECA a lancé l’initiative d’Achgabat visant à améliorer la connectivité à l’aide des normes, standards et outils des Nations Unies tout en renforçant la connectivité dans la région SPECA.
Le forum de 2021 a quant à lui préparé la Déclaration de Tachkent sur les transports, le commerce et la connectivité durables dans la région SPECA pour une reprise post-pandémique plus verte, circulaire et inclusive.
Dans la déclaration, les membres ont affirmé leur intention de collaborer à la construction d’une économie plus verte, circulaire et inclusive dans la région alors qu’elle se remet de la pandémie de COVID-19, avec un accent particulier sur le commerce, les transports et la connectivité.
S’exprimant lors du sommet du SPECA, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a expliqué comment les efforts de collaboration ont renforcé la stabilité financière au fil des ans.
« Au moment de la création du SPECA, les États membres faisaient leurs premiers pas en tant que pays indépendants. Nous étions confrontés à une multitude de problèmes et de défis », a-t-il déclaré.
« Au cours des 25 dernières années, nous avons surmonté les défis majeurs, renforcé notre souveraineté nationale, sommes devenus des membres précieux de la communauté internationale et avons atteint un développement économique rapide. Un autre facteur unissant nos pays est la stabilité politique.»
Le ministre kirghize de l’Économie et du Commerce, Daniyar Amangeldiev, a fait écho à ces points de vue et a parlé du potentiel d’avenir de la région.
« Nous nous trouvons dans une situation géopolitique unique qui offre d’énormes perspectives d’expansion des routes de transit, du commerce et de la croissance économique. L’Asie centrale occupe une place vitale dans le monde d’aujourd’hui », a-t-il déclaré.
« Cette région est bien plus qu’un simple carrefour de lignes commerciales ; c’est un site où se croisent les intérêts de divers pays et régions.
