Le président vénézuélien a décrété le début anticipé de la période de Noël. Mais en pleine crise politique, tout le monde n’est pas d’humeur à chanter des chants de Noël.
« Cette année, en guise d’hommage à vous tous et en guise de remerciement à tous, je vais décréter un Noël anticipé pour le 1er octobre », a déclaré lundi soir le président vénézuélien Nicolás Maduro. Avec Maduro+son émission de télévision hebdomadaire.
Ce n’est pas la première fois que Maduro, au pouvoir depuis 2013, avance la période des fêtes.Selon la presse latino-américaine, c’est devenu une tradition depuis qu’il a succédé au président précédent, Hugo Chávez.
Mais cette année, c’est plus tôt que jamais…
En 2020, au milieu de la pandémie de COVID-19Maduro a décrété le début de Noël le 15 octobre. En 2021, il l’a annoncé le 5 octobre avec une vidéo sur les réseaux sociaux montrant la décoration du palais de Miraflores, siège du gouvernement.
Que signifie vraiment un Noël anticipé ?
Malgré l’enthousiasme du président à annoncer sa décision, il est peu probable que le décret ait un grand impact sur la vie quotidienne.
Comme l’ont expliqué plusieurs médias citant l’agence de presse EFE, l’effet principal sera la mise en place de décorations de Noël. dans les espaces publics.
En outre, la population vénézuélienne ne semble pas d’humeur à chanter des chants de Noël. « Nous nous inquiétons tous de savoir comment nous allons nourrir notre famille, payer le bus, envoyer les enfants à l’école et acheter des médicaments quand nous en avons besoin », a déclaré à l’agence de presse AP Inés Quevedo, une secrétaire de 39 ans et mère de deux enfants.
« Je ne pense pas qu’ils augmenteront nos salaires ou qu’ils nous paieront l’« aguinaldo » », a-t-elle ajouté, faisant référence aux primes de Noël que les travailleurs reçoivent généralement à la fin de l’année.
Le pays est plongé dans une profonde crise politique depuis les dernières élections présidentielles du 28 juillet, remportées par Maduro et le candidat de l’opposition, Edmundo González.
Malgré les demandes de la communauté internationale, le parti au pouvoir vénézuélien n’a pas encore publié les résultats électoraux prouvant sa victoire.
L’UE ne reconnaît aucun des deux candidats. « Il (Nicolás Maduro) restera président de facto, mais nous nions la légitimité démocratique sur la base de résultats qui ne peuvent pas être vérifiés », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l’issue d’une réunion ministérielle informelle à Bruxelles, la semaine dernière.
Quelques heures avant l’annonce des vacances de Maduro, un juge vénézuélien a émis un mandat d’arrêt contre Edmundo González, l’accusant de divers crimes, notamment de conspiration, de falsification de documents et d’usurpation de pouvoirs.
« Nous verrons bien ce que sera ce Noël », a déclaré Inés Quevedo.