Des bâtiments emblématiques de Nantes ont été drapés ces derniers jours de banderoles nazies, ce qui a fait sensation sur les réseaux sociaux. Le Cube examine pourquoi ils sont là.
Les utilisateurs des réseaux sociaux partagent des images du théâtre Graslin de Nantes, dans l’ouest de la France, couvert de drapeaux nazis. Certains messages incluent des affirmations farfelues selon lesquelles la ville est occupée ou envahie, tandis que d’autres décrivent une atmosphère étrange qui règne dans l’air.
D’autres montrent des voitures anciennes ou semblent représenter des soldats nazis dans la ville.
Les images sont effectivement réelles, mais les affirmations sur les réseaux sociaux selon lesquelles la présence des drapeaux est due à une sorte d’« invasion » ou de complot « gauchiste et islamiste » ne le sont pas.
C’est plutôt dans la ville que la société de production Rezo Productions a tourné sa nouvelle série fantastique « Deep ».
Se déroulant en 1941, la série raconte l’histoire d’une France nouvellement occupée qui découvre que le Troisième Reich a développé un nouveau type de sous-marin capable de voyager dans le temps.
Il existe différents indices prouvant que les drapeaux nazis présents à Nantes faisaient tous partie d’un ensemble. Sur certains plans, vous pouvez clairement voir les équipes de tournage, les lumières et les grues – et qui plus est, une recherche rapide sur Google montrera également que tout cela est largement rapporté par les médias français.
Certaines histoires servent d’avertissement pour que les gens soient conscients de ce qui se passe, tandis que d’autres rendent compte des réactions des citoyens.
Pour faire bonne mesure, Le Cube a pris contact avec la mairie de Nantes, qui a confirmé que les drapeaux se trouvaient bien dans la ville dans le cadre d’un tournage.
Nantes sous le nazisme
L’occupation nazie fait partie intégrante de l’histoire de Nantes, après la chute de la France.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes entrent et conquièrent la ville, dont elles prennent le contrôle en juin 1940.
Des camps sont installés autour de Nantes pour les prisonniers de guerre, mais la ville accueille également de petits groupes de résistants.
Un moment clé de l’occupation nazie de Nantes fut l’exécution de 48 civils en 1941, en représailles à l’assassinat de l’officier allemand Karl Hotz.
Ils sont connus sous le nom de « 50 otages », car les nazis avaient initialement prévu d’en tuer 50.