Pourquoi le Danemark est-il chargé de bloquer les pétroliers russes ?

Milos Schmidt

Pourquoi le Danemark est-il chargé de bloquer les pétroliers russes ?

La mission de Copenhague sera soutenue par des lois autorisant les États à inspecter les navires soupçonnés de constituer une menace environnementale.

Le Danemark sera chargé d’inspecter et potentiellement de bloquer les pétroliers russes naviguant dans ses eaux dans le cadre des nouveaux plans de l’Union européenne, selon des informations.

Ce pays d’Europe du Nord ciblerait les pétroliers sans assurance occidentale, en vertu de lois qui permettent aux États de contrôler les navires dont ils craignent qu’ils représentent une menace environnementale.

La mission de Copenhague intervient alors que l’Occident explore d’autres moyens de garantir que son plafond de 60 dollars (55 euros) par baril sur le brut russe soit respecté.

Les responsables occidentaux ont admis que « presque aucune » des exportations de brut de Moscou n’avait été vendue en dessous du plafond de 60 dollars le baril le mois dernier, a rapporté mardi le Financial Times.

Le 12e paquet de sanctions de Bruxelles contre la Russie « inclura des actions visant à resserrer le plafond des prix du pétrole, à diminuer les revenus que le pays tire de la vente de son pétrole – non pas à nous (l’UE) mais à d’autres – et à lutter contre le contournement », Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré lundi.

Demander au Danemark d’inspecter les pétroliers russes sera probablement l’une des mesures du nouveau paquet de sanctions de l’UE, qui sera présenté mercredi aux ministres des Affaires étrangères des États membres.

Copenhague a été choisie principalement en raison de sa situation géographique. Tout le pétrole russe expédié via la mer Baltique – qui représente environ 60 % du total des exportations pétrolières maritimes du pays – traverse le détroit danois pour se diriger vers les marchés internationaux.

Comment l’inspection navale danoise appliquerait-elle le plafonnement des prix ?

Les pays du G7, l’UE et l’Australie ont imposé en décembre dernier un plafond de 60 dollars le baril sur les exportations de brut russe en raison du conflit en Ukraine.

La pierre angulaire du plafonnement des prix a toujours été les intermédiaires : les assureurs, compagnies maritimes et armateurs occidentaux, qui sont tenus de déclarer eux-mêmes qu’ils ne transportent pas de pétrole du Kremlin à un prix supérieur à 60 dollars.

Un nombre croissant de pétroliers transportant du brut russe sont soupçonnés de naviguer avec une assurance non occidentale.

Les autorités navales de Copenhague seraient donc chargées de vérifier si les pétroliers naviguant dans ses eaux respectent les sanctions européennes.

L’UE craint également que les assurances non occidentales ne soient pas efficaces en cas de marée noire, d’autant plus que de nombreuses expéditions de pétrole russe sont effectuées sur des soi-disant « flottes fantômes » de vieux navires, risquant ainsi un désastre environnemental majeur.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui régit le trafic maritime, comprend des clauses qui permettent aux États d’« engager des poursuites, y compris la détention du navire », s’il y a « des preuves objectives claires » que le navire représente une menace majeure de dommages côtiers.

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