L’autorité française de protection des données pourrait infliger une amende à Pinterest si les réclamations se confirment.
La plateforme de médias sociaux Pinterest a fait l’objet d’une plainte relative à la protection de la vie privée en France pour avoir traité les données de personnes sans leur consentement, déposée aujourd’hui par le groupe de défense NOYB.
Pinterest permet le suivi par défaut à des fins publicitaires – pour lesquelles les utilisateurs devraient se voir proposer une option de désinscription en vertu du Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE – a déclaré NOYB dans sa plainte déposée auprès de l’autorité française de protection des données, la CNIL.
L’entreprise – qui compte quelque 130 millions d’utilisateurs dans l’UE – serait en mesure de montrer aux utilisateurs des publicités personnalisées en référence aux données des sites Web visités et d’autres tiers, affirme NOYB.
« Pinterest suit secrètement les utilisateurs européens sans leur demander leur consentement. Cela permet à la plateforme de médias sociaux de profiter illégalement des données personnelles des gens sans qu’ils le découvrent », a déclaré Kleanthi Sardeli, avocat spécialisé en protection des données chez NOYB, dans un communiqué.
En 2023, la Cour de justice de l’Union européenne (CJCE) a statué que la publicité personnalisée ne peut être justifiée sur la base d’un « intérêt légitime » au sens du RGPD.
NOYB a demandé à Pinterest d’effacer les données traitées pour les annonces personnalisées et d’informer les destinataires de cet effacement. Il suggère également que la CNIL impose une sanction pour éviter que des violations similaires ne se reproduisent à l’avenir.
Pinterest, qui permet aux gens de créer des moodboards virtuels et de collecter des images pour s’inspirer, a également été désigné par la Commission européenne comme une très grande plateforme en ligne selon les règles de l’UE en matière de plateformes, car elle compte plus de 45 millions d’utilisateurs moyens dans l’UE.
En janvier, la Commission a demandé des informations supplémentaires à Pinterest, ainsi qu’à 16 autres plateformes, afin de mieux comprendre les mesures prises pour permettre aux chercheurs d’accéder aux données.
