Les dirigeants du monde seront présents lundi à la cérémonie à Auschwitz, notamment le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le roi britannique Charles III.
Dimanche, des centaines de personnes se sont rassemblées au Mémorial d’Auschwitz dans le Wertheimpark, à Amsterdam, pour honorer les victimes de l’Holocauste à l’occasion de son 80e anniversaire. Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof s’est joint à l’événement solennel, aux côtés des survivants et des membres du public.
Jacques Grishaver, représentant le Comité néerlandais d’Auschwitz, a parlé de la douleur persistante de l’Holocauste et de la responsabilité qu’il fait peser sur l’humanité.
« La douleur n’a pas disparu », a-t-il déclaré. « Mais cela m’a toujours donné la force de lutter pour un monde dans lequel « plus jamais Auschwitz » n’est pas seulement une promesse, mais devient une réalité. « Plus jamais Auschwitz » est plus qu’un cri de commémoration. C’est une mission. »
Les commémorations se poursuivront lundi à Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne, lieu où plus d’un million de personnes – Juifs, Polonais, Roms, Sinti, prisonniers de guerre soviétiques, personnes LGBTQ+ et autres – ont été assassinées par l’Allemagne nazie. L’anniversaire de sa libération par les forces soviétiques, le 27 janvier 1945, reste l’un des symboles les plus puissants de l’Holocauste.
La célébration de cette année est particulièrement poignante, car les survivants, désormais âgés, continuent de témoigner des atrocités qu’ils ont endurées. Le Musée national d’Auschwitz-Birkenau s’attend à ce qu’une cinquantaine de survivants assistent aux événements de lundi, rejoints par des dirigeants politiques, des membres de la royauté et des dignitaires du monde entier.
Parmi les survivants se trouve Barbara Donezka, qui a revisité la caserne où elle a été emprisonnée lorsqu’elle était enfant. Debout près du lit en bois qu’elle occupait autrefois, elle réfléchit : « Eh bien, les souvenirs reviennent. Je me demande comment j’ai survécu à cela : la faim, le froid, la peur pour ma vie.
L’un de ses souvenirs les plus douloureux est la mort de sa jeune amie Helena, âgée de seulement quatre ans. « Oh, comme c’était horrible, nous pleurions tellement », se souvient Donezka. « C’était la première fois que j’étais en contact avec la mort. Je pensais que nous n’allions pas mourir. Je pensais que seuls les adultes mourraient, nous avons encore tellement de temps.
Parmi les dirigeants mondiaux présents à la cérémonie figurent le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le roi britannique Charles III. Des dignitaires d’Autriche, d’Italie, de Pologne et d’autres pays seront également présents.
Cet anniversaire soulève cependant des questions politiques. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’était pas présent en raison d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale concernant des crimes de guerre présumés à Gaza. A la place, le ministre de l’Éducation Yoav Kisch représentera Israël.
Auschwitz, aujourd’hui musée et site mémorial, reste un symbole mondial de l’Holocauste et des dangers de la haine, du racisme et de l’antisémitisme. En 2024, plus de 1,83 million de visiteurs sont venus découvrir son histoire. Le site préserve des artefacts et des histoires, garantissant ainsi que les leçons du passé soient transmises aux générations futures.
Alors que le monde se rassemble pour se souvenir des victimes et des survivants d’Auschwitz, cet anniversaire sert à la fois de commémoration des souffrances passées et d’appel à protéger les valeurs de liberté, de tolérance et de dignité humaine pour les générations à venir.