Sanofi logo in Vitry sur Seine, east of Paris. 17 October 2024.

Jean Delaunay

Offre d’achat d’un groupe Sanofi : offre d’ascenseurs pour groupes privés, engagement à sauver des emplois en France

La proposition de PAI Partners, contestant un soumissionnaire américain, est le dernier rebondissement dans une bataille pour remporter une participation de 50 % dans Opella, le fabricant du médicament le plus vendu en France.

Un consortium comprenant la société française de capital-investissement PAI Partners a augmenté son offre sur l’activité de santé grand public de Sanofi, Opella, selon des sources.

Le groupe a révisé son offre de 200 millions d’euros, rivalisant avec son rival américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R), pour une participation de 50 % dans Opella.

Sanofi prévoit de conserver une participation de 50 % dans l’entreprise et recherche un investisseur pour l’autre moitié.

Dans le cadre de cette nouvelle offre, PAI a indiqué qu’il protégerait les emplois sur les sites de production français de Compiègne et Lisieux, notamment en investissant au moins 60 millions d’euros sur cinq ans.

Cette décision intervient après que les premières tentatives de rachat de PAI aient été rejetées, Sanofi ayant confirmé la semaine dernière qu’il était en pourparlers avec CD&R.

La possibilité d’un accord avec la société américaine a cependant suscité un tollé en France.

Opella est surtout connue pour son paracétamol de marque, le Doliprane, le médicament le plus vendu du pays.

Craintes sur l’emploi français

Les opposants craignent que la vente ne mette non seulement en péril les emplois français, mais laisse également le pays vulnérable aux pénuries de médicaments – comme cela a été le cas pendant la pandémie.

Des hommes politiques de tous bords politiques sont entrés dans la mêlée.

Le politicien d’extrême droite Jordan Bardella a qualifié la vente d' »impensable », tandis que l’extrême gauche Fabien Roussel l’a qualifiée de « honteuse ».

Un groupe d’environ 60 hommes politiques centristes et conservateurs a entre-temps envoyé vendredi une lettre ouverte au ministre français des Finances, Antoine Armand, appelant à une intervention de l’État dans la vente.

En réponse à cet accord potentiel, les travailleurs de Sanofi ont entamé une grève jeudi, à l’instigation des syndicats.

En début de semaine, le président Emmanuel Macron a voulu rassurer, laissant entendre qu’un acteur étranger n’entraînerait pas nécessairement des réductions de production en France.

« Je distinguerais deux choses : l’activité en France et la détention du capital », a-t-il argumenté.

« En ce qui concerne la détention du capital, le gouvernement dispose des instruments nécessaires pour garantir la protection de la France. C’est donc le rôle du gouvernement de s’en occuper. »

Les ministres ont ajouté que les exigences de l’État doivent être satisfaites pour que l’offre de CD&R soit acceptée – et que la vente peut être bloquée si nécessaire.

Si l’offre alternative de PAI peut apaiser certaines inquiétudes en matière de souveraineté, la société française n’a pas fait cette offre seule.

Au sein de ce consortium, elle fait partie des investisseurs étrangers comme le GIC de Singapour et l’Abu Dhabi Investment Authority.

D’autres soulignent que si Opella produit du Doliprane en France, le principe actif du paracétamol provient toujours d’Asie.

L’offre améliorée est valable jusqu’à dimanche soir.

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