À la rencontre de… Nicolas Rondepierre
Chef de cabinet du maire du Blanc-Mesnil et Conseiller Municipal du Raincy
Peux-tu, en guise d’introduction, te présenter ?
J’ai 29 ans et je suis chef de cabinet auprès du Maire du Blanc-Mesnil depuis août 2019 (Seine-Saint-Denis – 60 000 habitants). J’ai occupé auparavant les fonctions de collaborateur de cabinet du Maire du Blanc-Mesnil et de directeur de cabinet du Maire de Serris (Seine et Marne – 10 000 habitants). Je suis originaire du Raincy (Seine-Saint-Denis), j’y vis toujours aujourd’hui et j’ai actuellement un mandat de conseiller municipal au sein du groupe Tous Pour Le Raincy (opposition municipale) depuis le 28 juin 2020.
J’ai suivi mes études à l’université de la Sorbonne dans laquelle j’ai obtenu une licence de science politique et un master en communication politique.
A quel âge et pourquoi t’es-tu engagé en politique ? Y a-t-il eu un évènement déclencheur ?
Je me suis engagé dès mes 16 ans au lycée où je commençais déjà à débattre avec d’autres élèves et professeurs sur différents sujets d’actualité et politiques. J’ai commencé à militer un peu plus tard. J’ai franchi le pas à mes 20 ans en 2011, année à laquelle je me suis encarté à l’UMP.
J’ai commencé à m’intéresser à la politique très jeune, en 2002 à l’occasion du second tour des élections présidentielles qui a vu Jean-Marie Le Pen se qualifier. Ce n’était pas quelque chose d’anodin et j’ai compris que quelque chose se passait. Mes parents parlaient politique, les enseignants ont commencé à nous en parler et je me suis intéressé à ce domaine, à suivre des émissions sur le sujet, en parler avec mes grands-parents notamment qui m’ont fait en quelque sorte des cours d’histoire politique.
L’autre évènement qui m’a poussé à m’encarter, comme beaucoup de jeunes de l’UMP à l’époque, est mon engouement pour Nicolas Sarkozy. J’avais notamment cette volonté de défendre la réforme des universités qu’il a porté avec Valérie Pécresse. Excepté François Mitterrand, je n’ai pas souvenir d’un Président de la République capable de passionner autant de jeunes.
Tu es chef de cabinet de la mairie du Blanc-Mesnil, peux-tu nous en dire plus sur ta fonction ?
C’est une fonction qui demande de l’investissement, beaucoup d’investissement mais qui est tellement passionnante. C’est un privilège de l’exercer, surtout à l’échelle locale. Nous sommes au coeur des réalités, du quotidien des habitants. Je ne minimise évidemment pas les autres instances mais à l’échelle locale on se sent réellement utile et les habitants le perçoivent ainsi. Ce n’est pas un hasard si l’élection municipale est celle qui a le plus grand taux de participation après la présidentielle. Quand un administré à un problème, il ne connait pas forcément l’instance adéquate à laquelle s’adresser, il a ce réflexe de s’adresser à son Maire.
Concernant mes missions, elles sont vastes. Il s’agit d’accompagner le Maire dans ses fonctions. Il y a un lien fort avec l’administration. Lorsqu’un Maire est élu il passe un contrat avec sa population, ce contrat c’est son programme. Charge au cabinet de le mettre en place, en lien avec l’administration. J’ai également en charge l’agenda du Maire, la communication, le suivi
de l’événementiel, la rédaction des discours ou encore les relations publiques (avec les administrés, les élus, les associations et la presse).
Tu as également été élu conseiller municipal d’opposition du Raincy, comment as-tu vécu la campagne municipale ?
C’était une campagne extraordinaire, sans doute la plus belle que j’ai vécu. Sur le plan humain où j’ai fait des rencontres incroyables mais aussi sur le plan politique où nous avons eu une marge de manoeuvre assez large pour piloter celle-ci. Nous n’avions pas d’étiquette politique, pas d’élus sortants, nous nous sommes lancés 1 an avant et nous avons réalisé un très beau score qui fait de nous aujourd’hui la première force d’opposition du Raincy. Nous avons été soutenus par beaucoup de Maires des communes environnantes et par la Présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse. La victoire n’est pas au bout mais nous n’avons pas à rougir de notre score. Aujourd’hui nous construisons notre légitimité qui, j’en suis certain, portera ses fruits en 2026.
Après, comme beaucoup de campagnes, il y a eu des attaques. Même si certaines étaient très basses et diffamatoires on va dire que c’est le jeu de la politique. Je trouve ça toujours un peu triste car c’est un jeu qui lasse les électeurs, comme je les comprends !
Quels sont vos enjeux et combats pour les 6 prochaines années ?
Nous continuerons sur la dynamique de notre campagne. Comme je l’ai dit la victoire n’est pas au rendez-vous mais beaucoup d’habitants ont fondé leurs espoirs en nous. Nous ne pouvons pas les décevoir ! Nous continuerons de défendre leurs intérêts et faire en sorte, à notre échelle, d’embellir leur quotidien. Nous avons déjà commencé depuis le début de notre mandat. Nous continuerons également à contrôler la politique menée par la majorité municipale, en trois conseils municipaux il y a déjà eu trois délibérations illégales, c’est-à-dire non conformes au Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT)… il est de notre devoir de défendre les intérêts de la Ville.
Par ailleurs beaucoup d’habitants réclament de l’information, qu’ils sont en droit d’attendre, et que la Ville ne leur apporte pas. Chaque trimestre, nous sortirons une lettre d’information qui relatera l’actualité du Raincy. Nous avons déjà commencé à distribuer notre premier document et les retours sont extrêmement positifs… Être élu, ce n’est pas venir 6 mois avant les élections et disparaitre pendant les six années qui suivent. C’est accompagner les habitants au quotidien.
Comment perçois-tu la relation actuelle entre les jeunes et la politique ? Existe-t-il, selon toi, quelque chose comme une « crise » de l’intérêt politique caractéristique de la nouvelle génération ?
Je vais même aller plus loin, il existe une crise de l’intérêt politique toutes générations confondues. Le Covid à lui seul n’explique pas les taux d’abstention effarants que nous avons connus aux dernières élections municipales.
Concernant les jeunes, plusieurs facteurs peuvent à mon sens expliquer ce phénomène. Tout d’abord la manière qu’ont les politiques de communiquer, peut-être un peu trop à l’ancienne pour toucher une population dont les codes évoluent en permanence. Ensuite, j’en parlais tout à l’heure et ça ne touche pas que les jeunes, la violence parfois de certaines campagnes électorales qui n’ont de cesse de dégrader l’image des politiques. Enfin, l’absence à l’échelle nationale et,
à certains endroits locale, d’une politique ambitieuse pour nos jeunes qui ont souvent cette impression que l’Etat, les collectivités et les élus ne servent pas à grand-chose.
Néanmoins, il convient de relativiser cette crise, historiquement les jeunes ont souvent été désintéressés des questions politiques, à quelques exceptions près. Mais peut-être que cette fois-ci sera celle de trop. Le monde d’après est peut-être celui de l’abstention, ça en dit long sur l’urgence de la situation.
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