Patrick Martin, head of the French employer association Medef,  delivers a speech during a business meeting in Paris. 28 August 2023.

Jean Delaunay

Négociations budgétaires en France : la réforme des retraites doit être maintenue, déclare un patron d’entreprise

Cet avertissement intervient alors que le gouvernement français rencontre les représentants des partis, dans l’espoir d’obtenir le soutien d’un nouveau projet de loi budgétaire.

Le projet de réforme des retraites en France ne doit pas être modifié pour apaiser les opposants politiques, a déclaré jeudi le président de la plus grande fédération patronale du pays.

« L’efficacité de la réforme ne doit pas être compromise », a déclaré Patrick Martin, chef du Medef, aux médias liés RMC et BFMTV.

« Nous ne sommes pas dans des circonstances normales… ce n’est pas le moment de reprendre cette réforme », a-t-il ajouté.

L’avertissement arrive dans une période tumultueuse pour la France, qui se retrouve dans une impasse politique sur ses engagements budgétaires.

Cette semaine, les ministres du gouvernement rencontrent les dirigeants de divers partis politiques, dans l’espoir d’obtenir un soutien en faveur de l’adoption d’un plan budgétaire pour 2025.

La France dépense actuellement trop, avec un déficit pour 2024 estimé à environ 6,1 % de la production économique.

Un déficit croissant signifie qu’il est plus coûteux pour la France de rembourser ses créanciers, tandis que l’incertitude économique freine également les nouveaux investissements.

Une monnaie d’échange politique ?

La loi française réformant les retraites, qui prévoit de relever l’âge de la retraite à 64 ans, a été adoptée en 2023.

En raison de son impopularité, il pourrait potentiellement être utilisé comme monnaie d’échange par le nouveau gouvernement.

Le Premier ministre François Bayrou cherchera à éviter le sort de son prédécesseur, évincé à la fin de l’année dernière.

Michel Barnier n’a pas réussi à obtenir le soutien parlementaire nécessaire à son projet de loi de finances 2025, ce qui a entraîné la chute du gouvernement.

Interrogé sur la possibilité de modifier la réforme des retraites, le ministre des Finances Éric Lombard a déclaré lundi à la radio France Inter que rien n’était exclu.

Les détails du nouveau plan budgétaire devraient être exposés le 14 janvier par le Premier ministre François Bayrou dans un discours politique.

Le ministre des Finances Lombard a suggéré de viser un objectif de déficit compris entre 5 % et 5,5 % en 2025, un objectif légèrement plus souple que les 5 % recherchés par Barnier.

Dans son discours de nouvel an mercredi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a affirmé que les niveaux d’endettement de la France avaient dépassé les « seuils critiques ».

Il a ajouté : « Cette année, nous devons revenir à un déficit aussi proche que possible de 5% du PIB, et nettement inférieur à 5,5% ».

Villeroy a déclaré que la France n’avait pas à choisir entre la reprise et la croissance, mais plutôt que la réduction du déficit renforcerait la confiance des investisseurs et alimenterait donc l’expansion économique.

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