PARIS — Un gouvernement censuré et un budget rejeté avant Noël ? Ce serait « extrêmement grave », a prévenu Michel Barnier mardi soir, sur TF1. Le Premier ministre a prédit « des turbulences graves sur les marchés financiers », alors que la France s’endette à des « taux qui sont déjà presque au niveau de la Grèce ».
Menacé par une potentielle coalition de ses oppositions, le locataire de Matignon a tenté de minimiser : « Il n’y a pas d’étau (qui se resserre autour de moi), il y a un débat qui est difficile. »
Michel Barnier a dit vouloir « probablement » faire adopter le projet de loi de finances 2025 grâce à l’article 49.3 de la Constitution, afin d’engager la responsabilité de son gouvernement et éviter un vote sur le texte. « S’il ya une alliance improbable mais qui est possible, je tombe », at-il pris acte.
A l’Assemblée, l’ajout des voix du RN et des groupes de gauche suffit à censurer l’exécutif et ses choix budgétaires. Après sa rencontre avec le Premier ministre lundi, Marine Le Pen a prévenu que si le projet de loi de finances 2025 restait en « l’État », ce serait « la censure ».
Rejetée par l’extrême droite, la hausse des taxes sur l’électricité reste dans les plans du gouvernement : « L’électricité va baisser de 9% et on va voir si on peut faire plus pour préserver le pouvoir d’achat des Français » , a répondu Michel Barnier sur TF1.
Depuis la présentation de ses textes budgétaires début octobre, le gouvernement a multiplié les concessions. Sa copie n’était « pas parfait(e) », a reconnu le Premier ministre, mais « nous l’améliorons, (…) nous impactons les collectivités locales, (…) les entreprises (…), les partis politiques et les associations de retraités qui nous disent ne toucher pas aux petites retraites», at-il énuméré.
L’objectif reste de limiter le déficit public « autour de 5% » du PIB en 2025. Pour ce faire, le chef du gouvernement a augmenté « qu’on peut faire des améliorations dans le train de vie de l’Etat, être plus sobre, être plus simple ». Il pense demander désormais « un effort » aux anciens ministres et Premiers ministres. Toutefois, si le coût pour les finances publiques de ses précédentes a certes augmenté, il ne se chiffre qu’à un gros million d’euros.