Fadi Al-Wadiya joined Doctors Without Borders in 2018.

Milos Schmidt

Médecins sans frontières et Tsahal échangent des piques contre un employé caritatif tué à Gaza

L’armée israélienne a publié des photos prétendant prouver que Fadi al-Wadiya, qui a été tué dans une frappe aérienne mardi, était un « agent important » du groupe du Jihad islamique à Gaza. MSF a rejeté ces allégations.

L’armée israélienne a publié des photos qui, selon elle, montrent un membre du groupe humanitaire de Médecins sans frontières (MSF) portant des treillis militaires lors d’un rassemblement de militants du Jihad islamique à Gaza.

Fadi Al-Wadiya, 33 ans, a été tué mardi dans une attaque dans la ville de Gaza, avec cinq autres personnes, dont trois enfants, alors qu’il se rendait à vélo à la clinique MSF voisine, où il travaillait comme physiothérapeute.

L’organisation humanitaire a nié les allégations selon lesquelles il était un militant dans un communiqué publié mercredi, affirmant qu’il n’y avait « aucune indication que cela soit vrai ».

« Fadi a été exécuté par une frappe israélienne et aucune preuve d’un quelconque acte répréhensible de sa part n’a été communiquée à MSF. Seule une enquête indépendante pourra établir les faits », a indiqué le communiqué.

Pendant ce temps, trois frappes aériennes sur le camp de réfugiés surpeuplé de Jabaliya, dans le nord de Gaza, mercredi, ont tué au moins 18 personnes et en ont blessé plusieurs autres, selon le directeur d’un hôpital.

Deux ambulances sont arrivées sur l’un des sites touchés, dans le quartier d’Al Jurn, où des dizaines d’hommes et de garçons se sont rassemblés pour rechercher des victimes.

Au moins quatre corps ont été retrouvés.

Les victimes ont été transportées à l’hôpital Kamal Edwan, où son directeur, le Dr Hosam Abu Safiya, a déclaré qu’il y avait des femmes et des enfants parmi les victimes, sans fournir de détails.

Plus tôt ce mois-ci, les troupes israéliennes se sont retirées du camp de Jabaliya, dans le nord de Gaza, après des semaines de combats avec le Hamas et d’autres groupes militants palestiniens qui ont provoqué des destructions généralisées.

Les premiers secours ont retrouvé les corps de 360 ​​personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, tués lors des combats.

Palestiniens entourés d’eaux usées

Dans la chaleur étouffante de l’été, les Palestiniens sont obligés de marcher péniblement dans des eaux contaminées par des eaux usées et se retrouvent entourés de monticules d’ordures toujours plus nombreux dans les camps de réfugiés pour familles déplacées.

Les gens font leurs besoins dans des fosses recouvertes de toile de jute, sans aucun endroit à proximité pour se laver les mains.

Des enfants palestiniens trient les déchets dans une décharge du camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza.
Des enfants palestiniens trient les déchets dans une décharge du camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza.

La capacité du territoire à éliminer les déchets, à traiter les eaux usées et à fournir de l’eau potable a été pratiquement décimée par huit mois de guerre brutale entre Israël et le Hamas.

Cela a aggravé les conditions de vie et accru les risques sanitaires pour des centaines de milliers de personnes privées d’un abri adéquat, de nourriture et de médicaments, affirment les groupes humanitaires.

Les cas d’hépatite A sont en augmentation et les médecins craignent qu’avec l’arrivée du temps plus chaud, une épidémie de choléra soit de plus en plus probable sans changements dramatiques dans les conditions de vie.

L’ONU, les groupes humanitaires et les responsables locaux se démènent pour construire des latrines, réparer les conduites d’eau et remettre en service les usines de dessalement.

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