Marine Le Pen reconnue coupable de diffamation après avoir accusé une ONG française de trafic de migrants à Mayotte

Jean Delaunay

Marine Le Pen reconnue coupable de diffamation après avoir accusé une ONG française de trafic de migrants à Mayotte

Marine Le Pen a été reconnue coupable de diffamation à l’encontre d’une ONG française d’aide aux migrants, la Cimade, qu’elle accusait de complicité avec des passeurs. Elle a été condamnée à payer 500 € et à supporter les frais de justice.

Marine Le Pen, ancienne dirigeante du parti d’extrême droite français Rassemblement national, a été reconnue coupable de diffamation à l’encontre de la Cimade, une ONG aidant les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile et leur fournissant une aide juridique.

Lors d’un entretien diffusé sur BFMTV en janvier 2022, Le Pen – qui a quitté la tête du Rassemblement national en novembre de la même année – avait accusé l’ONG française d’être « parfois » « complices de passeurs » impliqués dans un « réseau d’immigration clandestine ». des Comores » à Mayotte.

L’île de Mayotte est un département français d’outre-mer de l’océan Indien, situé entre le Mozambique et Madagascar.

« Les associations humanitaires sont-elles complices du délit d’entrée ? », a demandé Le Pen à un journaliste. « Parfois oui. Ils sont même complices des passeurs », a-t-elle répondu, avant de s’intéresser spécifiquement à la Cimade.

« La Cimade organise en réalité le réseau de l’immigration clandestine en provenance des Comores » à Mayotte, dit-elle.

Des familles de migrants et de réfugiés sont assises par terre dans le camp de fortune de la place de la République à Mamoudzou, la capitale de Mayotte, le 16 juin 2016.
Des familles de migrants et de réfugiés sont assises par terre dans le camp de fortune de la place de la République à Mamoudzou, la capitale de Mayotte, le 16 juin 2016.

A l’époque, Le Pen était candidate à l’élection présidentielle d’avril 2022, remportée alors par Emmanuel Macron. Elle a enregistré son meilleur score au premier tour des élections à Mayotte grâce à sa focalisation sur l’immigration clandestine.

Vendredi, un tribunal français l’a reconnue coupable de diffamation pour ses propos sur la Cimade et l’a condamnée à payer à l’ONG française une amende de 500 euros avec sursis. Elle devra également payer 2 000 € de frais de justice et 1 € de dommages et intérêts.

Selon le tribunal, les propos de Le Pen « ont dépassé la dose d’exagération possible dans le contexte dans lequel ils ont été tenus ». « Les limites de la liberté d’expression (ont) été franchies », a déclaré le tribunal.

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