French far-right leader Marine Le Pen arrives at the courtroom for the trial over the suspected embezzlement of European Parliament funds, Wednesday, 6 Nov 2024 in Paris.

Jean Delaunay

Marine Le Pen nie toute utilisation abusive des fonds européens alors que les ambitions présidentielles de 2027 restent incertaines

Alors que le procès touche à sa fin, un verdict de culpabilité pourrait entraîner des amendes et des peines de prison et empêcher Le Pen de se présenter à la présidentielle en 2027.

La chef du Rassemblement national d’extrême droite française, Marine Le Pen, fait face à un procès qui pourrait déterminer son avenir politique.

Accusés d’avoir détourné des fonds parlementaires européens pour payer le personnel du parti, Le Pen et 24 responsables du Rassemblement national font l’objet d’une surveillance étroite. Le procès pourrait entraîner jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et jusqu’à 1 million d’euros d’amende, mais la véritable menace pour Le Pen est l’inéligibilité potentielle à se présenter aux élections en 2027.

L’accusation, dirigée par Louise Neyton, a fait valoir que le détournement présumé des fonds était systématique et avait causé de graves dommages à l’intégrité démocratique.

Le Pen, qui reste provocante, a rejeté ces accusations comme étant politiquement motivées. Au cours des procédures judiciaires, elle a activement contesté ces allégations, affirmant que le travail des assistants parlementaires incluait des activités politiques légitimes.

« Nous n’en sommes pas encore là », a-t-elle déclaré aux journalistes, faisant référence à une éventuelle disqualification du mandat.

Le Pen, qui a terminé deuxième aux élections présidentielles de 2017 et 2022 face à Emmanuel Macron, a vu la popularité de son parti augmenter ces dernières années.

Malgré le procès, elle reste attachée à ses objectifs politiques, établissant même des parallèles avec Donald Trump, qui a continué à briguer la présidence américaine malgré les contestations judiciaires.

Ces accusations remontent à une alerte lancée en 2015 par Martin Schulz, alors président du Parlement européen. Les procureurs affirment que les collaborateurs du Rassemblement national travaillaient effectivement pour le parti plutôt que pour les députés européens, comme l’exige la réglementation européenne.

Le Pen insiste cependant sur le fait que le rôle des assistants était légitime, soutenant diverses activités des députés européens, y compris celles ayant des dimensions politiques liées aux objectifs du parti.

« Quand on est convaincu que tomate est synonyme de cocaïne, toute la liste de courses devient suspecte », ironise-t-elle.

Le procès étant censé se terminer le 27 novembre, le tribunal doit décider si les assistants ont réellement servi leurs députés européens ou s’ils travaillaient principalement pour le Rassemblement national.

Selon l’avocat du Parlement européen, Patrick Maisonneuve, la fraude présumée s’élève à environ 4,5 millions d’euros. Il a suggéré que plusieurs accusés avaient apparemment coordonné leurs témoignages pour protéger Le Pen et le parti.

Au milieu de ces batailles juridiques, Le Pen reste concentrée sur ses ambitions politiques à long terme.

En dehors de la salle d’audience la semaine dernière, elle a souhaité à Donald Trump – qui est également impliqué dans des procès pour fraude – « tout succès » sur X, signalant qu’elle prévoit de ne pas se laisser décourager par les obstacles juridiques.

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