Alors qu’Eli Lilly et Novo Nordisk continuent de dominer le marché lucratif des médicaments pour la perte de poids, des concurrents plus petits se préparent à lancer leurs propres traitements, dans le but de défier les deux leaders du secteur.
Alors que les géants de la technologie et leurs avancées en matière d’intelligence artificielle dominent souvent les gros titres du marché, le secteur pharmaceutique pourrait être le prochain centre d’intérêt important pour les investisseurs, car les entreprises intensifient la concurrence sur le marché lucratif des médicaments pour la perte de poids.
Les analystes prévoient que le marché des médicaments à base de peptide de type glucagon 1 (GLP-1) pourrait atteindre entre 150 et 200 milliards de dollars (135 à 180 milliards d’euros) d’ici les années 2030.
La concurrence s’installe
Eli Lilly et Novo Nordisk sont actuellement leaders sur ce marché, mais des concurrents plus petits comme Roche, Pfizer, Amgen et Viking intensifient leurs efforts dans le développement de traitements de perte de poids.
Les analystes de Jefferies prévoient que, même si Eli Lilly et Novo Nordisk devraient maintenir leur domination avec des parts de marché respectives de 44 % et 36 % d’ici 2031, ces concurrents émergents pourraient capturer environ 20 % du marché.
Les actions d’Eli Lilly et de Novo Nordisk ont connu des gains impressionnants cette année, augmentant respectivement de 56 % et de 32 %. Eli Lilly reste la plus grande société pharmaceutique, avec une capitalisation boursière de 833 milliards de dollars (749 milliards d’euros), tandis que Novo Nordisk occupe la deuxième place avec une valorisation d’environ 611 milliards de dollars (549 milliards d’euros).
Répondre aux pénuries d’approvisionnement et accroître les investissements
La demande dépasse l’offre sur le marché des médicaments pour la perte de poids, ce qui pose des problèmes de croissance pour Novo Nordisk et Eli Lilly. Novo Nordisk a prévenu que les contraintes d’approvisionnement devraient persister tout au long de 2024.
Pour remédier à ces goulots d’étranglement, le géant pharmaceutique danois a récemment acquis son sous-traitant, le fabricant de médicaments américain Catalent, pour 16,5 milliards de dollars (10 milliards d’euros).
En outre, en juin, Novo Nordisk a annoncé un investissement de 4,1 milliards de dollars (3,74 milliards d’euros) pour étendre sa capacité de fabrication aux États-Unis, avec une nouvelle usine à Clayton, en Caroline du Nord, dédiée à la production de médicaments de perte de poids à forte demande tels que Wegovy et Ozempic.
Projets d’expansion
De même, en mai, Eli Lilly a révélé un investissement ambitieux de 5,3 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) sur son site de l’Indiana pour stimuler la production d’ingrédients pharmaceutiques actifs (API) pour ses médicaments contre le diabète de type 2, Zepbound et Mounjaro.
Cela porte l’investissement total d’Eli Lilly à 9 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros), le plus important des 150 ans d’histoire de l’entreprise.
La semaine dernière, la société pharmaceutique la plus valorisée au monde a annoncé son intention d’investir 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) dans ses installations de fabrication en Irlande, dans le but d’augmenter la production de ses traitements populaires contre la perte de poids et le diabète, ainsi que de son médicament récemment approuvé contre la maladie d’Alzheimer.
Accélérer le développement de nouveaux médicaments
Outre les expansions stratégiques, la commercialisation de nouveaux médicaments plus abordables et souvent administrés par voie orale est devenue une tendance croissante parmi les grandes sociétés pharmaceutiques. Ces traitements offrent des alternatives aux options traditionnelles basées sur l’injection.
La semaine dernière, Novo Nordisk a annoncé que sa pilule orale pour perdre du poids avait démontré des résultats plus importants et plus rapides que son médicament injectable populaire Wegovy, selon les premiers essais cliniques de phase 1.
Les données ont montré que les patients prenant deux comprimés par jour ont perdu jusqu’à 13,5 % de leur poids corporel après 12 semaines, tandis que ceux prenant un seul comprimé par jour ont connu une perte de poids de plus de 10 %.
Cette évolution place Novo Nordisk en concurrence directe avec d’autres fabricants de médicaments, notamment Eli Lilly, Roche et Pfizer, qui ont également annoncé des avancées sur ce marché en pleine croissance.
En août, la société américaine Eli Lilly a lancé une nouvelle forme plus abordable de son médicament pour la perte de poids, Zepbound, dont le prix est deux fois moins élevé que celui de sa version originale et qui est disponible via un site Web de vente directe au consommateur.
Bien qu’il s’agisse toujours d’une injection, cette nouvelle version offre un accès plus facile car elle ne nécessite pas d’assurance médicale. Eli Lilly a également souligné que le processus de fabrication simplifié contribuerait à accroître la capacité d’approvisionnement.
Roche espère une entrée rapide sur le marché
Entre-temps, en juillet, le géant pharmaceutique suisse Roche a annoncé des progrès accélérés dans le développement de son médicament amaigrissant sous forme de pilule, qui pourrait arriver sur le marché plus tôt que prévu.
Toutefois, les derniers résultats des essais de la société ont révélé des effets secondaires potentiels associés au traitement, selon un récent communiqué de presse de Roche.
Le même mois, Pfizer a annoncé son intention de faire progresser sa pilule amaigrissante à prise quotidienne, le danuglipron, vers des essais cliniques au cours du second semestre de cette année, avec des résultats attendus au premier trimestre de l’année prochaine.
Cette évolution intensifie encore davantage la concurrence sur le marché en pleine croissance des médicaments pour la perte de poids, alors que les sociétés pharmaceutiques s’efforcent d’offrir des traitements plus pratiques et plus efficaces aux patients qui recherchent des alternatives aux solutions par injection.
