Le président français Emmanuel Macron affirme que les manifestants utilisent Snapchat, TikTok et Telegram pour filmer des événements violents et organiser des rassemblements illégaux.
Le président français Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’interdire l’accès à certaines fonctionnalités des médias sociaux, lors d’une réunion avec les maires locaux des villes qui ont connu de violentes manifestations.
Macron a déclaré à environ 300 dirigeants locaux que « nous devons réfléchir à l’utilisation des médias sociaux chez les plus jeunes (et) aux interdictions que nous devons mettre en place », dans une vidéo vue par certains médias français et internationaux.
« Quand les choses deviennent incontrôlables, il faut peut-être se mettre en position de les réglementer ou de les couper », a ajouté Macron.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a toutefois tenté d’assurer entre-temps au public qu’il n’inclurait que des « suspensions fonctionnelles ».
« Vous avez par exemple des fonctions de géolocalisation sur certaines plateformes, qui permettent aux jeunes de se retrouver à certains endroits… (tout en discutant) comment allumer des feux, etc.
« Ce sont des appels à l’organisation de la haine dans l’espace public, et là vous avez le pouvoir de suspendre (les fonctionnalités des réseaux sociaux) », a déclaré Véran dans son rapport au Conseil des ministres.
Macron et d’autres affirment que les manifestants utilisent Snapchat, TikTok et Telegram – toutes les plateformes de médias sociaux avec une fonctionnalité de surveillance de contenu limitée – pour filmer des événements violents et, selon les autorités, organiser des rassemblements illégaux.
Une source proche du président a déclaré à l’AFP que Macron ne préconisait pas un « black-out général » mais plutôt « la possibilité de suspendre temporairement les réseaux sociaux en cas de besoin ».
Les commentaires ont suscité l’ire de nombreux critiques, dont Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale française, qui a déclaré sur Twitter qu’ils étaient « de très mauvais goût ».
La députée du groupe La France Insoumise, Mathilde Panot, a comparé Macron au dictateur nord-coréen en disant « OK Kim Jong Un ».
Confrontés à de nombreuses manifestations menées par les médias sociaux – comme ce fut le cas avec la Chine continentale lors des manifestations de Hong Kong – les pays dont la protection des droits numériques est limitée ont institué des blocages des médias sociaux.
Le ministre français de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, a proposé mardi soir au Sénat la création d’un groupe de travail pour aborder les mesures à prendre en cas d’émeutes, qui pourraient figurer dans le projet de loi pour « sécuriser » Internet.