Parmi ces médias figure Voice of Europe, qui a été déjouée en mars par les services secrets tchèques en tant qu’opération d’influence russe.
L’Union européenne a annoncé l’interdiction de quatre médias accusés de diffuser de la propagande pro-Kremlin et de « déstabiliser » les pays voisins de l’Ukraine.
Les quatre médias inscrits sur la liste noire – Voice of Europe, RIA Novosti, Izvestia et Rossiyskaya Gazeta – sont « sous le contrôle permanent, direct ou indirect » de la Russie et ont joué « un rôle déterminant » dans la promotion du soutien à son invasion illégale de l’Ukraine, a déclaré le Conseil européen dans son communiqué. une déclaration vendredi.
« La Fédération de Russie s’est engagée dans une campagne internationale systématique de manipulation des médias et de l’information (…) pour justifier et soutenir son agression à grande échelle contre l’Ukraine et pour renforcer sa stratégie de déstabilisation de ses pays voisins et de l’UE. et ses États membres », indique le communiqué.
Cette décision avait été anticipée mercredi par la commissaire aux valeurs et à la transparence du bloc, Věra Jourová, lorsque les ambassadeurs de l’UE ont donné leur feu vert à cette décision, malgré l’avertissement de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, selon laquelle Moscou riposterait contre les correspondants occidentaux à Moscou.
Jourová s’est également engagé à interdire le financement russe des médias, des ONG et des partis politiques dans l’UE.
Trois semaines seulement avant que quelque 370 millions d’électeurs ne soient convoqués aux urnes pour les élections européennes, un vote que l’on craint comme vulnérable aux campagnes de désinformation soutenues par la Russie.
Le bloc est en état d’alerte face aux campagnes de désinformation russes en ligne visant à porter atteinte à l’intégrité du vote, les responsables s’inquiétant du fait que l’UE n’est absolument pas préparée à de nouvelles formes d’ingérence étrangère.
Les médias cotés en bourse dans la ligne de mire
Trois des médias ciblés, RIA Novosti, Izvestia et Rossiyskaya Gazeta, sont tous en partie détenus ou contrôlés par l’État russe.
Mais Voice of Europe est une société cotée aux Pays-Bas dont le siège officiel est situé dans un petit village de la province du Brabant-Septentrional. Le média est au cœur d’une vaste enquête en cours sur les allégations selon lesquelles des législateurs de toute l’Europe auraient été payés pour colporter la propagande du Kremlin.
La société de presse prétendait fournir « des informations non censurées sur l’Europe et le monde » et, pas plus tard qu’en mars dernier, elle a organisé des entretiens individuels et des débats avec des députés européens en exercice, diffusés depuis le Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg.
Fin mars, les autorités tchèques ont annoncé avoir démantelé une opération d’influence russe menée par l’intermédiaire de Voice of Europe, alléguant que des transactions financières avaient été effectuées auprès d’élus du Parlement européen et des parlements nationaux.
Selon les médias tchèques citant des responsables des services de renseignement, ces allégations impliquent des hommes politiques d’Allemagne, de France, de Pologne, de Belgique, des Pays-Bas et de Hongrie.
Jeudi, la police allemande a ouvert une enquête sur le candidat aux élections européennes Petr Bystron, du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), sur des allégations selon lesquelles il aurait reçu jusqu’à 20 000 euros de la part d’individus liés au président russe Vladimir Poutine pour diffuser la propagande du Kremlin.
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a déclaré le mois dernier que l’opération découverte visait à déstabiliser l’ensemble de l’Europe et a révélé que d’autres pays européens avaient ouvert des enquêtes grâce aux efforts tchèques.
La Belgique a confirmé avoir ouvert une information judiciaire car des membres du Parlement européen, dont le siège est à Bruxelles, la capitale belge, sont soupçonnés.