Varadkar a exhorté les autres dirigeants de l’UE à appeler à un arrêt complet des combats, plutôt qu’à une pause limitée pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
Premier ministre irlandais Léo Varadkar Selon lui, l’Union européenne a « perdu sa crédibilité » en raison de son « incapacité à adopter une position plus forte et plus unie sur Israël et la Palestine ».
S’exprimant au début d’un sommet européen à Bruxelles axé davantage sur l’Ukraine, Varadkar a déclaré que l’UE devrait condamner « le terrorisme perpétré par le Hamas », mais aussi appeler à la justice pour le peuple palestinien.
La situation humanitaire désastreuse à Gaza, avec près de 20 000 morts civils après des mois d’offensive militaire israélienne, incite davantage de pays de l’Union européenne à soutenir l’idée d’un cessez-le-feu humanitaire dans la guerre entre Israël et le Hamas.
Varadkar a exhorté les autres dirigeants de l’UE à appeler à un arrêt des combats, plutôt qu’à une pause limitée pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Nous avons perdu notre crédibilité auprès des pays du Sud, qui constituent en fait la majeure partie du monde, à cause de ce qui est perçu comme un double standard. Et il y a une part de vérité là-dedans, franchement », a déclaré Varadkar.
Les 27 pays de l’UE sont depuis longtemps divisés dans leur approche à l’égard d’Israël et des Palestiniens. Lors de leur précédente réunion en octobre, les dirigeants de l’UE ont appelé « à un accès et à une aide humanitaire continus, rapides, sûrs et sans entrave pour atteindre ceux qui en ont besoin grâce à toutes les mesures nécessaires, y compris des couloirs humanitaires et des pauses pour répondre aux besoins humanitaires ».
Varadkar a déclaré qu’il espérait qu’ils obtiendraient cette fois-ci une « formulation plus forte ».
Avant le sommet, Varadkar et les premiers ministres espagnol, belge et maltais ont écrit au président du Conseil européen. Charles-Michel lui demandant d’organiser un « débat sérieux » sur la guerre entre Israël et le Hamas et la « catastrophe humanitaire qui se déroule à Gaza ».
« Nous devons appeler de toute urgence toutes les parties à déclarer un cessez-le-feu humanitaire durable qui puisse conduire à la fin des hostilités », ont écrit les quatre dirigeants.
Israël a suscité l’indignation internationale et de rares critiques de la part des États-Unis concernant le meurtre de civils. Plus de 18 400 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas, qui ne fait pas de différence entre les morts de civils et de combattants.
Israël affirme que 113 de ses soldats sont morts dans l’offensive terrestre qu’il a lancée à Gaza après que le Hamas a attaqué le sud d’Israël le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes – pour la plupart des civils – et prenant environ 240 otages, dont certains ont été libérés lors d’un cessez-le-feu de courte durée.
Mardi, 17 des 27 pays de l’UE ont soutenu une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza. En octobre, seuls huit États membres de l’UE ont voté en faveur d’une résolution antérieure plaidant en faveur d’une trêve plutôt que d’un cessez-le-feu.
Varadkar a insisté sur le fait qu’un cessez-le-feu pourrait conduire « à un nouveau processus de paix et à un État palestinien, seul moyen d’assurer la justice et la sécurité pour tous ceux qui vivent dans la région ».
Le leader socialiste espagnol Pedro Sánchez, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE, a soutenu son homologue irlandais.
« L’Europe doit s’exprimer (…) d’une voix claire, forte, ferme et unie », a-t-il déclaré.
Malgré son influence politique limitée, l’UE est le premier fournisseur mondial d’aide aux Palestiniens. L’UE a peu d’influence sur Israël – les États-Unis sont son plus fidèle allié – mais reste le principal partenaire commercial du pays.