Le temps presse pour une contre-offensive en Ukraine, selon le ministre estonien de la Défense

Jean Delaunay

L’Ukraine prend pied sur le fleuve Dnipro, la Russie et la Corée du Nord « revitalisent » leur alliance

Les derniers développements de la guerre en Ukraine.

L’espoir d’une percée de la contre-offensive ukrainienne grandit

L’Ukraine a établi des positions sur la rive sud du Dnipro, sous contrôle russe, selon la Russie, qui a admis pour la première fois mercredi que les forces ukrainiennes se trouvaient dans la région.

Si l’armée ukrainienne parvenait à percer les lignes russes dans ce secteur, ce serait un succès significatif, car sa vaste contre-offensive ailleurs dans le pays n’a pas donné les résultats escomptés.

« Environ une compagnie et demie, divisée en petits groupes, s’étend du pont ferroviaire à Krynky (village) », a écrit Vladimir Saldo, chef de la région de Kherson occupée par la Russie, sur Telegram.

Il est le premier responsable russe à admettre que les forces ukrainiennes ont réussi à traverser le fleuve Dniepr dans cette zone et à y ancrer leurs positions.

Une compagnie, selon le glossaire militaire de l’agence de presse russe Tass, peut être composée de plusieurs dizaines ou centaines de soldats.

Saldo, cependant, a cherché à minimiser l’importance de l’avancée, affirmant que des renforts russes avaient été déployés et que les troupes ukrainiennes étaient sous de violents bombardements.

« Maintenant, des forces (russes) supplémentaires ont été déployées. L’adversaire est coincé à Krynky, dans un enfer de feu : bombes, roquettes, munitions de systèmes thermobariques, artillerie, drones tombent sur lui », a-t-il déclaré sur Telegram.

Le responsable a également affirmé que les Ukrainiens subissaient des pertes importantes, sans évoquer celles des Russes.

Si l’Ukraine parvient à consolider ses positions, elle pourrait espérer une percée, le Dnipro constituant le front sud depuis le retrait de Moscou de la ville de Kherson en novembre 2022.

Pour espérer pénétrer en profondeur dans cette région occupée par la Russie, l’armée ukrainienne devra étendre la zone sous son contrôle et déployer des équipements plus lourds, même si cette zone sableuse et marécageuse reste relativement difficile d’accès.

Kyiv maintient le secret sur ses opérations. Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andri Iermak, s’est contenté de déclarer mardi que les forces ukrainiennes avaient « pris pied sur la rive gauche du Dnipro ».

Des responsables russes en Corée du Nord pour « revitaliser » l’alliance

Une délégation russe est en visite en Corée du Nord, ont annoncé mercredi les médias officiels de Pyongyang, alors que la coopération accrue entre les deux inquiète Washington et Séoul.

Cette visite intervient environ une semaine après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les relations entre Pyongyang et Moscou étaient « croissantes et dangereuses », avant d’exhorter Pékin – le principal allié de la Corée du Nord – à contrôler ce pays doté de l’arme nucléaire.

La délégation, conduite par le ministre russe des Ressources naturelles Alexandre Kozlov, est arrivée mardi dans la capitale nord-coréenne pour discuter de « la coopération dans les domaines du commerce, de l’économie, de la science et de la technologie », selon l’agence officielle KCNA.

Une réception a eu lieu mardi à l’hôtel Koryo à Pyongyang, au cours de laquelle les participants ont convenu de « revitaliser davantage les relations bilatérales dans tous les domaines et de les amener à un niveau supérieur », a détaillé KCNA.

Les alliés historiques sont tous deux soumis à des sanctions internationales : la Russie pour son invasion de l’Ukraine et la Corée du Nord pour ses programmes d’armes nucléaires et de missiles.

La Corée du Sud a accusé Pyongyang d’avoir fourni plus d’un million d’obus d’artillerie à Moscou pour sa guerre contre l’Ukraine.

La Corée du Nord aurait bénéficié en retour de l’expertise russe en matière de technologie satellitaire militaire, un objectif majeur du régime nord-coréen.

Pyongyang a également besoin d’aide alimentaire et humanitaire, la pandémie de COVID provoquant des pénuries dévastatrices dans le pays, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Fyodor Tertitskiy, expert de l’histoire et de l’armée nord-coréennes, en septembre.

Moscou est « désireux de développer une coopération substantielle conformément aux accords conclus lors du sommet Russie-RPDC », a déclaré mercredi KCNA, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord.

L’agence de presse officielle a ajouté qu’une délégation nord-coréenne conduite par son ministre des Sports et de la Culture était partie en Russie pour rejoindre un forum dans la ville russe de Perm.

Les analystes estiment que les dernières mesures indiquent que les deux pays souhaitent mettre l’accent sur leur alliance croissante, malgré les critiques de la communauté internationale.

Le Nord « pourrait potentiellement étendre son commerce prévu en exportant des biens liés à la guerre vers la Russie », a déclaré à l’AFP Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l’Institut mondial d’études coréennes.

Pyongyang, appauvri, le ferait « en échange de l’importation de ressources alimentaires et énergétiques », a-t-il ajouté.

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