Palestinians demonstrate outside the UN Relief and Works Agency (UNRWA) headquarters in Gaza City

Jean Delaunay

L’UE va réexaminer le financement de l’UNRWA et appelle à une enquête du personnel après les allégations d’implication dans les attentats du 7 octobre

La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle « réexaminerait » son soutien à l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, à la suite d’allégations selon lesquelles plusieurs membres de son personnel auraient été impliqués dans les attaques du 7 octobre contre Israël.

L’exécutif européen a déclaré dans un communiqué qu’il « déterminerait les prochaines décisions de financement de l’UNRWA à la lumière des très graves allégations » formulées à l’encontre du personnel de l’agence des Nations Unies.

La Commission appelle également à une enquête sur tout le personnel de l’UNRWA dans les plus brefs délais afin de « confirmer qu’ils n’ont pas participé aux attaques ».

« Nous demandons d’abord à l’organisation de mener l’enquête qu’elle a elle-même annoncée, et ensuite d’accepter un audit réalisé par des experts indépendants qui seraient sélectionnés par la Commission », a déclaré le porte-parole en chef de la Commission. » a déclaré Éric Mamer.

« Nous espérons que l’UNRWA permettra que cette initiative indépendante ait lieu », a-t-il ajouté.

Cela survient après que plusieurs membres du personnel de l’UNRWA auraient été impliqués dans l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait plus de 1 200 morts israéliens et provoqué une guerre à Gaza qui a coûté la vie à plus de 26 000 Palestiniens.

Selon un communiqué du Département d’État américain, les allégations concernent douze employés de l’UNRWA.

Un membre du personnel est accusé d’avoir kidnappé une femme, tandis qu’un autre aurait participé à une attaque contre un kibboutz qui a fait 97 morts, selon le New York Times.

Le commissaire de quartier Olivér Várhelyi dit sur la plate-forme de médias sociaux X, il n’y aurait « pas de statu quo » suite à ces allégations, et l’UNRWA serait invité à auditer ses systèmes de contrôle et à revoir ses mécanismes de protection pour le financement de l’UE.

Sept États membres de l’UE – dont la France, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas – ont déjà annoncé qu’ils suspendraient les paiements à l’UNRWA en attendant les enquêtes.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté ces pays à revenir sur leurs décisions afin de garantir que l’aide vitale continue d’atteindre la population civile de la bande de Gaza assiégée.

L’Espagne, l’Irlande et le Luxembourg ont annoncé qu’ils continueraient à soutenir l’agence pour éviter de mettre en danger son travail essentiel.

L’UE est le plus grand donateur d’aide humanitaire et d’aide au développement à Gaza et a quadruplé ses versements d’aide humanitaire pour atteindre plus de 100 millions d’euros depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre.

Une grande partie de ce financement passe par l’UNRWA, qui, depuis le début de la guerre, a joué un rôle de premier plan dans l’aide apportée aux habitants de Gaza.

Pour la période 2021 à 2023, la contribution de l’UE au budget-programme de l’UNRWA s’est élevée à 281 millions d’euros.

L’exécutif européen affirme qu’aucun financement supplémentaire n’est prévu pour l’UNRWA avant la fin février et que la question sera réexaminée « à la lumière des résultats des enquêtes annoncées par l’ONU ».

Elle a également réaffirmé que son aide humanitaire se poursuivrait « sans relâche » par l’intermédiaire d’organisations partenaires.

La Commission a temporairement suspendu son aide au développement des territoires palestiniens à la suite des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, alors qu’elle effectuait un audit pour s’assurer qu’aucun argent de l’UE n’était parvenu par inadvertance entre les mains d’organisations terroristes.

Cet examen n’a révélé aucun détournement de fonds vers des groupes terroristes, permettant ainsi à l’aide au développement d’affluer à nouveau.

Mais l’exécutif demande désormais à l’UNRWA d’autoriser des « experts externes indépendants nommés par l’UE » à auditer l’agence afin de renforcer les systèmes de contrôle destinés à empêcher le personnel de prendre part à des activités terroristes.

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