Angola President Joao Lourenco speaks during the plenary session of the European Parliament in Strasbourg, eastern France, Wednesday, July 4, 2018.

Jean Delaunay

L’UE envisage d’accéder à des matières premières essentielles dans le cadre d’un accord d’investissement avec l’Angola

L’UE espère qu’un accord d’investissement inédit avec l’Angola augmentera l’accès aux ressources essentielles nécessaires à la transition verte, tout en encourageant l’État d’Afrique de l’Ouest à ne pas devenir trop dépendant de ses importantes réserves de pétrole.

La Commission européenne affirme qu’un nouvel accord d’investissement durable avec l’Angola créera un meilleur environnement pour les entreprises de l’UE afin d’investir dans l’énergie verte, l’agriculture et les minéraux essentiels, contribuant ainsi à prévenir la surexploitation de ses réserves de combustibles fossiles.

L’accord de facilitation des investissements durables (SIFA) entre l’UE et l’Angola est le premier du genre, a déclaré l’exécutif européen alors que l’accord est entré en vigueur ce week-end, et donnerait également à l’immense pays d’Afrique de l’Ouest un meilleur accès au marché européen.

L’accord aiderait également l’Angola – qui dispose de réserves de pétrole comparables à celles de la Norvège – dans ses « efforts pour diversifier son économie au-delà des combustibles fossiles », a déclaré la Commission européenne.

En octobre dernier, l’UE a signé des partenariats stratégiques avec d’autres pays africains – la République démocratique du Congo et la Zambie – pour développer le « corridor de Lobito », un passage de transit clé reliant les deux pays à l’Angola et destiné à développer des chaînes de valeur de matières premières essentielles.

L’Angola dispose de vastes réserves de cuivre, de cobalt, de manganèse et de lithium, des éléments essentiels à l’électrification de secteurs allant du transport à l’industrie manufacturière qui dépendent actuellement des combustibles fossiles.

Le commissaire au commerce, Valdis Dombrovskis, a déclaré que l’accord SIFA « aiderait à diversifier l’économie angolaise et soutiendrait des pratiques d’investissement responsables ».

« Je suis ravi que cet accord innovant, le premier du genre, avec l’Angola soit désormais entré en vigueur », a déclaré le vice-président de la Commission. « Le SIFA créera un environnement d’investissement moderne et plus durable en Angola, favorisant la croissance économique des deux partenaires. »

L’accord vise à accroître la transparence des réglementations en matière d’investissement, à promouvoir l’utilisation de l’administration électronique pour rationaliser l’obtention de permis, tout en augmentant la participation du public au processus de prise de décision, ce qui, selon la Commission, profiterait aux investisseurs des deux parties.

L’Angola est la sixième destination des investissements européens en Afrique, représentant environ 7 % des investissements directs étrangers européens sur le continent, selon les données de la Commission. Du point de vue angolais, l’UE est son principal partenaire commercial et d’investissement.

Signe que l’Angola renforce ses liens avec l’Europe en matière d’énergie verte, il devrait devenir le premier pays africain à commencer à exporter de l’hydrogène « vert » vers l’Europe cette année, lorsque les expéditions vers l’Allemagne commenceront, selon l’ambassadeur du pays à Berlin.

La compagnie pétrolière nationale Sonangol a travaillé avec les entreprises d’ingénierie allemandes Gauff et Conjuctta au développement d’un projet d’hydrogène vert hydroélectrique de 400 MW au terminal océanique de Barra do Dande, à 30 km de la capitale Luanda.

Plusieurs autres pays africains espèrent exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe, notamment l’Algérie, l’Égypte, la Mauritanie, le Maroc et la Namibie. La commissaire à l’énergie Kadri Simson est aujourd’hui (2 septembre) en visite officielle dans ce dernier pays à l’occasion du Sommet mondial africain sur l’hydrogène.

Dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, programme phare de l’UE visant à accélérer la transition énergétique et climatique, la Commission s’est fixé comme objectif d’importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert par an, pour faire face à l’augmentation prévue de la production nationale, qui est actuellement négligeable.

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