L’Union européenne a suspendu toutes ses activités avec le Niger, y compris l’assistance financière et la coopération civile et sécuritaire.
L’Union européenne a déclaré qu’il y avait encore de la place pour des efforts de médiation au Niger, qui est aux prises avec l’incertitude depuis que des soldats mutins ont mené un coup d’État le 26 juillet.
« Nous ne collaborons pas avec les autorités illégitimes actuelles au Niger », a déclaré le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, lors d’une conférence de presse mardi à Bruxelles.
Les tensions régionales se sont intensifiées depuis le coup d’État d’il y a près de deux semaines, lorsque des soldats mutins ont arrêté le président Mohamed Bazoum et installé l’ancien chef de la garde présidentielle Abdourahamane Tchiani à la tête de l’État.
« Il n’y aura pas de conséquences positives si ce coup d’État militaire est autorisé », a averti Stano.
« Nous croyons toujours qu’il y a un espace, il y a une place pour les efforts de médiation. Nous n’irons donc pas au-delà et ne spéculerons pas », a ajouté Stano.
Les Nigériens sont confrontés à une incertitude croissante quant à savoir si un bloc régional donnera suite à sa menace d’utiliser la force militaire pour tenter de réinstaller le président déchu ou si la diplomatie de dernière minute prévaudra.
Nouveau premier ministre
Un économiste et ancien ministre du gouvernement a été choisi pour être le nouveau Premier ministre par les putschistes de Niamey.
Les putschistes militaires nigériens ont annoncé lundi soir la nomination d’Ali Mahaman Lamine Zeine au poste de Premier ministre dans un communiqué lu à la télévision nationale, à un moment où la communauté internationale cherche à rétablir l’ordre constitutionnel.
« M. (Ali Mahaman) Lamine Zeine a été nommé Premier ministre », a rapporté le colonel-major Amadou Abdramane.
Le « lieutenant-colonel Habibou Assoumane » a également été « nommé commandant de la garde présidentielle », a ajouté M. Abdramane.
Ultimatum de la CEDEAO
Ces nominations interviennent un jour après que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un ultimatum à l’armée au pouvoir pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. L’organisation n’a pas exclu le recours à la force si cette exigence n’était pas satisfaite.
Les partenaires occidentaux et africains du Niger sont divisés sur la question d’une intervention militaire pour rendre le pouvoir aux civils, avant que la CEDEAO ne se réunisse à nouveau jeudi à Abuja, au Nigeria.
Mardi, l’AFP a rapporte qu’elle avait pris connaissance d’une lettre des meneurs du coup d’Etat a la CEDEAO, reportant la visite d’une delegation a Niamey pour des raisons de securite.
Président Bazoum
Le président Bazoum est resté séquestré dans sa résidence privée depuis le jour du coup d’État.
Ali Mahaman Lamine Zeine, économiste de formation, a occupé des postes ministériels dans de précédents gouvernements nigériens et a également été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Né en 1965 à Zinder Sud, deuxième ville la plus peuplée du Niger, il entre au ministère de l’Economie et des Finances en 1991 après des études à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Niamey. Il est également diplômé du Centre d’Etudes Financières, Economiques et Bancaires de Marseille et de Paris.