L'opposition polonaise accuse le gouvernement d'hypocrisie en matière de politique migratoire

Jean Delaunay

L’opposition polonaise accuse le gouvernement d’hypocrisie en matière de politique migratoire

Il affirme que le gouvernement a admis environ 130 000 migrants musulmans l’année dernière malgré ses déclarations anti-migrants, visant principalement les non-chrétiens.

Le principal leader de l’opposition polonaise a accusé jeudi le gouvernement conservateur d’hypocrisie pour avoir prétendument admis un grand nombre de travailleurs étrangers malgré sa rhétorique anti-migrants et le nouveau mur frontalier.

Donald Tusk, ancien Premier ministre et ancien haut responsable de l’Union européenne, a déclaré que les actions du gouvernement contrastaient fortement avec ses déclarations politiques officielles.

Tusk, chef de la Coalition civique d’opposition, et les médias polonais affirment que le gouvernement a admis environ 130 000 migrants musulmans l’année dernière malgré ses déclarations anti-migrants, visant principalement les non-chrétiens. Ils affirment que le gouvernement s’efforce d’assouplir les restrictions et prétendent que la corruption et les pressions des agences de travail internationales sont impliquées.

« Celui qui veut passer de l’Afrique à la Pologne se rend à notre ambassade, achète un visa tamponné à un stand spécial, saisit ses données et c’est parti ! La politique migratoire du PiS », a tweeté Tusk jeudi.

Les allégations selon lesquelles le gouvernement aurait ouvert les portes aux migrants du Moyen-Orient sont liées au limogeage surprise la semaine dernière du vice-ministre des Affaires étrangères Piotr Wawrzyk. Ce licenciement intervient alors que l’Office national de lutte contre la corruption menait une inspection du ministère des Affaires étrangères, axée sur le département consulaire et des visas dirigé par Wawrzyk, selon les médias.

Ces allégations pourraient sérieusement nuire au parti populiste au pouvoir, Droit et Justice, à l’approche des élections législatives du 15 octobre. Le parti brigue un troisième mandat sans précédent et a intensifié sa rhétorique anti-migrants habituelle au cours de la campagne.

Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a déclaré que ce licenciement était le résultat d’une « coopération insatisfaisante » de Wawrzyk au sein du gouvernement.

Le porte-parole du gouvernement, Piotr Mueller, a déclaré cette semaine que Wawrzyk avait « commis une erreur » et dépassé le cadre de la politique migratoire du gouvernement en préparant de nouvelles réglementations. Selon les médias, les nouvelles règles auraient admis les travailleurs temporaires d’une vingtaine de pays.

Le ministère de l’Intérieur et de l’Administration a nié jeudi qu’un grand nombre de migrants aient été autorisés à entrer, affirmant que « moins de 30 000 travailleurs de pays musulmans sont venus en Pologne l’année dernière ».

Le gouvernement a dépensé environ 355 000 euros l’année dernière pour construire une immense clôture le long de la frontière avec la Biélorussie, dans le but de bloquer l’afflux de migrants du Moyen-Orient et d’Afrique.

Les rapports indiquent que l’afflux a été réduit mais pas complètement stoppé.

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