Le ministre italien de l’Intérieur affirme avoir expulsé le chef de guerre libyen recherché par la Cour pénale internationale parce qu’il représentait un danger pour la société.
L’Italie a rapatrié un chef de guerre libyen recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des raisons de sécurité.
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a fait ces commentaires devant les législateurs lors d’une session du Sénat jeudi, dans les premières remarques du gouvernement sur sa décision d’expulser le chef de guerre au lieu de le livrer pour qu’il soit inculpé.
Ossama Anjiem – également connu sous le nom d’Ossama al-Masri – a été rapatrié à bord d’un avion du gouvernement italien vers la capitale libyenne, Tripoli, où il a été accueilli en héros. Il a été arrêté ce week-end après avoir assisté à un match de football à Turin.
Piantedosi affirme qu’al-Masri a été rapatrié à Tripoli pour « des raisons de sécurité urgentes, avec mon ordre d’expulsion, compte tenu du danger que représente le sujet ». Le ministre de l’Intérieur a déclaré au Sénat, refusant d’entrer dans les détails, citant un discours prévu devant les législateurs la semaine prochaine.
Les sénateurs étaient préoccupés par le fait que Rome avait ignoré ses obligations envers la CPI – basée à La Haye – de remettre les suspects criminels recherchés. Ils ont répété leurs appels exigeant que le Premier ministre Giorgia Meloni réponde aux législateurs lors d’une séance de questions ouvertes.
Le mandat d’arrêt de la CPI accuse al-Masri d’avoir perpétré des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans la prison de Mitiga en Libye, à partir de 2015. Les crimes du chef de guerre sont passibles de la prison à vie.
La CPI affirme qu’il a été accusé d’une série de crimes odieux, parmi lesquels le meurtre, la torture et le viol. Le tribunal a indiqué que le mandat avait été transmis samedi aux États membres, dont l’Italie. Le tribunal a également fourni des informations en temps réel selon lesquelles al-Masri était entré en Europe.
Le tribunal avait alors rappelé à l’Italie de la contacter « sans délai » si elle rencontrait des problèmes pour coopérer avec le mandat. Mais la cour d’appel de Rome a ordonné mardi la libération d’al-Masri, après quoi il a été renvoyé à bord d’un avion des services secrets italiens vers la Libye.
Le tribunal de Rome a cité une « erreur de procédure lors de son arrestation » comme motif de son rapatriement.
La décision indique que le ministre de la Justice Carlo Nordio aurait dû être informé à l’avance puisque le ministère de la Justice est l’institution qui gère toutes les relations avec la CPI.
Des groupes de défense des droits humains ont documenté des abus flagrants dans les centres de détention libyens où sont détenus les migrants. Après l’expulsion d’al-Masri et son retour en Libye, ils accusent l’Italie de complicité dans leurs mauvais traitements.