A photo released by the official website of the Iranian Defense Ministry on Friday, December 6, 2024, showing the satellite launch.

Jean Delaunay

L’Iran affirme avoir réussi son lancement spatial

L’Iran affirme avoir réussi un lancement spatial, la fusée emportant avec elle des équipements satellitaires ainsi qu’une charge utile militaire.

L’Iran a déclaré vendredi avoir mené avec succès un lancement spatial avec la charge utile la plus lourde jamais réalisée, le dernier développement d’un programme qui, selon l’Occident, améliore le programme de missiles balistiques de Téhéran.

Le lancement de la fusée Simorgh intervient alors que le programme nucléaire iranien s’approche avec succès de l’enrichissement de l’uranium à des niveaux de qualité militaire.

L’Iran maintient que son programme est pacifique, mais les responsables du gouvernement de la République islamique menacent de développer potentiellement une bombe nucléaire ainsi qu’un missile balistique intercontinental. Cela permettrait à Itan d’utiliser cette arme contre des pays lointains, par exemple en Europe et aux États-Unis.

Le lancement de vendredi a eu lieu au port spatial iranien Imam Khomeini, dans la province rurale de Semnan, à 220 km à l’est de la capitale Téhéran. Le programme spatial civil iranien est développé dans la région, où il a échoué à plusieurs reprises dans le passé à lancer des lancements Simorgh.

L’Iran affirme que la fusée Simorgh transportait un « système de propulsion orbital », en plus de deux systèmes de recherche sur une orbite de 400 km au-dessus de la Terre. Téhéran cherche depuis longtemps à développer un système capable de modifier l’orbite d’un vaisseau spatial, ce qui lui permettrait ensuite de géosynchroniser les orbites de ses satellites.

Satellite nommé d’après un scientifique assassiné

La fusée transportait également le satellite Fakhr-1, qui porte le nom du grand scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh, assassiné en Iran, apparemment par Israël. C’est la première fois qu’un programme civil iranien transporte une charge utile militaire, qui, avec 300 kg, était plus lourde que tous les lancements réussis précédents dans le pays.

Néanmoins, il n’a pas été confirmé de manière indépendante si le lancement a réussi.

Ce lancement intervient au moment même où règne une grave instabilité au Moyen-Orient, avec un conflit en cours en Syrie et la longue guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, en plus du fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban.

Les États-Unis ont par le passé demandé à l’Iran de s’abstenir de toute action impliquant des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires, et ont déclaré que leurs lancements de satellites défiaient une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les précédentes sanctions de l’ONU contre l’Iran en raison de son programme de missiles ont expiré en octobre 2023.

Armes balistiques à capacité nucléaire

Le président réformateur iranien récemment installé, Masoud Pezeshkian, a indiqué qu’il souhaitait négocier les sanctions appliquées par l’Occident, mais n’a pas encore donné d’idée concrète sur les ambitions de l’Iran dans l’espace.

Le lancement de Simorgh était le premier réalisé par son administration pour le programme spatial civil du pays, tandis que les Gardiens de la révolution paramilitaires ont mené leur propre lancement avec succès en septembre.

Depuis l’échec des négociations entre l’Iran et les puissances occidentales concernant son programme nucléaire, l’Iran s’est rapproché d’une production d’uranium proche des niveaux de qualité militaire. Les missiles balistiques intercontinentaux, quant à eux, peuvent être utilisés pour transporter des armes nucléaires.

Téhéran dispose de suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer « plusieurs » armes nucléaires, s’il choisit de les produire, a averti à plusieurs reprises le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le gouvernement du pays a cependant toujours insisté sur le fait que son programme spatial et ses activités nucléaires étaient entièrement à des fins civiles. Et ce, malgré les affirmations des agences de renseignement américaines et de l’AIEA selon lesquelles l’Iran avait un programme nucléaire militaire organisé jusqu’en 2023.

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