L’inflation dans la zone euro a diminué conformément aux estimations du marché en novembre, suite à la baisse des prix de l’énergie. L’Observatoire de l’Europe Business présente les dernières données économiques ayant un impact sur l’économie de la zone euro.
L’inflation annuelle de la zone euro pour novembre a été publiée mardi, à 2,4 %. Ce chiffre était conforme aux attentes des analystes et représentait un recul considérable par rapport aux 2,9 % d’octobre, tout en étant également le plus bas en 16 mois.
Cela s’explique principalement par la baisse des prix de l’énergie, en baisse de 11,5% par rapport aux 11,2% d’octobre. Les prix de l’alcool, de l’alimentation et du tabac ont augmenté de 6,9 % en novembre, contre 7,4 % le mois dernier. Les prix des services ont également augmenté plus lentement, à 4 %, contre 4,6 % le mois précédent. Les biens industriels non énergétiques ont également augmenté de 2,9%, contre 3,5% en octobre.
L’estimation finale de l’inflation sous-jacente en glissement annuel, qui ne prend pas en compte les prix de l’alimentation, de l’énergie, du tabac et de l’alcool, s’élève à 3,6 %. Il s’agit du plus bas depuis avril 2022.
La Belgique a enregistré le taux d’inflation annuel le plus bas, à -0,8 %, suivie du Danemark à 0,3 % et de l’Italie à 0,6 %. La République tchèque, en revanche, a connu l’inflation la plus élevée, à 8 %, suivie par la Hongrie à 7,7 %, et la Roumanie et la Slovaquie, toutes deux à 6,9 %. L’inflation d’une année sur l’autre a diminué dans 21 États membres de l’UE, tandis qu’elle a augmenté dans trois États et est restée stable dans trois autres.
Risques potentiels à la hausse pour l’inflation en 2024
Cependant, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a mis en garde les investisseurs contre une réjouissance trop précoce, prévenant que l’inflation pourrait très bien augmenter à nouveau en décembre. Cela pourrait probablement être dû à l’arrivée d’un temps plus froid et à la hausse de la demande d’énergie et des prix qui en résulteraient.
Cela pourrait signifier que l’inflation diminuerait moins que prévu l’année prochaine si les prix de l’énergie continuaient à augmenter. En conséquence, les baisses de taux d’intérêt tant attendues par les investisseurs pourraient devoir être retardées un peu plus. Plusieurs mesures de plafonnement des prix de l’énergie mises en œuvre par la Banque centrale européenne vont également être levées en 2024, contribuant ainsi à ce mouvement haussier des prix.
La BCE maintient ses taux stables lors de sa dernière réunion de l’année
Lors de sa dernière réunion de politique monétaire de 2023, le 14 décembre, la BCE a choisi de maintenir ses taux d’intérêt stables à 4,5%, comme prévu. Toutefois, la plupart des banquiers centraux ont souligné qu’il ne semblait pas que de nouvelles hausses de taux soient nécessaires pour maîtriser l’inflation.
Cependant, Lagarde a mentionné que le conseil d’administration « n’a pas du tout discuté de réductions de taux », donc pour le moment, il semble que la BCE soit désireuse de maintenir les taux d’intérêt à leur niveau actuel.
La BCE estime également que l’inflation se situera aux alentours de 5,4 % en 2023, en baisse par rapport à sa prévision de septembre de 5,6 %. L’inflation en 2024 devrait également s’établir à 2,7 %, en baisse par rapport aux 3,2 % précédemment attendus.
Toutefois, la baisse de la productivité, la forte croissance des salaires, les aléas climatiques et l’escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient sont susceptibles d’avoir un impact sur l’inflation, du moins à court terme.
Par conséquent, l’avertissement précédent de Lagarde concernant une hausse de l’inflation en décembre 2023 et début 2024 ne peut être complètement ignoré.