Les résultats de Saxe et de Thuringe influenceront-ils la transition énergétique de l’Allemagne et son soutien à l’Ukraine ?
Les résultats des deux élections régionales dans l’est de l’Allemagne ont provoqué une onde de choc à travers l’Europe.
La victoire en Thuringe de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) — un parti d’extrême droite connu pour son relativisme et son ambiguïté sur le passé nazi de l’Allemagne — a été accueillie avec horreur et incrédulité.
La cheffe du groupe libéral Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, a qualifié cette situation de « sans précédent » et de « jour sombre » pour l’Allemagne et l’Europe.
« Nous ne laisserons pas l’Europe céder aux mouvements racistes, antisémites, misogynes et homophobes », a déclaré Hayer dans un message publié sur les réseaux sociaux lundi.
« Amis de la Russie dans un ancien État satellite de l’URSS. Ennemis des migrants dans la zone allemande à faible immigration. Rancœur contre tout et tous », a écrit sur X le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni.
Il semble peu probable que l’AfD et le parti populiste de gauche Sarah Wagenknecht – arrivé troisième en Thuringe et en Saxe – transforment cette majorité d’opinion en une coalition gouvernementale.
Mais ce fort sentiment anti-ukrainien et pro-russe pourrait-il influencer la position allemande, voire européenne, sur le soutien à l’Ukraine ?
« Heureusement, ce ne sont pas les Länder qui décident de la politique étrangère. Le soutien en Allemagne, selon tous les sondages, est donc assez élevé, et il en va de même pour l’Europe », a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Peter Hefele, directeur de la politique du think tank de centre-droit Centre Wilfried Martens à Bruxelles.
« Si vous regardez le nombre de jeunes qui ont voté, jusqu’à 40 %, pour les partis extrémistes, alors il s’agit vraiment de l’avenir et de la vision que nous pouvons leur donner et de leurs espoirs », a-t-il ajouté.
La transition énergétique, un cap à suivre ?
Les Verts, qui font partie de la coalition gouvernementale à Berlin, sont l’un des grands perdants des deux élections régionales. En Thuringe, ils n’ont pas réussi à faire élire un seul député.
Cela ne signifie-t-il pas que l’Allemagne va devoir faire face à ses ambitieux objectifs de transition énergétique ? Michael Bloss, député vert allemand, estime que le discours sur la transition énergétique devrait se concentrer davantage sur ce qui a déjà été accompli, notamment dans l’est de l’Allemagne.
« La transition fonctionne. Nous sommes presque les leaders mondiaux en matière d’accélération des énergies renouvelables, les prix de l’énergie sont en baisse par rapport à ce qu’ils étaient lorsque Poutine nous faisait chanter avec son gaz », a-t-il déclaré à L’Observatoire de l’Europe.
« Il y a plusieurs choses que nous devons régler dans les régions de l’Est. Nous, en Allemagne, devons apprécier davantage ce qu’ils ont déjà fait en termes de transformation et les nombreux progrès qu’ils ont déjà accomplis. »
