L'Europe peut devenir autosuffisante en énergie d'ici 2030, mais cela aura un prix élevé, selon une étude

Jean Delaunay

L’Europe peut devenir autosuffisante en énergie d’ici 2030, mais cela aura un prix élevé, selon une étude

Le système énergétique européen pourrait s’affranchir des importations de gaz et de pétrole à hauteur de 2 000 milliards d’euros, affirme une nouvelle étude.

L’Europe pourrait s’alimenter entièrement à partir de ses propres sources d’énergie renouvelables à partir de 2030, à condition que les gouvernements et les investisseurs privés soient prêts à dépenser des milliards d’euros, selon un rapport dirigé par l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam.

Cela signifierait qu’il ne serait plus nécessaire d’importer de l’électricité ou des ressources énergétiques pour les convertir en électricité depuis l’extérieur du continent.

Il faudrait encore une décennie pour convertir l’ensemble du système énergétique, y compris des éléments tels que le chauffage actuellement alimenté au fioul ou au gaz, aux énergies renouvelables, selon l’étude.

Ce système énergétique, basé à 100% sur les énergies renouvelables, s’accompagnerait d’une baisse des coûts énergétiques pour les consommateurs.

La création d’un secteur énergétique véritablement autonome en Europe coûterait 2 000 milliards d’euros, selon l’étude.

Concrètement, cela signifie qu’il faudra 140 milliards d’euros par an d’ici 2030 et 100 milliards d’euros par an au cours de la décennie suivante pour y parvenir.

Cependant, comme cela représente l’équivalent de 75 % du budget annuel actuel de l’UE, il est important de noter que la majorité de ce montant pourrait potentiellement provenir d’investisseurs privés, comme le suggère le Fonds monétaire international dans son dernier rapport.

Alors que la plupart des fonds seraient nécessaires au développement de l’éolien terrestre, les ressources solaires, hydrogène et géothermiques constitueraient des piliers supplémentaires d’une stratégie.

L’étude scientifique – commandée par Aquila Capital, l’un des plus grands investisseurs privés européens dans les énergies renouvelables – suggère que ce système énergétique, basé à 100 % sur des énergies renouvelables, s’accompagnerait d’une baisse des coûts énergétiques pour les consommateurs et d’une vulnérabilité réduite en période de tensions géopolitiques.

« Ces chiffres sont considérables, mais il est important de rappeler que les pays européens auraient dépensé l’année dernière 792 milliards d’euros supplémentaires rien que pour le système de statu quo visant à protéger les consommateurs des effets de la crise énergétique introduite par l’invasion russe. en Ukraine », indique l’étude.

L’Europe pourrait-elle devenir le premier continent neutre pour le climat ?

Les objectifs actuels de l’UE en matière d’énergies renouvelables exigent que 42,5 % de l’énergie de l’UE soit renouvelable d’ici 2030, avec l’aspiration d’atteindre 45 %.

Même si l’étude indique que l’objectif pourrait être beaucoup plus élevé, elle admet que la voie à suivre passe par un investissement massif dans le développement des infrastructures d’énergies renouvelables, notamment dans la construction de capacités et de réseaux de stockage d’énergie, ainsi que dans l’investissement dans la technologie et les compétences.

Des stratégies sont nécessaires de toute urgence pour réduire la part des combustibles fossiles dans l’énergie européenne, de manière rapide et efficace.

Des investissements sont également nécessaires dans le domaine des technologies numériques, selon l’étude.

Par exemple, l’intelligence artificielle peut aider à planifier, stocker et fournir de l’énergie là et quand elle est nécessaire.

L’étude cite l’exemple du marché américain où la loi sur la réduction de l’inflation de près de 400 milliards de dollars (379 milliards d’euros), promulguée il y a un an, prévoit des allégements fiscaux massifs et des subventions sur les technologies vertes, depuis les voitures électriques jusqu’aux parcs éoliens et à la production de batteries. faire progresser la production d’énergie propre à travers le pays au cours des 10 prochaines années.

L’étude fait écho aux critiques de l’industrie à l’égard de la réglementation européenne, demandant une approbation plus rapide des projets pour garantir que les objectifs soient atteints.

Le rapport exhorte les responsables politiques à mettre en place des incitations et à veiller à ce que l’investissement dans les énergies renouvelables soit suffisamment attractif pour attirer des fonds privés sur le marché.

L’offre d’énergies renouvelables devrait croître de 20 % par an pour répondre à la demande d’électricité prévue d’ici 2030.

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